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Michu, taille XL

Par Pablo Garcia-Fons
Michu, taille XL

Une belle gueule, un physique de statue grecque, une hirsute tignasse blond vénitien, un surnom qui rappelle les folles nuits de cabaret à Pigalle et quatre buts inscrits en trois journées de Premier League. Miguel Pérez Cuesta a tout pour faire parler de lui.

La jeunesse de Michu, c’est d’abord une grande histoire d’amour avec le Real Oviedo. Natif de la ville, le gamin y fait toutes ses classes. Doué avec ses pieds, le petit Miguel enfile pour la première fois la tunique bleue avec l’équipe une en octobre 2003 — il compte alors 17 printemps — contre le Club Siero lors d’une rencontre de Tercera (quatrième division). Grâce à son talent, le club asturien remonte illico en Segunda B. Par ses performances sur le terrain et son physique atypique au pays des lutins dribleurs — la grande gigue frise le double mètre —, Michu finit par taper dans l’œil des recruteurs du Celta Vigo qui décident de l’enrôler alors qu’Oviedo se tape encore le coup de l’ascenseur, direction le quatrième sous-sol. Après quelques matchs de rodage avec la réserve, le gaillard intègre progressivement l’équipe première des pensionnaires de Balaídos qui galèrent à l’époque en Adelante. Avec le Celta, l’Ibère alterne prestations racées et trous d’air, notamment en raison de pépins physiques récurrents. Malgré ce parcours en dents de scie, Michu pue le talent en devenir, une douce odeur qui attire comme des mouches toute une ribambelle de formations de Liga. Le choix du cœur Le Sporting Gijón de feu Manolo Preciado se montre le plus pressant et propose même un beau million d’euros aux dirigeants du Celta. Seul hic, Miguel Pérez est un enfant du Real Oviedo, ennemi héréditaire du Sporting — les deux villes sont à peine séparées d’une trentaine de bornes — ; autant demander à un kid de City de porter la liquette de United. Trahir les siens ou découvrir la Liga, le cœur contre la raison, le dilemme est cornélien. Michu opte finalement pour le cœur. Un choix difficile : le loyal contrarie ses dirigeants qui n’auraient pas craché sur le million de l’indemnité de transfert. Histoire d’expier sa faute, le garçon passe quelques semaines au placard. Lorsqu’elle revient dans la team, la grande bringue participe au sprint final. En mai 2011, « Los Celtistas » parviennent à accrocher une sixième place synonyme de qualification pour les play-offs d’ascension à la Liga.
En demi-finale, le club est opposé à Grenade. Au match aller, Michu inscrit le but de la victoire pour les siens. Au retour, les Andalous renversent la tendance si bien que la décision doit se faire aux tirs au but. Notre larron se retrouve dernier lanceur, la qualification pour la finale au bout du pied. Les nerfs craquent, le cachou s’envole au-dessus de la barre, Grenade passe, Michou est dans les choux, le Celta reste en Adelante. Le public de Balaídos est bienveillant. Touché par la détresse du garçon, il vient l’accueillir à l’aéroport. En descendant de l’avion, le garçon est applaudi par une petite foule sympathique. Mi-chou verse une larme : « Je n’oublierai jamais ce public. » Une phrase en guise d’adieu puisque le grand blond, en fin de contrat, prend la route de Madrid.
Casillas au sol, Michu au septième ciel Pour signer au Real ? Même pas en rêve. Pas d’Atlético non plus. Getafe ? Que nenni. Rayo Vallecano plutôt. Pour son retour parmi les gros bonnets, le petit promu aux difficultés financières mise sur le talent du mec pour l’aider à se maintenir. Décision intelligente. C’est donc à Vallecas et plus précisément dans son enceinte XXS, 14 708 places, que le bon gars découvre l’élite du ballon ibérique. Et autant dire qu’il s’y acclimate plutôt rapidement. La quatrième journée est la bonne. Contre Getafe au Coliseum, Michu inscrit le premier de ses quinze buts en Liga. Pas mal pour un joueur qui utilise son aisance technique pour jouer en 10, voire même parfois encore plus bas, un peu à la manière d’un Marouane Fellaini. L’Asturien accroche aussi un record à son tableau de chasse : le but le plus rapide de l’exercice 2011-2012.
Lors de la 7e journée, il ne lui faut en effet que 12 secondes pour ouvrir la marque contre le Real Madrid à Bernabéu. Au premier plan, Casillas est à terre, abattu. Derrière lui, Michu, le visage déformé par la joie et le poing rageur levé au ciel. L’image est forte, presque effrayante. « C’est tellement dur pour un jeune de percer dans le football aujourd’hui. Ce but contre le Real, contre Casillas, vaut toutes les émotions du monde, il efface d’un trait les galères de mes débuts. Cet instant restera gravé à jamais dans ma mémoire » , s’épanche le garçon quelques jours plus tard. Le Rayo doit son sauvetage in extremis à Michu, les têtes pensantes du club le savent et la jouent relax lorsque le grand bonhomme demande son bon de sortie. Alors qu’un transfert vers un club espagnol plus huppé est attendu, le natif d’Oviedo, comme un jeune Espagnol sur cinq, vient grossir les chiffres de la fuite des cerveaux, direction le soleil de la Premier League et de Swansea. Michael Laudrup, nouveau technicien en chef des Cygnes, décide d’en faire le dépositaire de son animation offensive en le plaçant derrière Graham et Dyer. La suite, tout le monde la connait : MVP pour l’ouverture du championnat, équipe-type des deux premières journées et surtout quatre buts en trois matchs. Pourquoi ne pas venir taper à la porte d’un certain Vincent Dubois tant qu’on y est ? Photo : www.cleansheetsallround.co.uk

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Par Pablo Garcia-Fons

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