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Mounier : « Finalement, le Pana m’a permis de jouer en vert »

Propos recueillis par Florian Lefèvre
Mounier : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Finalement, le Pana m&rsquo;a permis de jouer en vert<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Formé à Lyon, révélé à Nice, passé par la Serie A, Anthony Mounier s’est engagé avec l’AS Saint-Étienne l’hiver dernier. Avant de casser son contrat dans la foulée, sous la pression de certains supporters. La faute à des insultes pendant un match en 2012. Ce dimanche soir, le milieu offensif de 30 ans sera partagé devant le derby. Entretien franchise, entre son vrai-faux transfert à Sainté et ses débuts chez les Verts du Panathinaïkos.

Salut Anthony. Comment se passe ce début de saison avec le Pana ?C’est vrai que j’étais en dedans lors de mes premiers matchs, par manque de rythme, mais depuis quelques semaines, je me sens de mieux en mieux. Tout se passe bien. La semaine dernière, on a gagné le derby contre l’Olympiakos (1-0). Il nous manque encore des bons résultats à l’extérieur pour nous replacer dans la course au titre.

Tu évoquais Pana-Olympiakos, « le derby des éternels ennemis » . À Athènes, c’est vraiment bouillant ? Dix, quinze jours avant le match, tu as déjà des gens qui te disent : « Battez-vous, gagnez pour nous… » Il y a un mois, j’ai croisé un père de famille avec son enfant. Il était en larmes : « S’il vous plaît, ne faites rien jusqu’au derby contre l’Olympiakos, n’allez pas manger dehors, reposez-vous, faites des soins… Il faut gagner ce match-là à tout prix ! » En plus, le match est tombé le jour de la fête nationale en Grèce. Le stade est petit (16 000 places), mais il pourrait attirer 40 ou 50 000 personnes le jour du derby. On a gagné, cela nous permet d’être tranquilles jusqu’au match retour – même si on sait qu’on est dans un grand club, on se doit de gagner toutes les semaines.

Vidéo


Matthieu Dossevi nous disait récemment qu’après une défaite dans le derby, les supporters de l’Olympiakos avaient fait descendre l’équipe du car…Les cadres m’avaient prévenu avant le match. Si on ne gagnait pas, je pense qu’on aurait attendu deux, trois heures dans le stade avant de partir. Par le passé, il y a aussi des supporters du Pana qui ont attendu les joueurs au centre d’entraînement. Tu me rappelleras peut-être après le match retour !

Qu’est-ce qui t’a convaincu de signer au Pana cet été après six mois à l’Atalanta ?J’ai vécu une année difficile où je n’ai pas beaucoup joué en Italie. Le Pana s’est manifesté rapidement. Le club devait vendre des joueurs avant d’en faire signer. Cela m’a laissé le temps de la réflexion, et j’ai signé un contrat de trois ans. J’ai parlé avec des anciens joueurs d’ici (Govou, Cissé…). Ils m’ont vanté la qualité de vie à Athènes, et quelques mois après, je peux le confirmer. Au club, on a un traducteur polyglotte. Il n’est pas là tous les jours, mais je me débrouille en anglais. Certains joueurs parlent italien. Le coach, Marínos Ouzounídis, parle un peu français, car il a joué au Havre (défenseur central, entre 1997 et 1999, ndlr). Je commence à apprendre quelques mots de grec dans le vestiaire.

Tu as trente ans. Quelles sont tes attentes avant la dernière ligne droite de ta carrière ?Pour l’instant, mes trente ans, je ne les sens pas. Vito Hilton, avec qui je m’entends très bien, joue encore à quarante ans à Montpellier. On va me dire : « Ce n’est pas le même poste » … Mais je suis encore un compétiteur, je fais le maximum pour continuer.

Ce dimanche soir, il y a le derby ASSE-OL dans le Chaudron. Tu seras devant le match ?Comme je rentre peut-être en France, je devrais regarder le match.

Tu supporteras quelle équipe ?J’ai fait toute ma formation à Lyon, je connais beaucoup de monde, c’est mon club de cœur. Après, il y a eu cet épisode où cela ne s’est pas fait avec Saint-Étienne. Mais le peu de temps où je suis resté là-bas, j’ai apprécié. Je suis encore en contact avec des personnes qui travaillent au club. Allez, match nul.

En janvier dernier, tu as donc passé 24 heures dans la peau d’un joueur de Saint-Étienne. Tu peux nous raconter cette journée forcément spéciale ?Je suis arrivé un soir, l’intendant du club m’a amené à l’hôtel, on a mangé ensemble. Le lendemain matin, j’ai passé la visite médicale, tout s’est bien passé. Avant de signer le contrat, le président m’a dit que les supporters qui s’opposaient à mon arrivée étaient une minorité, qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Ensuite, j’ai signé mon contrat. J’ai pris l’avion dans l’après-midi pour rejoindre l’équipe à Toulouse, la veille du match. Le soir, le président et le directeur sportif, Dominique Rocheteau, viennent me parler. Ils me disent qu’ils pensaient pouvoir régler la situation, mais que cela a pris des proportions exagérées, hors de contrôle. Je leur dis : « C’est la fin du mercato, on va faire comment ? » On m’a pris un billet d’avion. Je suis rentré à l’aéroport de Lyon, j’ai attendu deux jours à l’hôtel pour qu’on trouve un troisième club, et heureusement on a trouvé l’Atalanta. Même si je n’ai pas beaucoup joué, j’ai beaucoup appris : l’équipe tournait très bien, on a fini 4e de Serie A.

Tout est parti d’une vidéo datant de 2012 où on t’entend dire à tes coéquipiers, après un but : « On les baise les Verts, on les baise » … Je ne m’en rappelais même plus ! En plus, c’est une vidéo qui vient d’OGC Nice TV, même pas d’une caméra de beIN ou Canal. J’ai dû faire ça contre d’autres équipes quand on a marqué des buts. C’était un match tendu, on jouait le maintien avec Nice. On a gagné 3-2 à Geoffroy-Guichard… C’est sorti comme ça. Il ne faut pas oublier que j’ai tenu ces propos-là avec un joueur qui, quelques années après, a joué pour Saint-Étienne et il n’a pas eu de soucis (François Clerc, l’auteur du but décisif ce jour-là, ndlr).

Tu en voulais aux dirigeants de l’ASSE de te lâcher ou avec le recul, tu penses qu’ils ont pris la bonne décision ?Je pense qu’on a tous pris la bonne décision. Aujourd’hui, on voit tellement de choses… Vu comme c’était parti, je n’aurais pas pu jouer les matchs. J’aurais fait quoi ? Je serais resté avec les mecs de la sécurité 24 heures sur 24 ? Ce n’est pas une vie. C’est dommage parce que Saint-Étienne, c’est le club de ma famille. J’avais envie de bien faire. Je suis déçu et triste de ne pas avoir pu jouer dans ce stade mythique. Après, je ne voulais pas rester en étant un poids pour le groupe.

Est-ce que tu as été confronté directement à l’animosité des supporters ?Non, je n’ai pas reçu de menaces. Après, quand tu entends de la bouche des dirigeants que des mecs, pères de famille, sont prêts à faire de la prison pour te casser les jambes… Cela ne sert à rien de parler avec eux.

La colère des supporters, tu la comprends ?Je ne suis pas bête, je sais que ce n’est pas parce que je suis un ancien Lyonnais qu’ils ne voulaient pas de moi. C’est à cause de propos ressortis cinq ans après. La colère, je la comprends oui et non. Je me suis mis à leur place. C’est pour ça que je souhaitais les rencontrer afin qu’on s’explique, pour mettre tout à plat. Il fallait tirer tous dans le même sens. Et eux, ils ont dit : « Si on le rencontre, on va lui casser la gueule, lui casser les jambes. » Un supporter a dit au président qu’entre sa femme et le club, il choisit le club. Des gens comme lui sont impossibles à convaincre. Moi, je voulais leur dire que je n’avais aucune haine envers les Verts, je ne venais pas ici pour marcher sur le terrain. Je pense qu’on aurait pu se rendre service mutuellement. Si on se qualifiait pour la Coupe d’Europe, cela permettait de débloquer une option afin que je signe trois ans de plus à Saint-Étienne… Finalement, le Pana m’a permis de jouer en vert.

Il y a un an, tu jouais en Serie A, aujourd’hui, tu es en Grèce. Est-ce que ce transfert avorté a été un frein dans ta carrière ?Je sais que cela a été un frein pour moi. Cela m’a plus desservi à moi qu’à eux parce que lorsque tu arrives à 30 ans et que tu viens de vivre une saison compliquée, les clubs sont réticents. Aujourd’hui, j’ai la chance d’avoir trouvé un grand club dans un championnat mineur, mais un grand club quand même. Et j’espère remporter des titres avec le Pana.

Justement, l’Olympiakos truste tous les titres depuis la saison 2010-2011. Il y a quelques mois, les écoutes téléphoniques d’Evángelos Marinákis, le sulfureux président de l’Olympiakos, ont révélé des arrangements avec les arbitres… « En Grèce, c’est la mafia totale » , nous disait Olivier Kapo en 2014… Les dés ne sont pas pipés ? J’ai entendu toutes ces choses, mais je ne veux pas y croire. J’espère que c’est du passé. Pour l’instant, on n’a pas eu de soucis avec les arbitres…

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Propos recueillis par Florian Lefèvre

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