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Métro, ballon, dodo

Propos recueillis par JGB

Stéphane Antonini est un homme occupé : adjoint d'Adérito Moreira au Lusitanos Saint-Maur et conducteur de métro à Paris. L'homme à la double casquette a réussi l'exploit de battre Créteil, au 7e tour de la Coupe de France, avec son équipe de DH. Ce samedi, il affronte Moulins au 8e tour de la Coupe de France. Découverte d'un entraîneur passionné et ambitieux, entre identité corse affirmée, amour du jeu et métro parisien.

Tu es entraîneur adjoint de Lusitanos Saint-Maur en DH. Ça se passe comment ?

J’ai été recruté cette année par Arthur Machado (le président du club, ndlr). Je suis l’adjoint de Pierre Mbappé, entraîneur niveau CFA-National. Dans la continuité de ma marge de progression en tant qu’entraîneur, il était important que je puisse avoir un poste comme celui-là. De toute façon, je suis en train de passer mes diplômes. Aujourd’hui, je suis en pleine formation. Il y a une refonte au sein de la FFF des diplômes qui sont associés à l’UEFA, donc tu suis une formation en continu avec des examens échelonnés pendant l’année.

Le match contre Créteil était un peu fou. Vous menez 3-0 à la mi-temps, ça se termine à 4-3 et, en plus, c’est un derby. Elle était comment l’ambiance ?

À partir du moment où tu arrives à ce tour-ci, au niveau de la Coupe de France, l’atmosphère est extraordinaire. Rencontrer une Ligue 2 aujourd’hui, ça n’est pas à la portée de tout le monde. Pour le derby, en terme de motivation et d’engouement, c’était plus qu’électrique. On parle de deux clubs du même coin, qui ont des histoires qui se recoupent. C’était un derby, on en est sorti vainqueurs et c’est le plus important.

Tu dis quoi à tes joueurs quand ils rentrent au vestiaire avec une avance de trois buts ?

C’est bête, mais tu leur dis qu’il faut continuer, qu’ils ont encore une marge de progression. En première mi-temps, les joueurs ont poussé. En terme de motivation, l’enjeu du match suffit. Avec la qualité intrinsèque des joueurs, issus pour la plupart du haut niveau, c’est beaucoup plus facile. Le championnat de DH est essentiellement basé sur le physique, et en terme d’impact physique, on a été au-dessus de notre adversaire. Il y a aussi la qualité technique des joueurs, parce que, durant la rencontre, il n’y a quasiment pas eu de déchet, notamment sur les côtés avec des joueurs qui savent garder un ballon et qui prennent tous les risques pour essayer de marquer un but, ça fait la différence. Après on joue contre une Ligue 2, donc on sait que ça va pousser en deuxième mi-temps donc il faut prévenir les joueurs qu’il va falloir être solide pour conserver le score. Il fallait continuer à conserver le ballon derrière et à progresser vers l’avant et c’est ce qu’on a réussi à faire, même si on a pris des buts en deuxième mi-temps.

Au prochain tour, vous affrontez Moulins, club de CFA. Comment ça se prépare ?

C’est totalement différent. Premièrement, il ne faut pas les prendre à la légère parce que, aujourd’hui, une CFA, ça reste une CFA. Nous, on est en DH. Ils ne sont pas là par hasard non plus. Ils ont des joueurs de qualité. Je pense que ça va être un match assez tendu. J’espère que l’engouement du match et le fait d’avoir réalisé une grosse performance contre une Ligue 2 va nous permettre de continuer sur cette marge de progression et de gagner demain pour arriver au 9e tour, où les clubs de Ligue 1 entrent en piste.

L’objectif, c’est donc d’affronter un club de Ligue 1 ?

L’objectif prioritaire, c’est de passer ce tour-là. Aujourd’hui, on a la possibilité de faire encore mieux. On est leaders en DH, donc il ne faut pas oublier l’objectif principal qui est la montée en CFA2. C’est un objectif imposé par le président. Avec la qualité des joueurs que l’on a dans l’effectif, on ne peut pas ne pas monter, c’est une certitude. En ce qui concerne la Coupe de France, le plus important, c’est de passer le tour. Après, on verra.

Tu as été joueur, avant. Quelle influence ça a sur ton métier d’entraîneur, d’avoir été joueur ?

En Île-de-France, j’ai joué au Paris FC, en National. À 17 ans, je suis allé à Bastia. Mais, au final, j’ai pas mal bourlingué. Pour la transition, c’est simple. Ça se résume à rester sur ma passion qu’est le football. C’est pas évident de passer de joueur à entraîneur. Il faut inculquer de bonnes valeurs et une tactique de jeu à tes joueurs. C’est un métier totalement différent. C’est passionnant mais stressant, aussi. Mais c’est clair que quand tu as joué à un bon niveau, ça aide. Cela étant, c’est différent parce qu’il faut savoir faire passer ses idées, sa vision tactique pour que les joueurs te suivent.

Justement, en parlant de tactique, c’est quoi ta vision du football ?

Ma philosophie de jeu, elle est simple. C’est le jeu par le jeu. C’est la conservation, la progression et la déstabilisation. Mais ça doit passer par le jeu, pas comme dans certains matchs où tu prends le ballon et tu tapes dedans pour tenter de déstabiliser l’adversaire. Mais aujourd’hui, un joueur de football est là parce qu’il aime le football. Le but, c’est donc de jouer et de développer du jeu. Mais l’important reste quand même de gagner. En tant que corse, on veut toujours gagner (rires).

Tu es un Corse qui joue dans un club à forte dominance portugaise. Comment s’est passée l’acclimatation ?

L’acclimatation s’est passée de manière extraordinaire. La communauté portugaise est très forte dans le Val-de-Marne. Ce sont des gens passionnés, et quand je dis passionné, le mot est faible. Ils viennent en bord de terrain, même s’il fait très froid, ils sont là. Derrière, tu retrouves un peu l’esprit corse, l’esprit de la gagne. Tout le monde est derrière le club, tout le monde veut gagner.

Ça charrie un peu au club ?

Bien sûr ! Tu te fais charrier parce que t’es corse (rires). Quand t’es au bord du terrain, un Corse, il sait se faire entendre avec un caractère assez fort. Mais je pense que c’est bénéfique parce que le message passe. Mais oui, je me fais charrier. En gros, on me dit « mais qu’est-ce que tu fais ici ? » , alors que je viens de Muro, un joli village de Balagne.

À coté de ton poste d’entraîneur-adjoint, t’es aussi conducteur de métro à Paris (ligne 6). Quand t’es aux manettes du métro, tu penses tactique et football ?

Pour être honnête, quand je suis à bord de mon train, non. Mon métier est basé sur la sécurité. Aujourd’hui, je n’ai pas le temps de réfléchir sur une tactique de jeu. Je suis concentré à 100% sur mon train parce que j’accompagne des voyageurs, qui ont payé leur titre de transport, d’un point A à un point B, donc c’est la moindre des choses.

Ça t’est déjà arrivé d’être reconnu lorsque tu conduisais ton métro ?

On m’a déjà reconnu, ouais. J’ai vu des joueurs, ça m’est arrivé. Ils me sortent « On t’entend moins que sur un terrain de football, hein » (rires).

C’est compatible avec le reste, le métier de conducteur de métro ?

Tout à fait. En fait, je suis du matin et j’ai mes week-ends de libre. Je travaille de 5h du matin à midi, donc j’ai mes soirées de libre pour les entraînements.

En plus de tout ça, tu travailles un peu pour Clairefontaine. Tu es recruteur, en gros ?

Recruteur est un bien grand mot. Je suis plutôt là-bas de manière personnelle. Je place des joueurs un peu à droite à gauche. Maintenant, pour être recruteur, il faut un diplôme que je n’ai pas.
Après la trêve internationale, place au festin !

Propos recueillis par JGB

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