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Milan veille à couver son neuf

Par Adrien Candau
Milan veille à couver son neuf

Transféré ce mercredi au Milan, l'ex-bomber polonais du Genoa Krzysztof Piątek s'est vu refuser le numéro neuf par son nouveau directeur sportif, Leonardo. Preuve qu'en Italie et peut-être encore plus spécifiquement à Milan, certains ne déconnent décidément pas avec les numéros.

Il a finalement dû se contenter de ce qui ressemblait à un lot de consolation. Récemment transféré au Milan pour remplacer Gonzalo Higuaín, parti à Chelsea, Krzysztof Piątek a naturellement demandé le numéro 9 à sa direction. Avant de se heurter au refus catégorique de son nouveau directeur sportif, Leonardo. Qui a ensuite expliqué les raisons de son refus à la presse : « Il voulait le numéro 9, mais nous pensons que cela doit se mériter. Nous avons décidé de lui donner le 19. Au moins, il y a un 9 dedans. » Tant pis pour le Polonais, qui devrait donc faire ses débuts avec les Rossoneri ce samedi face au Napoli sans son numéro favori dans le dos.

Numéros spéciaux

« Mériter le 9 » à Milan reste néanmoins une notion qui a semblé toute relative ces dernières saisons. Alessandro Matri, Luiz Adriano et André Silva, trois buteurs loin du gotha mondial lorsqu’ils ont débarqué en Lombardie, ont notamment porté le prestigieux numéro. Peut-être un signe que Leonardo veut réinjecter un chouia de cachet et d’histoire dans la manière de faire de la direction milanaise, en retirant jusqu’à nouvel ordre le dossard 9 de la circulation. Pas tout à fait étonnant, au sein d’un club qui a historiquement compris avant tout le monde l’importance de la symbolique liée aux numéros de maillots. En Italie, la pratique qui revient à associer un numéro à un joueur prend une autre dimension en 1997, alors que le Milan de Berlusconi est devenu ce que beaucoup considèrent comme le meilleur club du monde. Cette année, Franco Baresi annonce prendre sa retraite de joueur à la fin de la saison et la direction du club a alors ce qui ressemble à une drôle d’idée : retirer le numéro 6 du défenseur rossonero de la circulation dès l’exercice suivant.

Une première en Italie, qui démontre une fois de plus que Berlusconi garde à l’époque deux coups d’avance sur la concurrence, à l’heure d’ériger le Milan en superpuissance économique et médiatique du football européen : « Le retrait de numéro, c’est d’abord un rituel utilisé par le club pour construire sa légende » pose l’historien du sport Pierre Lafranchi. « Sans compter que Berlusconi et le Milan avaient déjà très bien intégré à l’époque cette notion de marketing de la rareté : le cas échéant, un maillot avec un numéro retiré va devenir unique en son genre : les fans vont être appelés à acheter une chose qui ne sera plus disponible dans le futur » , appuie Michel Desbordes, professeur de marketing du sport à l’Université Paris-Sud.

Enfilage d’hommages

À l’époque, le Milan dicte la tendance et le football italien ne tarde pas à suivre. S’ensuit rapidement une avalanche de numéros retirés dans de nombreux clubs de la Botte. Avec trois cas de figure bien distincts, qui motivent l’usage de la pratique. D’abord, le décès tragique et prématuré d’un joueur, dont le dernier exemple en date est bien entendu Davide Astori. Le premier joueur honoré de cette façon est Federico Pisani, victime d’un accident de la route mortel en février 1997 et dont le numéro 14 est retiré par son club, l’Atalanta, pour lui rendre hommage. Suivront Niccolò Galli (numéro 27, Bologne), Vittorio Mero (numéro 13, Brescia), Jason Mayelé (numéro 30, Chievo), Gianluca Signorini (numéro 6, Genoa) et Piermario Morosini (numéro 25, Livourne et Vicenza), tous disparus dans des circonstances dramatiques, en l’occurrence des accidents mortels ou des maladies graves. D’autres joueurs verront leurs maillots retirés à titre posthume pour honorer leur contribution à l’histoire d’un club. Parmi eux, l’Interista Giacinto Facchetti ou les défenseurs Vincenzo Zucchini et Giulio Savoini, dont les numéros 4 et 3 ont été respectivement retirés à Pescara et Vicenza.

Neuf maraboutés

D’autres, à l’image de Baresi, ont enfin vu retirer leur numéro de maillot de leur vivant, en hommage à leur contribution à un club. Parmi eux, on retrouve Roberto Baggio (numéro 10, Brescia), Giovanni Loseto (numéro 2, Bari), Gigi Riva (numéro 11, Cagliari), Antonio Galardo (numéro 4, Crotone), Francesco Tavano (numéro 10, Empoli), Marco Rossi (numéro 7, Genoa), Javier Zanetti (numéro 4, Inter), Paolo Maldini (numéro 3, Milan), Salvatore Sullo (numéro 41, Messine), Diego Maradona (numéro 10, Naples), Roberto Breda (numéro 4, Salernitana) et Michele Mignani (numéro 4, Sienne). Au total, 23 joueurs se ont ainsi vu leur numéro de maillot retirés dans des clubs de la Botte. Un chiffre considérable, au regard des autres grandes nations du football continental. À titre d’exemple, seuls une dizaine de joueurs ont bénéficié de cet honneur en Angleterre, alors qu’on en a un temps dénombré à peine trois en Espagne (seulement deux aujourd’hui, l’Espanyol ayant réattribué à partir de 2016 le numéro 21, retiré en 2009, N.D.L.R.). Une pratique par ailleurs officieuse de l’autre côté des Pyrénées, la Ligue de football ibérique interdisant de retirer officiellement un numéro de maillot.

À Milan, le numéro 9 n’est donc actuellement plus attribué à personne, même s’il reste théoriquement en circulation, alors que le dernier type qui avait les épaules assez larges pour l’assumer s’appelait Inzaghi. Depuis la retraite de Pippo, une malédiction semble même hanter le chiffre du buteur chez les Rossoneri : Alexandre Pato, Matri, Fernando Torres, Mattia Destro, Luiz Adriano, Gianluca Lapadula, André Silva et Gonzalo Higuaín l’ont successivement porté sur leur maillot, avec l’insuccès qu’on connaît. Manifestement de quoi décider Leonardo à sonner la fin de la récré, en attendant qu’un nouveau bomber fasse ses preuves sous les couleurs rouge et noire, avant de lui octroyer le chiffre tant aimé.

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Par Adrien Candau

Propos de Pierre Lafranchi et Michel Desbordes recueillis par AC

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