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Mohamed Diarra : « J’étais dans la même classe que Mamadou Sakho, un bon élève »

Propos recueillis par Clément Lemaître, au Danemark
Mohamed Diarra : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>J&rsquo;étais dans la même classe que Mamadou Sakho, un bon élève<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Après une trêve de plus de deux mois, le championnat danois reprend ce vendredi avec Odense-Aarhus. Seul représentant français (il est franco-guinéen) de Superliga, Mohamed Diarra (défenseur ou milieu de terrain) d'Odense présente ce championnat méconnu et ses joueurs à fort potentiel. Ancien capitaine de la réserve du PSG, Mohamed Diarra en a profité pour parler de sa rencontre avec Nasser Al-Khelaïfi et ses souvenirs du centre de formation avec Mamadou Sakho.

Mohamed, comment es-tu arrivé au Danemark en 2012 à la fin de ton contrat au PSG (ex-capitaine de l’équipe réserve, ndlr) ?Le recruteur d’Odense est entré en contact avec mon agent qui m’a fait part de l’intérêt du club. Au départ, je n’étais pas fan, car on m’a juste dit « le Danemark » . J’ai associé le pays au froid et au Nord (rires). Mais quand je suis venu, l’environnement m’a plu. C’était un bon endroit pour moi, pour travailler dans la discrétion.

As-tu également pensé à Bernard Mendy qui a joué à Odense avant toi ?Ouais. À Odense, on me parle toujours de Bernard Mendy. Les Danois me disent que c’est « un bon gars » et qu’il « court trop vite » . Après, c’est clair, il va vite. En tout cas, ils gardent un très bon souvenir de Bernard Mendy.

Le changement a dû être brutal pour toi après avoir connu l’environnement du PSG…Le truc qui m’a frappé, c’est la droiture des Danois, même s’ils sont un peu froids. Ils sont aussi travailleurs et ont plus faim dans la vie de tous les jours. Je me suis senti aussi bien intégré. Depuis quatre ans, je n’ai eu aucun souci par rapport au racisme. Les Danois aiment beaucoup la France et les Français. Ici, ça me correspond bien, car je suis calme et pas « fou-fou » dans ma tête. L’environnement est posé. Rien à voir avec Paris. Dans les stades, les supporters sont passionnés, mais cool. Ils encouragent beaucoup et sont moins agressifs. Sauf peut-être à Brøndby où on retrouve un peu l’ambiance française. Au Danemark, les supporters ne cassent pas ta voiture après une défaite comme ça arrivait au PSG.

Quelle est la différence de niveau entre le championnat de France et la Superliga danoise ?Le niveau du championnat de France est plus élevé que la Superliga danoise. Il y a aussi une grosse différence de jeu. Ici, c’est plus basé sur le physique et les courses sur le terrain. Il y a moins d’équipes joueuses au Danemark. Beaucoup d’équipes ici comme Odense joueraient le bas de tableau en France, à part le FC Copenhague qui se situe plus au niveau de la dixième place de Ligue 1. Sinon, au Danemark, le championnat de France n’est pas suivi, à part le PSG.

Ça fait plaisir de jouer contre un joueur comme Daniel Agger. Il dégage tellement d’assurance

La Superliga reprend ce week-end. Qui sera favori pour le titre de champion ?Le FC Copenhague.

Quels joueurs faut-il suivre pour cette deuxième partie de saison ? Qui aurait sa place dans les meilleurs championnats européens ?Au FC Copenhague, le meilleur, c’est l’attaquant Nicolaï Jørgensen. C’est sûrement même le meilleur de Superliga. Il est fin techniquement et va vite. Il a le niveau pour percer en France ou en Europe comme d’autres joueurs du championnat. Je pense aussi à l’arrière latéral gauche suédois du FC Copenhague, Ludwig Augustinsson, et surtout au milieu de terrain Youssef Toutouh. C’est chiant de jouer contre lui, car il est très à l’aise techniquement. Il est toujours en mouvement. Dès sa prise de balle, il sait ce qu’il va faire et a un temps d’avance sur son adversaire.

Quels sont les joueurs qu’il faut suivre à Brøndby, au FC Midtjylland, à Odense ou Aalborg ?L’arrière gauche danois de Brøndby, Riza Durmisi, aurait sa place dans un bon club d’Europe, tout comme le milieu sud-africain Lebogang Phiri. Il y a aussi Pione Sisto au FC Midtjylland. Quel joueur ! Il est très percutant et fatigue beaucoup ses adversaires. Il est présent quand il faut être décisif. Je n’ai aucun doute pour son avenir. Je pense également au milieu de terrain Rasmus Falk qui joue avec moi à Odense (il rejoindra le FC Copenhague l’été prochain), il est très fort techniquement. J’aime aussi beaucoup Lukas Spalvis, l’attaquant d’Aalborg (meilleur buteur au Danemark en 2015/16 avec 14 buts). Il a un profil à la David Trezeguet. Il n’a pas besoin de beaucoup d’occasions pour marquer. À Aalborg, il y a aussi le milieu Nicolaj Thomsen, c’est un très bon meneur de jeu. Sinon, il y a évidemment Daniel Agger. Ça fait plaisir de jouer contre un joueur comme ça. Il dégage tellement d’assurance. Il voit avant les autres au niveau du placement.

Tu as enchaîné les saisons à Odense et, en 2014, tu as eu des contacts avec Lyon et Saint-Étienne. Où aimerais-tu jouer à l’avenir ? J’aimerais jouer en Ligue 1. Cette saison, je n’ai pas été épargné par les blessures (3 matchs joués pour l’instant), mais ça va beaucoup mieux et je suis apte pour jouer la deuxième partie de saison.

Lens était aussi intéressé par mon profil au départ. Mais mon oncle préférait que je reste en Île-de-France pour avoir un œil sur moi.

Revenons sur ton époque parisienne. Comment es-tu arrivé au PSG (en 2005) ?J’ai grandi en Guinée et je suis arrivé à 9 ans en France. J’ai d’abord habité chez mon oncle à Créteil (Val de Marne), puis à Bondy (Seine-Saint-Denis) où j’ai commencé à jouer au football. Mes parents sont restés en Guinée. À 13 ans, notre équipe jouait dans la même poule que le PSG et c’est comme ça que je me suis fait repérer par leurs recruteurs. Voilà comment est née mon histoire avec le PSG, où j’ai effectué toute ma formation, même si Lens était aussi intéressé par mon profil au départ. Mais mon oncle préférait que je reste en Île-de-France pour avoir un œil sur moi et me soutenir.

Comment as-tu vécu tes premiers pas au PSG ?Franchement, c’était fantastique ! Au PSG, tout était bien organisé au niveau des entraînements. C’était très professionnel. J’ai été capitaine pendant toutes les catégories de jeunes, jusqu’en équipe réserve. J’y ai côtoyé Neeskens Kebano (Genk), Jean-Chrisophe Bahebeck (Saint-Étienne), Younousse Sankharé (Guingamp), Loïck Landre (Lens) ou Mamadou Sakho (Liverpool). À l’époque, Mamadou était déjà mature et responsable. C’était un vrai leader et il aidait beaucoup les jeunes. C’était un grand frère, il nous disait toujours : « Faut pas lâcher. » Nous étions dans la même classe, et c’était un bon élève, sérieux. Je ne suis pas étonné par sa carrière, car il était vraiment déterminé.

As-tu également côtoyé Adrien Rabiot ou Kingsley Coman ?Oui, j’ai joué avec Adrien Rabiot en réserve. Il était cool, simple et un peu timide. Pas de problème. Il faisait son taf sur le terrain. J’ai côtoyé de loin Kingsley Coman. Je n’ai pas joué avec lui, car il était plus jeune. Il jouait en pointe, percutait beaucoup et marquait énormément de buts.

Nasser Al-Khelaïfi venait voir les matchs des 13 ans du PSG

As-tu eu l’opportunité de jouer avec l’équipe première ?Parfois, Antoine Kombouaré appelait des joueurs de la réserve pour s’entraîner avec les professionnels. Il me rassurait et instaurait beaucoup de discipline. J’ai joué un match amical avec les A contre une équipe du Qatar. C’était quelques mois après le rachat du club par QSI (Qatar Sports Investment). J’avais été impressionné par Nene, Jérémy Ménez mais aussi Blaise Matuidi à l’entraînement. Ça ne m’étonne pas que Blaise Matuidi ait explosé. Dès son arrivée en 2011, il avait vraiment envie de s’imposer. Il n’avait pas froid aux yeux et jouait son jeu. Les professionnels nous encourageaient dans le bon sens. Quand tu avais besoin de crampons, ils te les donnaient.

Est-ce que les Qataris ne sont pas arrivés trop tôt pour toi, car Jean-Eudes Maurice ou Jean-Christophe Bahebeck ont eu leur chance avant avec Antoine Kombouaré ?Non, je n’ai pas eu de regrets, car j’avais tout donné, mais j’étais triste quand j’ai quitté le PSG, car j’y ai vécu mon adolescence. Je vivais et mangeais PSG. Mais, depuis, le club a changé de dimension.

Lors de la saison 2011-12, les joueurs de l’équipe réserve du PSG avaient-ils des contacts avec Nasser Al-Khelaïfi ?Oui, nous l’avions rencontré. Il était venu au centre de formation. Il a évoqué son envie de voir grandir les jeunes joueurs du PSG et disait qu’il « comptait » sur nous, même s’il y avait des gros investissements. Il a également dit qu’il y avait peut-être le futur Lionel Messi au centre de formation. Son discours était encourageant. Il venait parfois voir des matchs de l’équipe réserve, mais également toutes les autres catégories de jeunes. Même les 13 ans. Il était aussi venu à un dîner au centre de formation. Il nous a serré la main. Il est resté simple. C’est un mec simple. En revanche, je n’ai pas côtoyé Carlo Ancelotti. Il est arrivé quand je suis parti au Danemark.

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