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Messi, mais si, mais si

Par Dave Appadoo
Messi, mais si, mais si

Pour la troisième fois, Lionel Messi a donc reçu le Ballon d’Or, égalant ainsi Cruyff, Van Basten et surtout Platini, le seul à avoir réussi comme lui ce triplé de manière consécutive. A 24 ans, le Barcelonais risque de dépasser très vite tout ce petit monde. Unique mais logique. Explications.

Lionel Messi est entré dans l’histoire : il est le premier Ballon d’Or FIFA France Football (sérieux, ils pouvaient pas faire encore plus long ?) à avoir été officiellement dopé. Pour avoir été gavé d’hormones de croissance quand il était gamin, l’Argentin a donc inauguré une révolution. A chaque époque sa nouveauté d’ailleurs. En 1968, par exemple George Best fut le premier lauréat à être alcoolo, en 1978 Keegan le premier à être absent de la phase finale internationale de l’année, en 1988 Gullit le premier à politiser la cérémonie, avant le double choc Ronaldo : en 1997, premier extraterrestre couronné, et en 2002 le premier footballeur reconstruit de toute pièce à être sacré. Evidemment, on provoque un peu. Si Leo pénètre lui aussi l’histoire par les annales, c’est aussi et surtout parce qu’il rejoint Michel Platini au rang des cracks sacrés trois fois de rang (à la différence de Johan Cruyff et Marco van Basten, les deux autres triples vainqueurs du globe). Une consécration logique tant le petit Gaucho défie les lois statistiques comme probablement aucun autre joueur auparavant.

Sur l’année 2011, le Barcelonais compile juste 59 buts et 37 passes décisives en… 70 matches. Soit une moyenne proprement surréaliste de 0,84 but et 0,51 passe décisive par rencontre. Et on ne compte pas ses stats concernant les dribbles réussis qui, au-delà de ses qualités de buteur, font que le bonhomme est le joueur le plus perforant et le plus fluide de la planète, quand un Cristiano Ronaldo donne le sentiment de forcer certains choix, certains gestes. « Et avec ça, faut vous l’emballer ma bonn’dam’ ? » . Alors évidemment, posés ainsi, les chiffres et les highlights nous invitent à ne plus considérer Messi face à ses contemporains mais à travers les âges, le lot des champions dominants de leur époque. « Messi sera le joueur à gagner le plus grand nombre de Ballons d’Or dans l’histoire. Peut-être, cinq ou six, voire même sept. Il est incomparable. Il joue un autre Championnat » , confirme sa majesté Johann 1er. La tentation est donc grande de déjà en faire l’un des trois plus grands joueurs de l’Histoire mais l’affaire est en réalité plus compliquée qu’il n’y paraît.

Le meilleur joueur du monde dans la meilleure équipe du monde

Car bien entendu, il existe des nuances à apporter pour que le tableau soit réellement représentatif de ce paysage. Le premier bémol tiendrait presque dans les chiffres quasi aussi effarants de son plus grand rival, Cristiano Ronaldo. Le Ballon d’Or machin chose 2008 facture pour sa part quelques 60 pions en autant de rencontres assortis de 21 assists. Des chiffres là encore tout droit sortis d’un jeu vidéo qui interpellent sur les mœurs du football actuel. Car bien sûr on pourrait regarder le verre à moitié plein et juste se dire que l’on a affaire à deux attaquants d’exception, ce que personne d’ailleurs ne remet en cause. Mais ces nombres sans précédent peuvent aussi nous rappeler que le football de très haut niveau se concentre comme jamais dans quelques écuries, effet Ligue des champions oblige, avec un écart sans précédent avec le reste de la plèbe. Un exemple ? Aujourd’hui, un simple joueur de Nancy ne pourrait jamais atterrir sur le podium comme ce fut le cas de Platoche en 1976. Résultat : le Barça et quelques autres écuries ont un avantage sans équivalent dans l’Histoire sur le reste de leurs championnats respectifs, l’idéal pour soigner des statistiques de cet ordre-là. Reste que Messi en aligne de bien meilleures que les autres.

Alors quoi ? C’est simple, il s’agit du meilleur joueur du monde dans la meilleure équipe du monde. Et au fond, c’est sans doute cette définition qui est la plus juste. Messi est un talent unique qui s’exprime dans le collectif le plus dominateur probablement de toute l’Histoire du jeu. Depuis plus de trois ans, le Barça ne se contente pas de tout rafler (comme l’Ajax ou le Bayern des 70’s par exemple) et de ne presque jamais perdre (comme l’Inter des 60’s et quelques autres) : il gagne presque tous ses matches (plus de 80% de victoires sous l’ère Guardiola). Et alors ? Ben il faut bien admettre que Messi devient nettement moins dominateur dans un collectif plus incertain comme celui de l’Argentine où à chaque fois, il ressemble beaucoup moins au meilleur joueur du monde ouvrant ainsi la porte à cette question saisissante en apparence mais moins stupide qu’il n’y paraît : dans une équipe moins exceptionnelle que le Barça dans le jeu, serait-il de manière aussi incontestable le meilleur joueur du monde et serait-il en aussi bonne position pour tutoyer les plus grands de l’Histoire du jeu ?

Condition sine qua non : réussir avec l’Argentine

C’est probablement la dernière limite qui lui est fixée. Si Messi n’a pas encore rejoint Maradona par exemple dans le cœur des Argentins ce n’est pas uniquement parce que sa sélection n’a pas remporté la Coupe du Monde en 2006 ou 2010. Non, c’est surtout parce qu’à aucun moment, jusque-là, il n’a su porter son équipe, se laissant écraser par le poids de l’événement, des responsabilités et surtout de l’inconfort. Comme si, sorti de la mécanique infernale et sans égal du Barça, il n’arrivait pas à se sublimer, comme Diego avait su le faire en 1986 dans ce qui fut, on l’oublie parfois, une des sélections albiceleste les plus mesquines de tous les temps, loin, très loin même, de l’effectif doré (mais pas très bien équilibré, c’est vrai) que côtoie Leo.

C’est dans ce dépassement de soi, loin du cocon barcelonais dont il reste l’enfant chéri, choyé, protégé, que Messi deviendra enfin un homme. Et pour grandir de la sorte, aucune hormone de croissance au monde ne pourra quoi que ce soit pour lui. Certains pourraient voir dans ces légères objections la simple envie de ne pas entonner le même refrain que le reste du monde. Elles sont surtout la meilleure nouvelle pour la suite de la saga Messi. A vingt-quatre ans, le Blaugrana a encore un immense challenge à relever, le plus grand sans doute. Et c’est pour ça que cela s’annonce passionnant.

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Par Dave Appadoo

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