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Menaces de suspension pour les Winners et les Bad Gones

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Menaces de suspension pour les Winners et les Bad Gones

Le 18 mai dernier, alors qu’ils revenaient vers Lyon suite à l’annulation de la rencontre entre Nice et l’OL, des Bad Gones avaient croisé des South Winners marseillais, partant assister à ASSE-OM, au péage de Bollène sur l’autoroute A7. Une violente bagarre avait alors éclaté entre les deux camps, pour un bilan, lourd, de 17 blessés. Depuis, les deux groupes ont présenté leur vision des faits, chacun s’estimant victime d’une agression adverse. Pour les Winners, il s’agissait d’un guet-apens. Quant aux Bad Gones, ils insistent sur le caractère fortuit de la rencontre et sur le fait que les principaux blessés sont dans leurs rangs.

Alors que l’enquête n’est pas close et que des rumeurs, à ce jour non vérifiées, circulent autour d’interdictions administratives de stade adressées à des membres des deux groupes, Le Parisien affirme, dans son édition d’hier, que le commissaire Antoine Boutonnet, responsable de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), aurait demandé une suspension de ces deux associations de supporters.

Si une telle proposition est avérée, elle sera étudiée par la Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives, devant laquelle les deux groupes concernés pourront se défendre. Cette commission émettra un avis sur les sanctions à prendre envers ces deux groupes, avant que le ministère de l’Intérieur ne rende officiellement sa décision. Il peut les suspendre quelques mois (un an au maximum), voire les dissoudre complètement.

Si plusieurs dissolutions de groupes ultras (Boulogne Boys, Supras, Authentiks et Grinta de Paris, Brigade Sud de Nice, Cosa Nostra de Lyon) ou hooligans (Faction de Metz, Milice et Commandos Loubars de Paris) ont déjà été prononcées, en 2008 et 2010, seule la Butte Paillade de Montpellier a été suspendue pour quelques mois, en 2011. La suspension ou la dissolution touchent le groupe, qui ne peut plus exercer officiellement ses activités, mais elles n’empêchent pas les membres de continuer à aller au stade, sauf si une sanction individuelle est prise contre certains d’entre eux.

Concernant des groupes aussi importants, par leur nombre de membres et leur implantation locale, que les Bad Gones ou les South Winners, une suspension et, plus encore, une dissolution susciteraient sans doute de nombreux débats, d’autant que, en elle-même, la dissolution n’est pas une solution miracle, mais nécessite d’être accompagnée d’autres mesures pour ne pas être contre-productive.

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