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Márquez, un revenant à Vérone

Par Thomas Goubin, à Guadalajara
Márquez, un revenant à Vérone

C'est l'un des transferts les plus étonnants de l'été. Après quatre années passées outre-Atlantique, Rafa Márquez, le premier homme à avoir disputé quatre Coupes du monde en tant que capitaine, revient en Europe, au Hellas Vérone. Décryptage de la résurrection du grand défenseur central mexicain.

Un choix à contre-courant. Alors que nombre de stars latino-américaines décident de repasser par la case départ avant de conclure leur carrière, Rafa Márquez vient d’opter pour un étonnant retour en Europe. Le Kaiser du Michoacan semblait pourtant bien parti pour imiter Heinze, Milito, Gilberto Silva, Álvaro Recoba ou Camoranesi, qui ont opté pour un pot de départ organisé au sein de leur club formateur, ou tout du moins au pays. Des adieux triomphaux au Mexique semblaient tendre les bras à celui qui venait de remporter deux championnats de rang avec Léon, club situé à 150 kilomètres de Zamora, sa ville natale. Mais Rafa Márquez n’a pu résister à l’appel de la Serie A, même si à 35 ans, il vient de franchir l’âge officieux de la retraite pour un footballeur.

L’histoire du retour du commandant Márquez sur le Vieux Continent et de son arrivée au Hellas Vérone est celle d’une résurrection. Celle d’un joueur donné pour mort pour le haut niveau depuis son passage délicat, pour ne pas dire calamiteux, en MLS. Aux États-Unis, Márquez ne se sentira jamais à son aise. Nerveux, il agresse des adversaires, critique publiquement ses partenaires pas au niveau, raille le niveau du championnat américain, mais est loin de montrer sur le terrain qu’il se trouve encore au-dessus du lot. Il faut dire qu’avant même qu’il ne frappe son premier ballon sur le sol américain, son transfert du Barça aux New York Red Bulls ressemblait déjà à l’aveu qu’il pensait mettre rapidement la clef sous la porte. Márquez a d’ailleurs confié qu’il avait notamment accepté l’offre américaine afin de pouvoir passer du bon temps à New York avec sa famille. Quand il met fin à son cauchemar américain fin 2012, Márquez semble alors destiné à une pré-retraite en pente douce au Mexique. On l’annonce à l’Atlas, son club formateur, pour une tournée d’adieux. Le double vainqueur de la Ligue des champions (2006 et 2009) s’engage finalement avec León, club détenu en partie par le multi-milliardaire, Carlos Slim. Le début de son come-back sur le devant de la scène.

« Il ne te manque rien, fils de pute, t’as tout gagné, t’es un animal »

Rarement à 100% physiquement lors de ses années new-yorkaises, Márquez va d’abord soigner sa condition physique au Mexique, avant de rappeler qui il était brassard autour du biceps. Avec les Red Bulls, le champion de France 2000 évoluait, selon ses désirs, avant tout au bas du milieu de terrain, une position pour laquelle il manquait peut-être de vivacité depuis le franchissement du cap de la trentaine. Avec León, l’ex-Monégasque fait son retour en défense centrale. Saignant dans les duels, cérébral au moment d’orienter ses partenaires, aussi fin dans la relance que lors de ses années barcelonaises, Márquez se montre souverain. Dans une équipe dont l’entraîneur, Gustavo Matosas, s’assume comme un disciple de Telê Santana, le Mexicain, formé en partie par Bielsa à l’Atlas, et qui a fait ses débuts en première division sous les ordres de Ricardo La Volpe, prend à nouveau du plaisir. Les résultats suivent aussi. En décembre 2013, il lève pour la première fois le trophée de champion du Mexique. Dans la foulée du coup de sifflet final au stade Azteca, Gustavo Matosas accourt vers le Mexicain le plus titré de l’histoire pour lui dire quelques douceurs : « Il ne te manque rien, fils de pute, t’as tout gagné, t’es un animal. » Six mois plus tard, le « fils de pute » règne à nouveau sur son pays. Mais sa plus grande victoire, Márquez l’a sans doute remportée à l’automne 2013 quand il est rappelé en sélection. Après une grosse année d’éclipse, le Kaiser du Michoacan redevient titulaire avec El Tri. Quand Miguel Herrera prend en main une sélection à la dérive, il fait de Márquez son capitaine.

Au Brésil, le commandant Márquez va lever les derniers doutes sur la magnitude de sa résurrection en prouvant qu’il pouvait encore briller au plus haut niveau, et pas seulement au sein de l’inconstant championnat mexicain. La semaine dernière, Pep Guardiola, son ex-entraîneur, est revenu sur le Mondial de Márquez à l’occasion d’un match entre le Bayern et les Chivas Guadalajara : « Malgré son âge, il a été fantastique, je crois qu’il n’y a qu’un ou deux défenseurs au monde capables de rendre meilleurs leurs milieux grâce à cette qualité de relance. » L’offre du Hellas Vérone – une approche de la Lazio a également été évoquée – est venue couronner ce retour sur le devant de la scène du Mexicain. Vérone, ce n’est évidemment pas l’Inter, Naples ou la Juve, mais accepter de rejoindre une institution aussi modeste prouve que l’ex-Barcelonais et Monégasque désirait profondément revenir en Europe. Une question d’égo peut-être, mais pas de salaire, puisque Vérone n’a pas les moyens de le payer aussi royalement que León. À 35 ans, Márquez n’est clairement plus le même que lors de ses années fastes barcelonaises, mais son sens du placement et de la diagonale devraient être appréciés en Serie A. En 2010, Márquez avait décliné une offre de la Juventus, avant de rejoindre la MLS. L’un des grands regrets de sa carrière. « Aujourd’hui, j’avoue que ce fut une mauvaise décision » , a-t-il confié à ESPN avant le Mondial. Depuis, il s’est donné les moyens de remonter le temps.

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Par Thomas Goubin, à Guadalajara

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