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Marco De Marchi : « Arnhem, c’était mon coin de paradis »

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi
Marco De Marchi : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Arnhem, c’était mon coin de paradis<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Seuls sept Italiens ont évolué en Eredivisie, Marco De Marchi fut le premier d’entre eux avec trois saisons passées sous les couleurs du Vitesse Arnhem de 1997 à 2000. Il raconte son expérience de pionnier.

Déjà en 1993, vous aviez effectué un choix de carrière particulier.Oui, je venais de remporter la Coupe de l’UEFA avec la Juve et j’avais décidé de rejoindre Bologne en Serie C1, à vingt-six ans. Je pense être le seul au monde à avoir fait ça. C’était un retour dans ma première équipe pro qui venait de faire faillite, la direction voulait compter sur quelqu’un qui avait une certaine image. De gregario de la Juve, je devenais capitaine de Bologne et protagoniste d’une double promotion. En mai, je soulevais la coupe avec Vialli, Baggio et cie, et en septembre je jouais sur les terrains de Palazzolo et Leffe dont je n’avais jamais entendu parler. Vous avez sacrifié votre carrière, non ?Bien sûr, je sais que c’est difficile à comprendre, mais seul le cœur amène à prendre une telle décision. J’avais eu des offres d’autres équipes de Serie A, mais je voulais qu’on se rappelle cette mission impossible. Je voulais devenir un symbole de Bologna et même y finir ma carrière, mais cela n’a malheureusement pas été possible. On ne m’a pas traité comme je l’aurais mérité. On fustige souvent les joueurs qui changent de club, mais parfois ils n’ont pas le choix.
Rester en Italie n’était pas une option ?Mon parcours dans mon pays se terminait ici, je ne voulais plus endosser d’autres maillots italiens. J’avais pris un gros coup sur la carafe et j’ai donc pensé à l’étranger. Il y avait eu des touches avec West Ham et Liverpool, mais ça ne s’est pas fait à cause de l’incompétence de certaines personnes. Avant de partir pour les Pays-Bas, mon agent et Vitesse s’étaient déjà mis d’accord, mais une fois arrivés là-bas, les chiffres avaient été revus à la baisse. Ça m’a énervé, je me suis tiré du siège du club pour manger un morceau en ville. En début d’aprèm, on me rappelle pour m’annoncer que le président m’attend, je reviens et il me dit : « Je viens d’acheter ce club, l’équipe est solide, le nouveau stade est prêt dans six mois et tu seras le premier joueur à passer de la Serie A à l’Eredivisie. » Quand j’ai entendu le dernier passage, je lui ai dit de me donner le contrat pour le signer à ses conditions. Par simple plaisir d’entrer dans l’histoire ?Mes choix de carrière ont toujours été guidés par l’émotion. Par exemple, lors de mon retour à Bologna, après une des dernières réunions avant de signer, mon agent allume son téléphone et voit que l’Atalanta me veut à tout prix. C’était l’équipe de Montero, Stromberg et compagnie. À ce moment même, je lui dis que j’ai décidé de signer à Bologne. Il m’a pris pour un fou.

Le respect passe avant tout le reste quand on n’est pas chez soi…

Aller à Arnhem, c’était un saut dans l’inconnu ?J’étais prêt pour une expérience à l’étranger. Et puis ma femme est une chanteuse de jazz, elle était allée à New-York, en Chine, donc je pouvais compter sur le soutien d’une compagne qui était mentalement très ouverte. On a aimé de suite la Hollande et j’ai rapidement compris que c’était mieux de ne pas avoir renouvelé avec Bologne. Je suis quelqu’un de très sociable, je parlais français, mais ça ne suffisait pas, Kreek et Perovic qui étaient passés par l’Italie m’ont donné un coup de main. De mon côté, je matais les films en VO sous-titrés néerlandais, une langue que j’ai apprise la dernière année, car il s’agissait d’être respectueux envers un pays qui m’a très bien accueilli.
C’est allé au-delà du foot.Oui, je suis resté en contact avec mes coéquipiers toutes ces années, à l’époque, je les avais même emmenés passer un long week-end à Bologne et le chien que m’avait offert ma femme était devenu une vraie mascotte. C’était mon coin de paradis, la conception parfaite du sport, le professionnalisme, mais sans pression exagérée. Et puis on avait une belle équipe, on fait deux fois quatrième et une fois troisième avec des gars comme Machlas, Van Hintum, Trutsfull et même Van Hoijdonk un peu plus tard.
Le défenseur central que vous étiez n’a-t-il pas été traumatisé ?Ça n’a pas été simple, je l’avoue. Je venais d’une mentalité différente. Nous, en Italie, on veut gagner 1-0 et non 4-3, tandis qu’en Hollande, tu gagnes 2-0, mais tu continues d’attaquer. Quand l’équipe se déséquilibrait, c’était difficile, tactiquement compliqué, mais j’y ai mis toute ma volonté.
Avez-vous essayé de faire venir d’autres Italiens ?Non, car je voulais profiter tout seul de cette belle situation ! (rires)

Il paraît que votre plus grande erreur a été de quitter Arnhem pour Dundee en 2000.C’est exact, je venais de prolonger d’un an, Koeman était le coach, il m’aimait bien et je voulais bosser sur le côté défensif. Je lui disais qu’il fallait être absolument au point là-dessus, car de toute façon, Ajax, PSV et Feyenoord concédaient forcément des occasions. Mais un ex-coéquipier m’a convaincu d’aller à Dundee où j’ai eu des gros problèmes. Une sale expérience. Moi, je vivais avec les Écossais, car le respect passe avant tout le reste quand on n’est pas chez soi, mais les autres voulaient faire une colonie italienne, espagnole et argentine. C’était le contraire de ce que j’avais vécu au Vitesse.
Une équipe qui a d’ailleurs subi deux éliminations en Coupe de l’UEFA face à Bordeaux et Lens.Et trois pour moi personnellement, si on ajoute le Roma-Monaco en Coupe des coupes ! J’ai des cousins du côté de ma mère en France, ils étaient venus à Lens, mais c’étaient de grosses équipes à l’époque. Nous, on était bons, or c’était chaud de jouer sur deux fronts.

L’Eredivisie est un championnat que je conseille aux attaquants, on l’a vu avec Pellè qui avaient des difficultés en Italie, mais qui a complété son registre là-bas.

Vous avez croisé Artur Jorge…Mamma mia ! Un des entraîneurs les plus amusants de l’histoire, mais sans le vouloir, je vous le jure, on était très souvent morts de rire. Il est resté peu de temps, car il est reparti au PSG. Je pourrais raconter des tonnes d’anecdotes sur lui.
… et Mahamadou Diarra !Un grand espoir avec Janssen. Mahamadou venait de l’OFI Crète, je voulais mettre à disposition mon expérience, mais lui et Théo étaient aussi fous que forts. Je tenais beaucoup à ces jeunes. D’ailleurs, j’ai une révélation, je venais de commencer ma carrière d’agent et j’avais vu Moggi pour lui proposer Diarra, il aurait pu signer à la Juve, mais ça a finalement été l’OL.
Justement, en tant qu’agent, vous ne tentez pas d’envoyer vos joueurs aux Pays-Bas ?Je l’ai fait avec Luca Caldirola aujourd’hui au Werder. Il sortait du centre de formation de l’Inter et était capitaine des U21 italiens, il est allé en prêt au Vitesse, mais n’a pas beaucoup joué. C’est un championnat que je conseille aux attaquants, on l’a vu avec Pellè qui avaient des difficultés en Italie, mais qui a complété son registre là-bas.
Enfin, vous avez également fondé un tournoi international réservé aux U15 qui s’appelle We Love Football. Ça vient d’une association de promotion sociale « les amis de We love football » dont je suis président. Ce n’est pas seulement un tournoi pour faire du scouting, il y aura des stages d’été, une académie, il s’agit de transmettre notre passion aux jeunes, le principe de l’intégration est très important. Ce sont seize équipes de très haut niveau dont Palmeiras, il y a aussi un tournoi avec trois équipes féminines, les clubs éliminés rencontrent l’équipe nationale des amputés. Enfin, cela permet d’aider l’association We Love Rwanda. Nous avons eu un succès immédiat après seulement une édition, d’ailleurs l’idée est d’en faire un tournoi itinérant, car notre nom le permet.

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