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Montpellier, le premier cauchemar de QSI

Par Nicolas Jucha
5 minutes
Montpellier, le premier cauchemar de QSI

Avant d'entrer dans l'histoire du mauvais pied au Camp Nou, le PSG de QSI avait vécu un premier camouflet en finissant second de Ligue 1 derrière Montpellier en 2012. Une équipe qui avait opposé aux millions d'euros du projet qatari son authenticité et une cohésion collective d'exception. Cadre du MHSC à l'époque, Cyril Jeunechamp raconte l'aventure de l'intérieur.

« Qu’il aille travailler avec les budgets de Lorient, Montpellier. Que va-t-il dire ? C’est facile d’arriver, de faire le cake quand il n’y a qu’à tirer sur la manette. J’ai été professionnel, comme lui, à peu près en même temps. On n’a pas de leçon à recevoir. » On est au printemps 2012, et René Girard a le verbe cinglant à l’intention de Leonardo. Il faut dire que le Brésilien vient de critiquer le savoir-faire français question football, pas assez professionnel à son goût. Directeur sportif du PSG version QSI, il voit forcément grand et moderne. Son club est tout neuf et a des rêves de grandeurs : une première vague de recrues clinquantes avec Pastore, Gameiro, Alex ou Thiago Motta, et une position de force en tête de la Ligue 1. Tellement facile que ce PSG nouveau qui se voit champion d’Europe éjecte Antoine Kombouaré à la trêve. Pas assez glamour et pas assez efficace en Ligue Europa, où Paris est sorti en poules face à Red Bull Salzbourg. Dans l’esprit de Leonardo, le championnat de France semble plié, alors autant passer de suite à l’étape 2 en ramenant du lourd sur le banc. Carlo Ancelotti débarque après deux-trois réunions moyennement secrètes, mais cinq ans avant le traumatisme du Camp Nou, un premier problème se profile : d’irréductibles Pailladins ont décidé de faire dans les bottes du nouveau riche du foot français.

« Le PSG, c’était une autre dimension »

Quatorzième la saison précédente, candidats à la première partie de tableau selon leur président Louis Nicollin, les Montpelliérains n’ont rien du challenger attendu. Pour Paris, le danger doit venir de Lille, Lyon ou Marseille. Même Cyril Jeunechamp, qui fait partie de l’aventure, se souvient d’un début de saison profil bas : « On sortait d’une saison moyenne, et surtout en face, le PSG c’était une autre dimension pour nous, avec un recrutement galactique. » Si le MHSC démarre bien la saison – trois victoires sur les trois premières journées –, il subit une leçon de football à la Mosson fin septembre face à Pastore et ses amis. Un 3-0 sec, net et sans bavure, qui laisse à penser que Paris est vraiment au-dessus. « Un mélange entre un match raté de notre côté et une réussite totale du leur. Mais c’est toujours comme ça, si une équipe monte à un très haut niveau, elle peut faire déjouer l’autre » , rembobine Jeunechamp cinq ans après. Sauf qu’au moment de jouer le retour au Parc des Princes, mi-février pour la 24e journée, les Héraultais sont dans la roue du PSG. Avant d’arracher de haute lutte le nul dans la capitale (2-2), à la suite d’une performance haut de gamme, puis de prendre la tête du championnat une semaine plus tard en battant Bordeaux.

« On a gagné beaucoup de matchs à l’arrache »

Carlo Ancelotti, Leonardo et le Qatar comprennent enfin, un peu tard, que le MHSC est plus qu’un faire-valoir. « René Girard nous avait fait comprendre qu’on pouvait parfois être en souffrance sur des matchs, mais faire en sorte de gagner ou au moins ne pas perdre. Résultat, on a gagné beaucoup de matchs à l’arrache. » Il faut bien comprendre que, remonté de Ligue 2 depuis 2009, Montpellier expérimente un alignement des planètes parfait : Spahić et sa tendance à prendre des rouges ont mis les voiles vers Séville, une génération dorée qui a gagné la Gambardella la même année que la remontée arrive à maturité, quelques recrues bien senties comme Olivier Giroud et Henri Bedimo ont été dénichées, et des vieux grognards comme Vito Hilton – recruté gratuitement à Marseille – ou Jeunechamp recadrent la jeunesse triomphante quand elle s’enflamme. « En réalité, cette jeune génération avec Younès Belhanda ou Ben Stambouli est arrivée avec une grosse envie, et surtout une grosse écoute, ils étaient toujours demandeurs de conseils, donc la mayonnaise a pris » , se souvient Jeunechamp, pour qui a contrario, Paris a eu le tort de peut-être se voir champion trop tôt : « Recruter Carlo Ancelotti, c’était nécessaire pour eux, car c’est un grand coach, et là, ils ne l’ont peut-être pas fait au bon moment, car Antoine Kombouaré était premier et méritait de finir la saison, et puis aussi parce qu’Ancelotti amenait une autre méthode et qu’il fallait du temps pour que cela s’installe. »

« On parlait de Ligue des champions, en plaisantant »

Sur les quatorze matchs qui suivent le choc du Parc des Princes, Montpellier profite de toutes les pertes de vitesse parisiennes et ne s’incline que deux fois, à Nancy et Lorient. Pour dix victoires et deux nuls qui illustrent la baraka des hommes de René Girard dans le sprint final. Utaka, Camara and co se font une spécialité – si ce n’est une signature – de remporter les matchs sur le tard, avec neuf buts dans le dernier quart d’heure. Jeunechamp raconte le sprint final : « On parlait de la Ligue des champions et du titre, mais en plaisantant, sans nous mettre de pression, du style « eh les gars, maintenant on n’a plus d’excuses », mais c’était du second degré. Nous, on prenait chaque match comme il venait sans se poser de questions, et c’est à l’avant-dernière journée contre Lille, où Karim Aït-Fana marque dans les arrêts de jeu, que là on se dit sérieusement qu’on va aller au bout. Et contre Auxerre, malgré l’adversité et une période où on est menés, on est restés calmes et on est allés chercher le titre avec un doublé de John Utaka. » Le Qatar encaisse sa première gifle, Louis Nicollin se fait faire une crête que Rémy Cabella teint en rouge. Histoire de troller Jérémy Ménez, l’une des recrues phare du PSG… La conclusion pour Jeunechamp : « Bon, on a un peu retardé leur projet, mais ils s’en sont remis, ils marchent sur tout le monde en France. Quoique, cette saison va peut-être encore leur passer à côté à cause de Monaco… »

Dans cet article :
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Par Nicolas Jucha

Propos de Cyril Jeunechamp recueillis par NJ

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