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Milan haché
Milan Bisevac est Serbe, défenseur, possède une dégaine de Béret Vert et joue ce soir contre son ancien club, Valenciennes. Focus sur le nouveau numéro 4 du PSG qatari.
Peut-on être crédible lorsque l’on se pointe au bureau avec un serre-tête filaire sur le crâne ? Visiblement oui si on se penche sur le cas du Serbe Milan Bisevac. Le défenseur central du Paris Saint-Germain est le genre de mec dont on ne parle pas souvent. Pour ne pas dire jamais. Pourtant, c’est à lui que l’Etoile Rouge de Belgrade fait appel quand Nemanja Vidic tire sa révérence pour Moscou en 2004. Sur place, le robuste stoppeur aimante rapidement la lumière. Relance sûre, techniquement doué pour un défenseur, propre dans le jeu et assez de coffre pour rentrer dans le dos des attaquants adverses. A même pas 21 ans et une place de vice-champion d’Europe junior avec la Serbie-et-Monténégro, Bisevac prend le chemin de la France alors que le Milan AC est sur ses côtes.
C’est donc à Lens que la love story entre le Royaume de Navarre et Milan prend sa source. Un cours d’eau qui grandira ensuite à Valenciennes avant de se jeter en juillet dernier sur les bords de Seine. Milan Bisevac débarque à Paname. Avec un certain scepticisme… Blindés jusqu’à l’os, les Qataris de la capitale se seraient amourachés du capitaine de Valenciennes pour seulement 3,5 millions d’euros ? D’aucuns voient en lui un remplaçant en attendant le crack défensif. Pourtant, le titulaire, c’est lui. L’ombre d’Antoine Kombouaré (qui a connu le Serbe sous ses ordres à VA) plane d’ailleurs comme un fardeau. Le neo-parisien le sait. « Il (Antoine Kombouaré) m’a fait venir à Valenciennes, où j’ai réussi des grosses saisons. Il me parlait beaucoup, me disait comment me comporter, d’éviter de m’énerver trop vite. Le coach a vécu ça puisqu’il a été défenseur. Mais il ne m’a pas fait venir pour me faire plaisir. Il connaît mes qualités » , lâchait alors le nouveau numéro 4 francilien dans les colonnes du Parisien. Okay, d’accord. Mais pourquoi Bisevac ?
Guerrier et déjà taulier
La donne est simple. Le board parisien – qui suivait Bisevac depuis deux ans – voulait avant tout un défenseur d’expérience, aguerri aux joutes de la Ligue 1, suffisamment fort mentalement pour s’imposer dans la capitale et, surtout, capable d’épauler le joyau Mamadou Sakho. Car, il faut bien l’avouer, malgré l’énorme saison 2010/2011 de Sylvain Armand, ce dernier est avant tout un latéral et Zoumana Camara est d’abord envisagé comme un solution de repli. Pour ce faire, le PSG voulait un défenseur déjà habitué aux stades français. Au revoir les Luisao, Mertesacker ou autre blases ronflants. Après tout, Bisevac est international. Sa signature au PSG a d’ailleurs coïncidé avec son retour en sélection. Une squad où il fréquente les Vidic, Ivanovic et autre Kolarov.
A 27 piges, l’ancien de l’Etoile Rouge est à un tournant. Dans le vestiaire, il se murmure déjà que le défenseur rassure et assure. Son esprit guerrier en font un relais privilégier de Kombouaré. On parle même d’un taulier. D’un mec qui va au charbon. Toujours. Sans rechigner. Surtout, Bisevac est imperméable à la pression. « Moi j’ai connu cela à l’Etoile Rouge Belgrade, où les supporteurs pouvaient entrer dans les vestiaires pour nous demander de gagner. Je n’ai pas peur de la pression. Je préfère même qu’il y en ait, je suis plus concentré et je fais de meilleures performances » balançait-il à la presse lors de sa présentation officielle. Une manière comme une autre d’appréhender la pression inhérente au club de la capitale. A bien y regarder, et compte tenu de la faible somme injectée pour l’arracher à Valenciennes, Milan Bisevac ferait presque office de bonne pioche. Le mec idéal pour emmener Sakho plus loin. Kirikou blessé, Bisevac sera associé à Papus Camara (160 matches avec le PSG) dans l’axe de la défense parisienne jusqu’à fin septembre. Et bizarrement, le patron défensif prendra la liquette du Serbe, au bout de 3 matches officiels avec son nouveau club. Comme quoi…
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