ACTU MERCATO
Mercato d’hiver 2015, le best of
Le 2 février à 23 heures 59 et 59 secondes, on attendait une énorme signature, une surprise incroyable. Bon, ça sera pour la prochaine fois. Si Chelsea a été le grand acteur de ce dernier jour, d'autres clubs ont bougé. Entre bonne pioche, futur raté et indifférence générale, compilation d'un mercato d'hiver parfois séduisant, mais pas souvent.
On s’en fout pas mal, mais quand même
À mi-chemin entre LinkedIn et Copains d’avant, le mercato hivernal offre toujours son lot d’opportunités aux joueurs portés disparus. Jerry Bruckheimer en tirerait d’ailleurs la majorité de ses scénarios. L’arrivée aux New York Red Bulls de Ronald Zubar, habitué des invraisemblables cascades, tombe donc à pic. Business toujours, Cruzeiro empoche 15 millions d’euros de la vente de Ricardo Goulard au Guangzhou Evergrande. La méthode Conca a fait des adeptes. En parlant de Corse, Gaël Danic a eu une soudaine envie de reprendre sa carrière, le voici à Bastia. Même idée pour Ronny Rodelin qui prend la direction de Mouscron pour échapper à l’interdiction de marquer imposée par René Girard. Quand on parle de buteur invétéré, M’Baye Niang est cette fois prêté au Genoa. Attention à ne pas emboutir la Ferrari ce coup-ci. Dans la catégorie automobile, le bolide Royston Drenthe rebondit lui au Kayseri Erciyesspor. Rayon cuisine, Gabriel Paletta débarque au Milan AC en provenance de Parme. Parme justement qui devrait avoir bien du mal à se maintenir en Serie A malgré les arrivées de Cristian Rodríguez et Silvestre Varela. Enfin, autre maillot jaune mythique en difficulté, Dortmund s’attache, pour 10 millions d’euros, les services de Kevin Kampl en provenance du Red Bull Salzbourg. Attention à des initiales pas forcément synonymes de génie intellectuel.
Ça sent l’énorme fail
Kroos, Isco, Modrić, Khedira. C’est la concurrence à laquelle va devoir faire face Lucas Silva. Recruté pour 14 millions par le Real, pas sûr que le gamin venu de Grêmio rentabilise son transfert. Barré par des pointures au milieu de terrain, le nouveau venu va devoir se contenter des miettes. Il va nous faire une Casemiro, des bouts de matchs en championnat, quelques titularisations en coupe, et adeus. Arriverderci, c’est peut-être ce qui attend déjà Samuel Eto’o. À peine arrivé, la Camerounais essaie déjà d’imposer sa loi. 19 minutes en Serie A, un entraînement raté, et voilà qu’Eto’o fils se met à dos son nouveau coach. Des débuts plutôt ratés donc, prémices d’une aventure qui pourrait rapidement tourner au vinaigre. On attendait des étincelles de son association avec le président Ferrero, on n’est pas déçu. Les supporters de la Sampdoria, un peu plus.
Des fans mécontents, on devrait rapidement en retrouver au Nord de Gênes, à Milan. La signature à l’Inter de Lukas Podolski a tout de l’arnaque. On les voit venir, les 3 bons matchs par an de l’Allemand. Un but de temps en temps pour faire illusion, mais rien de vraiment consistant. Mais niveau arnaque, Podolski a déjà trouvé son maître. Son nom, Bebé. Un SDF qui signe à Manchester United pour 10 millions, honnêtement, c’était du lourd. Le masque a quand même fini par tomber, et le Portugais a enchaîné les saisons sur le banc. Prêté par Benfica à un club de moindre standing, Córdoba, peut-être que Bebé va grandir, pour devenir ce joueur plein de talent qu’on a vendu à Ferguson. Oui, nous aussi, on en doute.
En revanche, on doute un peu moins de ce qui va arriver à Mattia Destro. Arrivé dans un Milan qui vivote, le transfuge de la Roma va devoir se contenter de regarder Ménez zigzaguer à travers les défenses, sans recevoir aucun ballon. En parlant de slalom, voici une référence qui pourrait bien se crasher. Cuadrado restait sur une Coupe du monde parfaite, avant de revenir au quotidien du championnat. Résultat, une première partie de saison en demi-teinte avec la Fiorentina, et un transfert XXL à Chelsea : 35 millions, rien que ça. On prédit au Colombien une carrière londonienne à la Schürrle, ni ratée, ni à la hauteur de son talent. S’il suit la trajectoire de l’Allemand, celui qui a des fusilli sur la tête va marquer contre Paris en Champions League, gagner la Copa América et signer à la Lazio. Au calme.
Ça va changer la deuxième partie de saison
On commence avec le retour de l’enfant prodigue, Fernando Torres à l’Atlético Madrid. Alors certes, El Niño n’est plus dans la même forme qu’au moment de son explosion avec les Colchoneros, mais on y croit, à ce come-back. Et Torres nous donne envie d’y croire. Un doublé décisif contre le Real en Coupe du Roi et un but contre le Barça dans la même compète. Des débuts prometteurs. On reste en Espagne avec l’arrivée d’Enzo Pérez à Valence. Finaliste de la dernière Coupe du monde avec l’Argentine, le milieu apportera son expérience au club valencien, à la lutte pour les places européennes. L’éternel prêté Joël Campbell rebondit, quant à lui, à Villarreal… en prêt. Contrairement à ce qu’affirmait Arsène Wenger en début de saison, le Costaricien n’a pas eu beaucoup de temps de jeu avec les Gunners (4 matchs de Premier League). Campbell retrouve la Liga après un passage mitigé au Betis Séville en 2012-2013. En tout cas, on est de tout cœur avec le clan Campbell. Si la Côte d’Ivoire réussit – pour l’instant – sa CAN, c’est en partie grâce à Wilfried Bony et ses gestes de grande classe. Et l’arrivée du « Wilf of Wall Street » à Manchester City va changer la deuxième partie de saison pour deux principales raisons. 1) Il épaulera le Kun pour aller choper le titre au nez et à la barbe mal rasée de José Mourinho, en pleine dépression après s’être rendu compte qu’aucun complot contre lui n’était organisé. 2) Bafé Gomis deviendra titulaire à Swansea et ça, ça fait plaisir. Les 100 buts en Premier League, Bafé, c’est jouable. André Schürrle, lui, quitte le championnat anglais et rentre au pays. Le champion du monde retrouve la Bundesliga avec Wolfsburg, solide dauphin du Bayern. Portés par le génial duo Schürrle-De Bruyne, les Loups reviennent sur les Bavarois et sont sacrés Deutscher Meister en fin de saison. André était dans le turfu, André 3000. Un scénario que seuls Schürrle et Xherdan Shaqiri avaient prévus. L’ailier suisse quitte le Bayern et rejoint un Inter Milan sous assistance respiratoire. Shakira a appelé son premier fils Milan, alors Shaqiri se devait de rejoindre la ville de l’escalope. Après ce petit tour d’Europe, on rentre en France avec l’arrivée, en prêt avec option d’achat, de Lucas Ocampos sur la Canebière. Le projet monégasque est donc très rassurant, puisque ce bon vieux Rybolovlev renforce ses concurrents directs à l’Europe sans la moindre inquiétude. Une rupture, ça vous change un homme. Joli coup réalisé par Marcelo Bielsa, ceci dit.
On aime aussi
– Le recrutement du FC Lorient : Gianni Bruno, Didier Ibrahim N’Dong, Romain Philippoteaux. Philippe Poutou au Moustoir, ça aurait de la gueule, non ? Mais les Merlus ne passeraient jamais le premier tour d’une coupe, c’est la contrepartie.
– Jérôme Rothen, Fernando Morientes, Ronaldo, les Vétérans reprennent une licence. En DH pour JR25, en D6 espagnole pour l’ancien Monégasque, en D2 américaine pour El Fenomeno.
– L’entrée fracassante de Paul-José M’Poku (transféré à Cagliari) dans le top 50 des prénoms composés. Juste devant Paul-Georges et Max-Alain, mais derrière Pierre-Emerick.
– L’immense Moussa Maazou qui rejoint Philippe Troussier en Chine, tout simplement. Celui qui n’aime pas quand ça joue au foot a peut-être trouvé le championnat qu’il lui fallait.
– Le vrai-faux come-back en Ligue 1 d’Hatem Ben Arfa. Quelle joie de revoir HBA fouler nonchalamment les pelouses de l’Hexagone, un rêve brisé. Et bizarrement, là, il ne l’ouvre pas, Thiriez, pour dire : « I’m sorry for this terrible arbitrage » . Le vrai complot, il n’est pas contre Mourinho, il est contre Hatem, et ça fait malheureusement bien trop longtemps que ça dure.
Mais pourquoi ils font ça ?
– Tout juste vainqueur de la Coupe d’Asie, le capitaine de l’Australie, Tim Cahill, en a encore dans les chaussettes. Pourtant, le bonhomme décide de rompre son contrat avec les New York Red Bulls pour aller signer en Chine, à Shenhua. On ne sait pas si c’est par dépit, suite au départ de Henry, ou par excitation. Se faire entraîner par Francis Gillot, ça fait rêver quand même.
– Giovinco a 28 ans et toutes ses dents. Rapide, technique, agile, la formica atomica a de quoi jouer dans deux tiers de clubs de Serie A. Au moins. Alors pourquoi se casser à Toronto, Sebastian ? Quoi, tu vas être le joueur italien le mieux payé au monde ? Bon, du coup, on comprend un peu mieux. Reviens vite !
– À 16 ans, tous les adolescents du monde sèchent les cours, draguent les filles et apprennent à tricher avec leur calculette. Tous, sauf un. Ødegaard a décidé de faire l’original. Le Norvégien a signé au Real Madrid, et va toucher 100 000 euros par semaine. Est-ce que le nouveau nouveau riche va réussir à percer dans le plus grand club du monde avant d’être majeur ? Martin Mystère.
Par Éric Marinelli, Maxime Feuillet et Pierre-Valentin Lefort