Robinho se rattrape
On attendait un match explosif. Les premières minutes répondent aux attentes. Catane démarre au taquet, en mode « tous à l’abordage » . Milan est surpris, recule, et les Siciliens proposent d’amblée un jeu rapide, avec des passes courtes. Pas de grosses occasions, hormis peut-être une frappe de Bergessio, mais une pression constante aux abords de la surface de réparation. Milan met dix bonnes minutes à rentrer dans son match. Mais dès que les rossoneri mettent le pied sur le ballon, ils sont les patrons. La première grosse occaz est d’ailleurs pour eux, avec le portier Carrizo qui gagne son duel face à Emanuelson. Le gardien prêté (banni) par la Lazio se répète quelques minutes plus tard, ce coup-ci face à Ibra. Les foudres siciliennes initiales se calment, et Milan se projette de plus en plus vers l’avant. Et le troisième coup est le bon. Robinho (qui s’est fait une petite crête) combine avec Zlatan, le Suédois décale le Brésilien, qui fusille le portier de Catane. 34ème minute : 1-0, et un peu de rédemption pour Robinho, après sa prestation à pleurer contre le Barça. L’équipe de Montella ne se démonte pas, et répond du tac au tac. Bonera, qui n’est pas Nesta, perd un ballon facile dont hérite Gomez. Pan. Une fusée des 25 mètres qui vient s’écraser sur la barre d’Abbiati. Milan est verni et rentre aux vestiaires avec un but d’avance. Ce qui n’empêche pas Allegri de faire la tronche.
Il est rentré, ce ballon ?
La pause requinque les joueurs de Montella, qui débutent la seconde période comme ils avaient entamé la première : à l’assaut des buts milanais. Commencent alors dix minutes de calvaire pour les Champions d’Italie. Gomez lance le show avec un but de la tête. Mais le juge de ligne annule pour hors-jeu. Le premier ralenti donne tort à l’arbitre, mais le second confirme que Bergessio, passeur décisif sur l’action, était hors-jeu. Pas grave, Catane continue. Antonini sauve sur Bergessio, puis Mexès interrompt une action de Spolli et Bergessio, encore lui, est tout proche d’égaliser sur coup-franc. Mais à force de plier, Milan finit par craquer. Comme contre la Lazio et contre Naples, Catane utilise son arme fatale : les corners. La défense milanaise est passive et Spolli en profite pour égaliser à bout portant. 1-1, et c’est totalement mérité. Milan a les jambes lourdes et n’est pas loin de prendre le bouillon, tant les Siciliens sont fringants.
Oui, mais les Milanais ont Zlatan. Un mec qui peut tout changer avec un geste. Le voilà qui offre un nouveau caviar à Robinho, le Brésilien élimine Carrizo, frappe dans le but vide, mais Marchese sauve sur la ligne. Vraiment sur la ligne ? Sur certains angles de vue, le ballon parait être dégagé sur la ligne, sur d’autres, il semble l’avoir légèrement franchie. Rentré ou non, le score ne change pas. Et personne ne s’en contente, même si Catane accuse clairement le coup de son début de seconde période totalement fou. Carrizo sort le grand jeu sur une tête smashée de Mexès (75ème), puis Ibra ne trouve pas le cadre sur une frappe croisée (79ème). Ca pousse, ça mousse, mais ça ne croule pas. Carrizo tient encore en vie son équipe grâce à une claquette providentielle sur un lob de Zlatan. Un but dans le money-time lancerait indubitablement les Milanais vers le titre. Mais la balle de match est pour Catane : Milan remercie Antonini et son sauvetage de dingue. Catane tient son petit exploit. Comme la Juve, comme le Napoli, comme la Lazio, comme l’Inter, le Milan AC est freiné au Massimino. Et peut désormais se concentrer sur le match du Camp Nou. Avec un œil, demain soir, à ce qui se passera à Turin.
Eric Maggiori
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