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Ménez, histoire d’une éternelle incompréhension

Par Romain Duchâteau
Ménez, histoire d’une éternelle incompréhension

Depuis qu'il a embrassé une carrière dans le ballon rond, Jérémy Ménez n'a de cesse de voir les termes péjoratifs à son sujet s'amonceller. Arrogant, individualiste, têtu, ingérable, tout a été dit ou presque sur l'enfant issu de la très décriée génération 87. Pourtant, ceux qui le fréquentent ou l'ont fréquenté assidûment décrivent un tout autre homme, en total décalage avec l'étiquette qui l'escorte dans les médias. Et si la destinée de l'un des plus grands talents français en circulation n'était jusqu'ici qu'un malentendu ?

De sa plume véhémente et passionnée, Georges Bernanos écrivit, un jour, que « ce que la voix peut cacher, le regard le livre » . Peut-être que pour tenter de comprendre Jérémy Ménez faut-il se plonger dans son regard bleu azur. Souvent, celui-ci semble s’échapper vers un horizon qu’il est le seul à appréhender. Parfois, c’est l’impression d’un vide insondable qu’il diffuse, où s’entremêlent divers sentiments imperceptibles envers le monde qui l’entoure. Justement, le microcosme du football, l’international tricolore (24 sélections, 2 buts) ne l’a jamais véritablement apprivoisé. À maintes reprises, il s’est presque senti comme contraint de rendre des comptes.

« On me dit arrogant, nonchalant, alors que je suis tout le contraire. C’est toujours bien de se sentir aimé, mais on ne peut obliger les gens à nous aimer » , confiait-il en 2012, d’un air désabusé. La rengaine est connue, même intemporelle aux yeux de certains. L’attaquant de l’AC Milan se dit « incompris » et il l’a encore déploré au début du mois de février : « On m’a collé une étiquette et les gens ont du mal à l’enlever. C’est dommage, car je pense qu’on a le droit de faire des erreurs, mais aussi de s’améliorer, de grandir. Un être humain est fait comme ça. Ceux qui ne vous connaissent pas vraiment, cela ne vous appartient pas » . Le même poids des mots, la même complexité, les mêmes fêlures ostensibles. Ménez n’a quasiment pas changé et se livre, encore et toujours, à un exercice d’introspection et de justification. Pourquoi ? Parce qu’il est largement dépeint comme un joueur ingérable. Et que cette image d’enfant terrible du foot français n’est peut-être pas conforme à la réalité.

Insolence du talent et précocité

Pour élucider cette immuable incompréhension qui jalonne son parcours depuis maintenant plusieurs années, il convient avant tout de se pencher sur ses premiers pas. Ceux d’un gamin éminemment doué, surdoué même, qui a très vite succombé aux caresses du ballon rond en voyant son frère et son père y jouer. Nettement au-dessus de la moyenne dès le plus jeune âge, l’enfant de Longjumeau intègre le Centre de formation de football de Paris (C.F.F.P) avant un passage bien plus remarqué au CS Brétigny. « Il avait déjà une technicité hors pair, se souvient Grégory Courtas, son entraîneur à l’époque. À treize ans, ce qui était le plus impressionnant, c’est qu’il avait déjà la culture foot. Pour certains, cela s’apprend, mais lui, c’était inné. Il savait comment se déplacer, les intervalles, les dédoublements, tout ça il connaissait. Il comprenait le football. Surtout, il utilisait déjà la semelle. À cet âge-là, ça en dit beaucoup sur son talent. » L’aisance, les fulgurances affleurent déjà. Ménez va vite. Beaucoup plus vite que les autres et tape dans l’œil de Christian Puxel, recruteur pour Sochaux dans la région parisienne.

À quatorze ans, le diamant brut s’envole dans le Doubs. Le début d’une ascension évidente et irrésistible. « C’était un garçon talentueux, très talentueux. Il avait beaucoup de qualités, beaucoup d’atouts, explique Christian Walgenwitz, son coach chez les U15 de Sochaux. J’en ai vu beaucoup, des gamins de 14 ans et demi, de 15 ans, mais des Jérémy, je n’en ai pas revu depuis… » Éric Hély, qui a également joué un rôle prépondérant dans la formation du joueur, rappelle lui une anecdote marquante, souvenir d’un talent ô combien insolent : « Quand c’était facile, ça ne l’intéressait pas. Mais quand c’était difficile, il était capable de grandes choses. On faisait des exercices de un-contre-un, et ça ne l’intéressait pas parce que, par rapport à ses capacités, la tâche n’était pas assez difficile. Lorsque je lui ai mis deux défenseurs face à lui, là il était bon. Il était pressé de réussir » . Le gamin de l’Essonne n’a que 15 ans et demi quand il gambade avec la CFA. Seulement 16 ans, 10 mois et 15 jours quand, malgré une cour assidue de Sir Alex Ferguson venu en personne pour espérer le faire signer à United, il devient le plus jeune joueur professionnel de Ligue 1 en mars 2004. Et l’Hexagone ne tarde pas à faire connaissance avec lui. Le 22 janvier 2005, Ménez, qui a entre-temps remporté le championnat d’Europe des moins de 17 ans avec les Bleus, claque un triplé en sept minutes, devenant ainsi l’auteur le plus jeune et le plus rapide d’un coup du chapeau dans l’histoire du championnat. Ce qui vaut à Hély, encore aujourd’hui, cette sentence irréfragable : « Il y a Jérémy et les autres » .

« C’était un écorché vif, quelqu’un d’impulsif, de révolté par moments »

Sur les pelouses, mais aussi et surtout en dehors où Jérémy Ménez laisse transparaître une personnalité entière. Issu d’un milieu familial modeste – d’un père travaillant à France Télécom et d’une mère exerçant comme aide-laborantine dans un lycée –, il n’était pas encore né quand ses parents se sont séparés. C’est au milieu des cités, dans un petit immeuble de deux étages au quartier du Moulin Vert, à Vitry-sur-Seine en banlieue parisienne, que le bonhomme s’est construit à partir de ses deux ans. « Même si on a eu une enfance heureuse, on a grandi dans des quartiers difficiles où il fallait un peu se protéger. On était un peu livrés à nous-mêmes » , témoigne son frère aîné, Kévin Ménez. Une impression partagée par Grégory Courtas, qui a également endossé le costume d’éducateur social auprès de son jeune joueur : « C’était un gamin qui ne semblait pas épanoui à son âge. Le club de Brétigny et plus particulièrement moi-même, on s’en est occupé pleinement. Pendant un an, j’allais le chercher à Vitry. J’ai tout fait pour lui » . Très attaché à ses racines banlieusardes, Jérémy a d’abord mal vécu son arrivée dans le Doubs, où sa nature l’a longtemps poussé à défier l’autorité. « Il est arrivé comme il est, brut, se remémore Walgenwitz. Il est sorti du circuit scolaire après la 4e, car il était presque en guerre avec tout le monde au collège. C’était un écorché vif. Il était impulsif, révolté par moments. Il se battait assez souvent avec ses camarades de classe. Ça n’a jamais été un acharné de l’école, un grand travailleur. On avait ensuite aménagé sa scolarité pour qu’il quitte l’environnement du collège. » Mais l’amour du ballon prend rapidement le pas sur les études. Ménez amorcera bien un BEP comptabilité, mais décidera d’arrêter dès la première année.

Ce trait de caractère empreint de sensibilité a très tôt terni son attitude sur les terrains. Tempétueux, impétueux, voire lunatique, il a souvent galvaudé son potentiel à travers de regrettables gestes de frustration. « Quand il commençait à jouer avec la CFA de Sochaux, je me rendais compte qu’à chaque fois qu’il perdait un ballon bête, il revenait immanquablement, presque avec une précision mathématique, sur son adversaire et lui collait un mauvais coup par derrière » , assure Patrick Mendelewitsch, son premier agent. Et Walgenwitz d’évoquer à son tour un épisode révélateur : « Le conseiller technique de Franche-Comté ne l’avait pas choisi dans sa sélection régionale pour disputer la Coupe nationale des U15 à Clairefontaine. Il avait estimé que ça allait être trop compliqué pour gérer Jérémy durant la semaine que dure la compétition et a donc préféré s’en passer » . Chez les pros, Ménez est aussi apparu avec cette image de joueur instable, qu’il est nécessaire de guider, d’éduquer chaque jour. « Lors des matchs, lors des entraînements, c’était un travail au quotidien avec lui. Un matin, il pouvait arriver et on sentait qu’il n’était pas dans de bonnes dispositions, qu’il ne manifestait pas l’enthousiasme qu’il fallait. Son attitude est parfois en totale contradiction avec son jeu qui est brillant, fait de feintes, de contre-pieds, de fantaisies, d’optimisme » , éclaire en longueur Dominique Bijotat, son ex-coach chez les Lionceaux (2005-2006). Christian Damiano, entraîneur adjoint de Claudio Ranieri lors du passage de Ménez à la Roma, n’a également pas oublié ce cas singulier : « Il faut avoir la patience et la tolérance de le prendre à part. Car je l’ai beaucoup pris à part, avant et après les entraînements. Tous les jours. J’ai très vite ressenti chez lui ce besoin de soutien, de confiance et de confidentialité » .

Timidité et délit de sale gueule

Au vrai, cette réputation d’homme sujet aux soubresauts, Jérémy Ménez l’a nourrie bien malgré lui au fil de son parcours en club. Après Sochaux, il a tracé sa route à Monaco (2006-2008) où son comportement extra-sportif n’a pas toujours été exemplaire. Chez les Giallorossi (2008-2011), son manque d’exigence et ses spleens ont fini par agacer. Mais c’est au PSG, son « club de cœur » , qui aurait dû être synonyme d’acmé dans sa carrière, qu’il a raffermi sa sulfureuse réputation. En février 2013, l’attaquant avait ouvertement renâclé en huitième de finale de C1 contre Valence (2-1) pour un temps de jeu famélique accordé. Quelques mois plus tard, il fera même pire en retournant au vestiaire avant même la fin du match contre Benfica (3-0, 2 octobre 2013), Laurent Blanc ayant effectué ses trois remplacements. Des réactions épidermiques que le principal intéressé n’a jamais nié : « C’est souvent des sautes d’humeur. En fait, c’est sur le moment. On va dire que j’ai une mauvaise réaction et, cinq minutes après, je regrette… » Naïf, Ménez a cru que son inestimable talent lui pardonnerait tout. Problème : ses gestes d’humeur ne sont pas seulement mal interprétés par ses entraîneurs ou coéquipiers, mais aussi par le public qui ne voit en lui qu’un gosse ingérable. « Pour des gens qui ne le connaissent pas, Jérémy a des gestes sur le terrain qui désarment, tente de justifier Damiano. Je ne l’accepte pas, mais je comprends ce genre d’états d’âme qu’il a. Pour les spectateurs, quand ils le voient parfois, ils se disent : « Mais il n’a pas envie de jouer ou quoi ? Pour qui se prend-il ? Il prend les gens de haut ? » »

C’est là tout le paradoxe de « Nanard » , comme certains le surnomment en référence à l’acteur Bernard Ménez. Celui-ci souffre d’une distorsion entre son image véhiculée et ce qu’il est réellement. Garçon timide, taciturne, introverti et rarement le sourire aux lèvres, le Français n’est pas dans une démarche de séduction vis à vis d’autrui et se livre peu. « Il n’était pas trop sociable, il faut le dire. Il n’était pas forcément dans son coin, mais n’était pas bavard. Il ne fallait pas l’embêter quand il n’avait pas envie de causer (rires) » , narre Françoise Véron, bénévole au centre de formation de Sochaux qui l’a hébergé chez elle pendant deux mois à son arrivée. Un comportement distant que ceux qui ne le connaissent pas jugent à tort comme de la condescendance : « C’est un garçon méconnu, car on ne le connaît pas vraiment. Il y a un vrai décalage entre ce qu’on peut écrire et ce qu’il est vraiment, révèle son agent Jean-Pierre Bernès, qui le fréquente depuis ses dix-sept ans et demi. Avant d’établir un jugement honnête, il faudrait d’abord le connaître. Il ne peut pas jouer une pièce de théâtre. Chacun a sa façon de s’exprimer, de se comporter. Il n’a pas à changer des choses pour simplement plaire. Il est ce qu’il est, ce n’est pas un défaut » . Ménez s’assume tel quel. L’ex-Parisien n’arrive pas à surjouer et sait qu’il n’a pas tous les codes pour s’accommoder d’un environnement qu’il ne maîtrise pas. « Je ne suis pas du genre à faire des grands discours démagos juste pour me rendre populaire. Je ne suis pas quelqu’un de faux. C’est juste que je n’aime pas parler de moi » , lâchait-il il y a trois ans, lucide sur son cas.

Fidélité, générosité et retour au quartier en Peugeot 206

S’il s’ouvre peu face à des interlocuteurs inconnus, tous ceux qui l’ont côtoyé ou le côtoient encore s’accordent à dire que Ménez est un garçon attachant, loin de ce qu’il peut dégager. « On a été ensemble dans la même chambre pour quelques matchs quand on partait au vert. Peut-être qu’il se donnait une image pour l’extérieur, mais il était demandeur de conseils pour la suite dans sa vie. Je le trouvais même ouvert, il posait des questions sur plusieurs sujets. Je ne l’ai pas senti fermé du tout » , raconte Michaël Isabey, son ex-compère à Sochaux. « Quand j’ai sympathisé avec, je me suis régalé. On rigolait toujours à l’entraînement, martèle pour sa part François Modesto, qui n’en garde que de bons souvenirs. Il a de vraies valeurs. C’est un garçon qui n’a pas oublié ses amis d’enfance et sa famille. » La fidélité, c’est justement un terme qui revient inlassablement au moment de brosser le portrait de l’ex-Monégasque. Même des années après son passage dans un club, il n’oublie pas ceux qui l’ont aidé, choyé, protégé. « J’ai tous ses maillots, confie Grégory Courtas. Il m’a invité partout, à Sochaux, Monaco, Rome. Quand il était à Monaco, il a notamment convié mes parents et mes enfants dans la loge présidentielle. » François Véron, encore proche du joueur, ne dit pas autre chose : « On n’échange pas de courriers ou de SMS, on ne se téléphone pas, mais quand il y a quelque chose d’important, un grand événement dans sa famille, je fais partie des invités. Quand Jérémy a attendu son deuxième enfant, j’ai été prévenu » .

Vidéo

Ça peut paraître anecdotique, mais cela en dit long sur ce qu’il est. Malgré sa notoriété et sa précoce médiatisation, celui qui est désormais père de deux enfants demeure viscéralement attaché à son quartier. Dans la capitale italienne, il avait expressément demandé à arborer le numéro 94, clin d’œil à son département chéri. Loin du tumulte médiatique, le banlieusard cultive la simplicité. Dès qu’il peut, il revient voir ses amis d’enfance pour passer une soirée à avaler des kebabs et jouer à la Playstation. Et plus d’une fois, c’était dans la Peugeot 206 de sa mère qu’il débarquait, lui qui est pourtant féru de bolides. En 2012, pour bel et bien prouver qu’il n’avait pas changé, il a décidé de financer en partie un terrain multisports situé dans son quartier d’enfance. « Quand j’étais petit, il n’y avait pas de terrain de sport dans le quartier. Et il n’y en a toujours pas. C’est pour ça que c’est important d’y construire un city stade. Nous, on jouait sur des parkings ou des trottoirs… » disait-il à l’époque, le sourire en coin pour une fois. En attendant de retrouver ces terrains de fortune, le banlieusard parisien se trouve certainement à un tournant majeur de sa carrière. En vue de l’Euro 2016, il a choisi de se redonner de l’élan au Milan, un club qui lui correspond bien, coincé entre sa nostalgie de gloires passées et un avenir à l’horizon brumeux. Avec Pippo Inzaghi en père aimant, le Rossonero semble épanoui, plus mature, plus réfléchi, comme en témoignent ses statistiques (12 buts et 6 assists en Serie A) et cette génialissime inspiration contre Parme (4-5) en septembre dernier. « J’ai envie de leur montrer qu’ils se sont trompés » , lançait-il orgueilleux il y a quelques mois, après son départ du club de la capitale. Plus qu’au PSG, c’était sans doute un message destiné à tous ceux qui ont cessé de croire en lui. À vingt-sept ans, le temps presse pour Jérémy Ménez. Mais il n’est pas encore trop tard pour être enfin compris.

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Par Romain Duchâteau

Tous propos recueillis par RD, sauf ceux de Jérémy Ménez extraits de L'Équipe, RMC Sport, Canal + et Le Parisien

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