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Modeste : « Bordeaux, le style du Barça »
Peu avant de jouer à Saint-Étienne en Coupe de la Ligue, et après une entrée d'interview à la culotte, Anthony Modeste, en position repliée, a décidé de parler normalement. Un attaquant adroit dans l'art du tacle pour un Bordeaux pro-Barça ? Un paradoxe. Et si, en fait, Modeste était un défenseur ?
Anthony, vous êtes entré en jeu face à Valenciennes et vous avez offert la victoire aux Girondins (1-2), samedi dernier. Comment avez-vous vécu cela d’un point de vue personnel ?
(Très sec) Vous étiez inquiet pour moi ?
Oui, on est toujours inquiets…
Pour moi, vraiment ? Ok ! Non… C’est vrai que gagner, ça fait du bien, surtout quand on est à la recherche d’une première victoire. Et à l’extérieur, c’est encore mieux, parce que c’est toujours plus difficile à faire. Après, moi, marquer… Il est vrai que j’étais aussi à la recherche de mon premier but. Je n’étais pas inquiet. Peut-être que vous oui, mais pas moi, parce que j’ai travaillé pour ça tous les jours à l’entraînement. Je savais que ça allait arriver.
Cela vous a donc permis de renforcer la confiance que vous aviez en vous, car lorsque l’on est un buteur, on a besoin de ça…
Oui, c’est clair ! Mais le plus dur commence, parce que maintenant que j’ai ouvert mon compteur, il va falloir que je l’entretienne (sic). A moi de faire ce qu’il faut, comme je le fais au quotidien.
A quoi pense-t-on quand on retrouve le chemin du but ?
J’ai pensé à ma fille et j’ai fait un petit geste pour elle (il a sorti une tétine en plastique, ndlr) parce que j’avais dit que je sentais que j’allais marquer au cours de ce match-là. Comme quoi, ça porte bonheur… J’espère que ce sera le cas jusqu’à la fin de la saison, du moins sans blessure, pour commencer.
En dépit des changements sur le terrain (et ce mercredi sur la feuille de match), comment définiriez-vous le jeu bordelais ?
Un staff nouveau est arrivé, sans que l’effectif soit vraiment remodelé. Il essaie de mettre son style de jeu en place, et nous, on essaie d’y adhérer. Je pense que ça fait longtemps que Bordeaux n’avait pas aussi bien joué qu’en ce moment… hormis à Valenciennes !
C’est-à-dire ?
On a essayé de se fier au projet de jeu instauré par le coach (Jean Tigana, ndlr) : jouer vite vers l’avant et en profondeur. Bon, c’est vrai que l’on n’y est pas parvenus, mais on aura essayé. Cette année (avec Francis Gillot), c’est un peu le style de jeu du Barça, parce qu’il demande beaucoup de une-deux, voire de une-deux-trois… C’est intéressant.
Cela correspond-il vraiment mieux aux attentes ?
Oui, et ça rejoint un peu le style de jeu de Laurent Blanc.
Pour l’exprimer, il y a Saint-Étienne dans quelques heures. Après le revers subi à domicile face aux Verts (1-2, 1e journée), est-ce une revanche ?
C’est une revanche, oui, surtout parce que l’année dernière, c’est là-bas que l’on avait été éliminés (1-0, en 8e de finale). A nous de faire ce qu’il faut pour ramener une victoire et une qualification.
Pourtant, il risque de vous manquer une quinzaine de joueurs pour ce déplacement dans le Forez…
Oui, Saint-Étienne a aussi des blessés et des mecs en sélection, donc il faut jouer avec les armes que l’on a, et faire ce qu’il faut avec ceux qui sont restés là. C’est le moment aussi, peut-être, de gagner sa place.
Justement, vous concernant, vous jouez un match sur deux actuellement, en étant plus titulaire à domicile qu’à l’extérieur. Comment gérez-vous cela ?
Pour ça, il faut demander au coach.
Oui, mais vous avez bien un ressenti ?
J’en ai un, mais je pense que ça me regarde. Je ne suis pas entraîneur, donc c’est à lui de voir ça. Toutes les places se méritent et la concurrence réelle, c’est important.
Vous en avez parlé avec lui ?
Non, il fait ses choix et moi, j’assume. S’il fait appel à moi, je dois être présent et montrer que je suis capable d’être titulaire.
A domicile (face à Auxerre, 3e journée), pour une fois, vous êtes sorti sous les applaudissements. Savez-vous pourquoi ?
Vous avez la réponse ? Non ? Moi non plus ! (Rires) Pourtant, mon comportement n’a pas changé. Je ne sais pas. Posez la question aux supporters.
On a parlé d’un renfort supplémentaire à Bordeaux ces derniers jours ; comment l’avez-vous vécu ?
Bien. Après, c’est facile de venir à Bordeaux, mais bon, comme on est exigeant avec les attaquants, il va falloir qu’il marque vingt ou vingt-cinq buts. Et il faudra assumer aussi.
Vous vous êtes fixé un objectif précis ?
Non, je veux faire le plus de matches possible et en jouant, je marquerai. Ça me suffit. Après, pour dix buts (comme la saison dernière en L1), je signe de suite ! Et si c’est plus, c’est tant mieux. Je suis vraiment content de ma première saison ici, et j’espère que celle-là sera bonne.
Propos recueillis par Laurent Brun, au Haillan
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