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  • Ligue 2 – 23e journée – Dijon-Sochaux
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Michael Isabey : « J’aurais aimé finir à Sochaux »

Propos recueillis par Arnaud Clément
Michael Isabey : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>J&rsquo;aurais aimé finir à Sochaux<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Le FC Sochaux-Montbéliard se déplace aujourd'hui dans la capitale des ducs de Bourgogne, Dijon. Exactement la trajectoire suivie par l'un des plus illustres des Lionceaux, Michael Isabey, aujourd'hui entraîneur à mi-chemin entre les stades Bonal et Gaston-Gerard, à Besançon, en CFA2.

Michael, tu as quitté les terrains pro en 2012, mais tu es resté toujours proche du milieu, avec une nouvelle casquette à ton actif depuis l’été 2014 à Besançon…

Oui, après avoir quitté Dijon, je suis revenu m’installer à Besançon et je me suis rapproché du club, après le dépôt de bilan (en juin 2012, avec rétrogradation au niveau régional, ndlr), pour le restructurer sur la partie technique. Après deux montées consécutives, l’entraîneur en place en DH a décidé de stopper, et derrière, ça m’intéressait de reprendre l’équipe. Le comité directeur me l’a proposé, et je suis aujourd’hui investi dans le projet du Racing Besançon. L’idée, c’est de stabiliser durant deux ou trois ans en CFA2 (actuellement 6e sur 14 équipes dans le groupe F, ndlr) pour structurer nos équipes de jeunes avant de se rapprocher du CFA, voire du National. C’est une ville et un club que j’apprécie. Étant originaire du Doubs et par rapport à mes enfants, qui vont à l’école ou à l’université ici, c’est important pour moi d’être proche d’eux. Et puis bon, le Besançon de Lama et d’autres dans les années 80, c’est une histoire à faire perdurer, donc si on peut faire en sorte que tout cela vive encore…

Entraîner, c’est un moyen de mettre à profit ton vécu footballistique, et aussi peut-être de mettre en application des préceptes de tous les techniciens que tu as pu côtoyer, non ?

Effectivement, on essaye de retranscrire ce qu’on a aimé, les principes qu’on a intégrés. J’essaye de prendre le meilleur et de corriger les quelques défauts qu’il y avait dans ce que j’ai vu ou entendu depuis l’âge de 21 ans, avec mes dix entraîneurs successifs. Avec Jean Fernandez, il y avait cette rigueur dans le système de jeu, ce rapport de proximité avec les joueurs, qu’il défendait toujours. Guy Lacombe, c’était beaucoup de rigueur tactique et aucune séance similaire. Avec Faruk Hadžibegić, avec qui j’ai commencé, il y avait cette culture du travail, qui paye quoi qu’il arrive. Anziani ou Gillot étaient différents, mais accordaient eux aussi toujours une grande importance aux aspects technico-tactiques…

Donc ton style à ce poste, ça serait plutôt…

Étant donné que Besançon est reparti avec peu de moyens et beaucoup de jeunes, principalement nés en 1994, je me sens plus comme un formateur. À ce niveau-là, on ne peut pas appeler ça du management. Mais c’est une bonne école pour les rapports aux joueurs, la mise en place, puisqu’il faut aussi être à l’écoute de ses éléments, de par leurs contraintes professionnelles respectives… Il faut essayer d’être un entraîneur qui impose des règles de vie et de jeu sans aller dans l’extrême. La clé est de trouver des limites pour garder tout le monde concerné. Le foot n’est pas leur gagne-pain, donc il faut leur donner aussi ce qu’ils cherchent, du plaisir, des moments sympas, tout en ayant une rigueur pour avancer sportivement.

Et tu te vois dans la durée là-bas ou à plus haut niveau à terme ?

J’aimerais bien faire un bon bout de chemin ici, car je me suis engagé sur la reconstruction, et ce n’est que le début. Mais j’ai aussi envie, comme lorsque j’étais joueur, de connaître le monde pro, pour revivre des moments forts. Ce milieu me manque un peu, même si je prends beaucoup de plaisir ici. Je dirais que j’ai des objectifs et une ambition, comme mes joueurs peuvent en avoir aussi en cherchant à aller jouer toujours plus haut.

On parlait d’entraîneurs… Les deux Olivier, Echouafni et Dall’Oglio, qui coachent les deux seuls clubs que tu as connus en pro, tu les côtoies ?

Olivier Dall Oglio, c’était l’adjoint de Patrice Carteron. C’est quelqu’un que j’ai toujours apprécié, franc, honnête, droit. Et c’est en même temps quelqu’un qui a ses idées de jeu, qui montre de l’assurance. Il a les qualités qu’il faut pour réussir dans le monde pro et il est toujours allé dans le sens de son club. Depuis qu’il est à la tête du groupe, il fait de bonnes choses, avec un effectif assez bon sans être exceptionnel. Quant à Olivier Echouafni, c’est différent, je l’ai plus côtoyé comme adversaire, lorsqu’on jouait. Déjà à l’époque, il prenait des responsabilités dans le jeu, à Nice notamment. Il était proche des joueurs. On s’est depuis rencontrés pas mal de fois, dans le cadre de notre partenariat avec Sochaux ou lors de matchs entre anciens du club, où il se joint à nous. Lui aussi fait un bon boulot. Il a connu des débuts difficiles, car il a dû trouver un effectif stable. Et depuis qu’il a réussi à stabiliser tout ça, les résultats sont là, avec encore une fois de la qualité. Je les ai vus jouer contre Angers (1-1, le 18 décembre). C’était un bon match et j’ai aimé retrouver un peu le jeu à la sochalienne, avec cette rapidité vers l’avant, de la présence devant le but… C’est quelqu’un de parfaitement adapté à la maison.

Plus largement, comment tu qualifierais tes passages successifs dans ces deux clubs ?

À Sochaux, j’ai tout connu. Je me souviens avoir fait ramasseur de balle en 1987 lors d’un match de coupe contre Pontarlier. Il y avait Sauzée, Baždarević, Paille, etc. Je me suis pris alors à rêver de jouer un jour sous ces couleurs. Donc mon rêve s’est réalisé. C’est pour ça que je suis resté 12 ans. J’avais le numéro 12 en plus. J’aurai dû prendre le 25 je crois (rires). J’aurais aimé rester plus et finir à Sochaux. J’y ai connu une montée directement après avoir signé pro, une descente et du flottement avec la reconstruction du stade, puis dix belles années avec des titres, la Coupe d’Europe, les premiers rôles. Il y avait une vraie force dans l’équipe, des entraîneurs qui amenaient chacun leur touche. Après, ça s’est fini en queue de poisson. Je ne peux pas vraiment dire que mon cœur bat toujours pour Sochaux, mais pas loin, par rapport à tout ce que j’ai vécu.
C’est vrai que des coups de bâton m’ont fait mal, comme la finale de Coupe de France 2007 dans les tribunes, mon prêt à Besançon en début de carrière.

Entre le club et toi, on a un peu l’impression que ça a été « je t’aime, moi non plus » , entre le fait que tu ne sois pas allé dans leur centre de formation, le prêt après la première remontée en D1, la finale de la Coupe de France 2007 que tu as dû regarder des tribunes…

Effectivement, je crois que j’ai duré dans le temps, car on ne m’a rien donné. Je savais que pour avoir quelque chose, il fallait que je m’arrache. Pour avoir des années supplémentaires de contrat, pour être titulaire… Je n’étais sûr de rien, et ça a longtemps été mon état d’esprit, même lorsque j’étais capitaine, où j’avais peur qu’on me retire le brassard à chaque journée. Peut-être parce que je ne suis pas passé par un centre de formation et que je devais prouver plus, donner raison à mes entraîneurs. Après, c’est vrai il y a eu des coups de bâton qui m’ont fait mal, comme la finale de Coupe de France 2007, mon prêt à Besançon en début de carrière (en 1999, l’année suivant la remontée éphémère en D1, ndlr). Mais ce sont des coups d’arrêt qui m’ont servi avancer.

Justement, maintenant, il y a prescription. Qu’est-ce qu’il s’est passé pour que tu ne la joues pas, cette finale contre l’OM ?

(Gêné) Non mais voilà, c’était un petit incident avec Alain Perrin lors de la demi-finale à Montceau-les-Mines. Mais comme cela peut arriver dans tout vestiaire. Il y a eu des échanges, et son choix a été de ne pas me faire jouer. Comme on a gagné derrière, il a eu raison. Mais c’est clair que c’est un rêve qui s’est brisé. J’ai vraiment mal vécu la finale des tribunes. Le fait de ne pas l’avoir joué, je l’aurais peut-être compris. Mais ne pas aller lever la coupe… J’ai joué tous les tours précédents, donc j’aurais voulu que ça se passe comme pour Laurent Blanc à la Coupe du monde 1998 par exemple.

Ensuite, tu as pris la direction de Dijon en 2009…

Le projet sportif était intéressant, avec cette idée de monter en L1 sous deux ans, en même temps que l’arrivée du nouveau stade Gaston-Gérard. On y est arrivés, donc c’était une réussite, mais après, avec Patrice Carteron, on ne s’est pas bien compris. Même si je n’avais plus le même rendement qu’à Sochaux, j’aurais pu apporter quelque chose auprès des jeunes et continuer dans un rôle différent. Quand je vois Barbosa, Sorlin, Armand, Nivet, qui jouent la plupart des matchs et apportent autrement, je me dis que j’aurais pu en faire autant. Là encore, ça s’est fini en queue de poisson… Mais ça reste de bons souvenirs. C’est une superbe ville, avec un maire (François Rebsamen, ministre du Travail, ndlr) qui adorait le foot, un président, Bernard Gnecchi, qui était du bâtiment et a construit le club pour le monter le plus haut possible… J’aurais pu faire un plus long chemin, mais ça ne s’est pas fait.

C’est une surprise pour toi de les voir s’installer durablement dans le haut de tableau de L2 alors que c’est le plus jeune club du monde pro ?

Oui et non. Non, par rapport à ce qu’ils ont fait depuis quelques années, avec le stade, la création du centre de formation, le fait de garder des anciens comme David Linares à la formation ou Olivier Dall Oglio avec les pros, ils récoltent ce qu’ils ont semé. Mais en même temps, avec leur équipe jeune, jouer le haut de tableau dans ce championnat, ce n’est pas facile, donc ça montre qu’ils ont du caractère. Après, on voit qu’ils baissent de régime en ce début d’année. Ça manque peut-être un peu d’expérience, mais on ne peut pas tout leur demander. Déjà l’année suivant la relégation en L2, jouer de suite le haut de tableau, ce n’est pas à la portée de tous les clubs qui descendent.

Tu seras au match samedi ?

Je suis un peu en attente. Normalement, notre match à Selongey devrait être reporté et si c’est effectivement le cas, j’irais au stade. Besançon se situe entre ces deux villes, donc on essaye de nouer des relations amicales avec chacun des clubs, de s’appuyer sur leur savoir-faire pour avancer de notre côté. Et puis c’est toujours l’occasion de retrouver quelques anciens. J’en connais encore pas mal des deux côtés (rires).

Est-ce qu’il y a un ou plusieurs joueurs qui te plaisent dans ces équipes ?

À Sochaux, j’aime bien Florin Berenguer, qui a joué des deux côtés, comme moi. Il a de grandes qualités techniques, il va entrer dans ses meilleures années et j’espère qu’il va tout péter. En plus, il est natif de Montbéliard, donc on ne peut que lui souhaiter d’être le moteur sochalien dans l’avenir. Et du côté de Dijon, je dirais plus un garçon comme Jordan Marié. Il était en réserve quand j’évoluais là-bas. Mais il a toujours été très respectueux des anciens, à l’écoute. Il a très vite appris son métier et s’est fait sa place de titulaire. Cela ne m’étonne pas, il a tout pour réussir.

Tu te risques au pronostic ?

Délicat tout ça… Dijon fait pas mal de résultats négatifs en ce moment, donc la réaction d’orgueil va arriver tôt ou tard. Et Sochaux reste sur de belles choses, malgré la défaite à Troyes… Allez, peut-être plus une pièce sur Dijon à domicile, par rapport à la spirale qu’il va falloir stopper.
Veretout, leader à tout faire

Propos recueillis par Arnaud Clément

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