Heinze « l'ami » des journalistes
Depuis, Bielsa a fait péter son compteur S'Miles, et le suspense pour la constitution de son staff a peut-être été plus intense que pour la sélection des 23 de Deschamps. Il a officiellement signé son contrat de deux ans le 27 mai. Sur le coup, le site officiel parle de l'union de deux légendes : « Elle commence seulement. Elle passionne déjà... » Une phrase qui a un goût amer pour les journalistes locaux qui s'agacent de ne pas avoir droit à une présentation officielle. Avec Bielsa, il y a pourtant de fortes chances que les médias et le service de communication du club soient tous logés à la même enseigne de toute façon. Pas fan des interviews et des caméras intrusives, le technicien évitera de tailler la bavette à droite à gauche. Un coup dur pour la presse, mais aussi pour la direction, qui veut plus que jamais faire de son site et de sa chaîne de télé des canaux de référence pour les supporters. Ça va commencer à devenir compliqué si le patron du sportif veut des entraînements à huis clos tous les jours. Et il n'est toujours pas exclu que l'ancien de Newell's soit rejoint par Gaby Heinze. Si la cote du défenseur passé par le club de 2009 à 2011 est immense, certains n'oublient pas que c'est lui qui avait par exemple exigé, et obtenu, que la presse ne voyage plus avec les joueurs pour les matchs de Coupe d'Europe. Et qui n'hésitait pas à fermer les portes du vestiaire juste après les matchs à des gens qui avaient pourtant le même employeur. Les négociations sur ce terrain se feront pour le retour de Bielsa à Marseille le 16 juin, pour la reprise de l'entraînement (oui, deux semaines avant tout le monde). En attendant, vu qu' « El loco » ne parle pas, certains en profitent pour le faire à sa place.
La folle rumeur Aimar
C'est déjà le cas des agents qui ont dans leur écurie du Sud-Américain. De l'Argentin (Banega, Carrillo, Gago), du Paraguayen (Estigarribia), du Chilien (Medel, Albornoz, Matías Fernández, Isla), du Mexicain (Nilo), on annonce tout à l'OM. Le plus fou était quand même Pablo Aimar, bientôt 35 piges, viré d'un club malaisien parce qu'il était hors de forme. « Oui, mais une source sûre indique que Bielsa l'apprécie. » Et pourquoi pas Lionel Messi ? Lui aussi, Bielsa, ça doit être son rêve... Difficile donc de déchiffrer ce que souhaite vraiment le technicien. Mais facile, pour le coup, de parler à sa place. Et ce constat ne vaut pas que pour les arrivées. Des fuites de ce que souhaite l'entraîneur concernant le groupe actuel sortent un peu chaque jour. Il voudrait conserver les jeunes, n'a rien contre André Ayew ou Gignac, mais ne voudrait pas trop entendre parler de Valbuena. Tiens, c'est exactement les mêmes souhaits que sa direction. Pas dupe, Valbuena a gentiment repris à Clairefontaine le journaliste qui relayait ces « indiscrétions » à son sujet : « C'est vous qui dîtes que Bielsa ne compte pas sur moi. Ça n'a jamais été dit. C'est ce qu'on dit toujours, mais c'est faux, je vous laisse interpréter comme vous voulez. Je n'ai pas eu de discussion avec lui réellement. » Les supporters commencent à comprendre le manège, alors qu'ils rêvent pourtant d'une équipe peuplée de joueurs sud-américains : il faudrait patienter au moins jusqu'au 16 juin. À cette date, Marcelo Bielsa aura peut-être réussi à chasser son ombre.
Par Romain Canuti, à Marseille
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