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Martin bonheur
Avec dix passes décisives, le Sochalien Marvin Martin est le meilleur passeur du championnat. A 22 ans, le natif du XIV arrondissement de Paris rêve du PSG et de l'équipe de France.
« Il y en a d’autres qui ont été en équipe de France qui sont moins forts que lui et qui ne le méritaient pas. Il est fort dans la tête et ne doute de rien » . La déclaration d’amour est signée Francis Gillot. Le destinataire ? Marvin Martin, ou double M. Il faut dire que le lilliputien de Sochaux (1m71 au garrot) est dans une forme internationale (3 buts, 10 passes décisives). Samedi contre Rennes, il a encore fait étalage de tout son talent. Vista, qualité de passe, technique en mouvement et sens du but. Clairement, le numéro 14 (il est originaire de la Porte de Vanves dans le XIVè arrondissement) a régné sur le match comme un seigneur de guerre.
Avec moins de 100 matches de Ligue 1 au compteur, Marvin pense déjà à la suite. Originaire de Paname, il n’a jamais caché son attirance pour le PSG. Mais avant de quitter le Doubs et de revenir dans la Région qui l’a vu commencer (il a débuté au CA14 puis au FC Montrouge avec Hatem Ben Arfa et Flavien Belson), Marvin Martin doit confirmer. Confirmer son potentiel, confirmer son début de saison et confirmer sa capacité à demeurer le leader technique d’une équipe de jeunes loups. A ses côtés, Boudebouz, Maïga, Brown et Anin se régalent. MM distribue, décale, centre, hiérarchise, dépose et organise le jeu sochalien comme bon lui semble. Et ça marche. Le FCSM affiche 35 buts au compteur (deuxième meilleur attaque de Ligue 1).
La France du football a découvert le bonhomme un soir de mai 2007. Le 12 exactement. Les Lionceaux jouent face à Auxerre au Stade de France en Coupe Gambardella. Entouré de ses potes du centre de formation (Dreyer, Poujol, Nogueira, Tulasne ou Butin), Marv’ offre le trophée à son club (2-2, puis 5 tirs au but à 4). Une étoile est née. Pourtant, il faudra encore attendre un an avant de le voir fouler une pelouse de Ligue 1. Pas grave, il a le temps. Depuis son arrivée à Sochaux, il scrute les grands. Il s’imprègne des Erding, Menez et autres pépites sochaliennes.
Les Bleus dans la ligne de mire
Le déclic a vraiment eu lieu cet été avec le départ du technicien Stéphane Dalmat pour Rennes. Libéré de l’ombre du trentenaire, Martin prend le jeu à son compte. Avec ses potes du centre de formation, il remodèle la machine jaune avec un jeu rapide, direct et terriblement offensif. Martin prend son pied. Il n’est plus le petit jeune caché dans l’ombre des Pitau, Dalmat ou Gavanon. Il est exposé et assume son statut. Celui d’un meneur de jeu. Il revendique également son appartenance au Sud de la Capitale. Pour preuve, pour fêter ses buts, le paille du 14 se fend d’un « X » avec ses mains (comme le 10 boulevard Brune) histoire de rendre hommage au quartier qui l’a vu grandir.
Mais aujourd’hui, à quelques encablures de la liste des Bleus pour affronter le Brésil, le Sochalien rêve en secret d’une place chez les A. Surnommé le « Petit Xavi » par son entourage, il ne cache pas son attirance pour les grands. « L’équipe de France ? Si je continue à travailler, à ne rien lâcher, à toujours être régulier dans les matches, pourquoi pas. Les listes de Laurent Blanc ? Je les regarde pour rigoler » . Jusqu’au jour où il ne rigolera plus.
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