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Marcel Desailly : « Paris n’a pas à avoir peur »

Propos recueillis par Nicolas Jucha, à Londres
Marcel Desailly : « Paris n’a pas à avoir peur »

Le PSG devra sortir le double tenant du titre, le Real Madrid, pour voir les quarts de finale de la Ligue des champions. Jouable selon Marcel Desailly, qui a pris un peu de son temps pour débriefer les tirages des clubs français.

Qu’est-ce qui aurait pu être pire pour Paris ?Le problème que l’on a, c’est la perception du Real Madrid d’aujourd’hui, un ton en dessous, mais les matchs vont se jouer en février. Le Real peut retrouver sa couleur collective car, individuellement, Cristiano Ronaldo continue de faire la différence. On a eu l’habitude de voir le PSG en difficulté à partir des quarts, ils ont passé deux fois Chelsea en huitièmes. Là, cela va permettre de faire un vrai test. Dans ce type de compétition, il faut être prêt à ça. Quand on va vu la composition des chapeaux, on savait qu’il y aurait des clashs. Si on veut avoir la prétention de dire que Paris peut aller au bout, cela passe par le Real. Dans le cycle du football, le Real est dans une phase descendante. Normalement, une équipe n’est pas capable d’aller au bout trois fois. C’est peut-être le moment pour ce Paris d’avoir ce match référence qu’ils attendent. Ce n’est pas le Bayern, pas le Celtic… La petite claque prise contre le Bayern a fait office de rappel, leur offre des enseignements sur les capacités d’un adversaire à contrer ses individualités et son collectif. Comment il s’appelle déjà le coach du Bayern ?

Jupp Heynckes…Jupp Heynckes. (Il corrige la prononciation.) Il a super bien joué le coup, il a forcé les joueurs de couloir à défendre, il a bloqué nos deux détonateurs du jeu, Neymar et Mbappé, et après il a imposé un rythme, du pressing, de la puissance. Ce sera intéressant de voir comment Paris va réagir.

Donc ce tirage, c’est aussi une opportunité d’exorciser une fois pour toute la remuntada ? Le pire tirage aurait été Manchester City ou le Barça, mais c’était impossible car ils étaient premiers de leur groupe. Le Real dans sa configuration actuelle est accessible aux Parisiens. On a deux manières de voir les choses. L’impression que l’on a eue du Paris Saint-Germain en ce début de saison, même si on aime être négatif, c’est qu’ils peuvent passer.

Sur ce qu’ils ont montré depuis le début de la saison, la constance, les Parisiens peuvent aller au bout, ils n’ont pas à avoir peur. Ils n’ont pas à penser qu’à ce match-là et doivent se dire que le Real, c’est une étape.

Le coup de moins bien arrive peut-être au bon moment ?Ce sera en février, moi je reste sur ce qu’a dit Emery : « Vous nous cassez du sucre sur les épaules, mais jamais une équipe n’a eu autant de points à la trêve en championnat, on est champion d’automne, on a caracolé en tête dans notre groupe en Ligue des champions… » C’est quoi le problème du PSG aujourd’hui ? Le match contre le Bayern ? Mais cela ne se reproduira plus.

Qu’est-ce qui vous rend si confiant ?Le problème de commenter Paris pour des gens comme moi, c’est que le club vient d’acquérir la culture de la gagne, mais qu’il y a cinq ou six autres clubs avec les mêmes moyens qui font la même chose depuis plus longtemps. On croit que, parce que de l’argent a été dépensé, le PSG doit y arriver. Mais certains clubs font la même chose depuis 25 ans. Aujourd’hui, cela va tenir à très peu de choses. On a vu que quand une équipe en face de Paris était à son niveau… L’aller contre le Bayern, les Allemands n’étaient pas au mieux, certains cadres sur le banc. Le plus important, c’est que l’on va avoir le droit à un affrontement palpitant.

Les Parisiens ne devraient-ils pas penser résultat, mais plutôt être au niveau de l’événement ?Nous, on n’est que la décoration autour de l’événement… Cette déco parle, argumente, mais quand on évolue dans un gros club, ce que j’ai connu, on se doit de rester serein. Rester dans l’objectif que l’on a sans pour autant se projeter trop. Si l’objectif est d’aller au bout, peu importe qui vous rencontrez, vous devez être sûr de votre force. Sur ce qu’ils ont montré depuis le début de la saison, la constance, ils peuvent aller au bout, ils n’ont pas à avoir peur. Ils n’ont pas à penser qu’à ce match-là et doivent se dire que le Real, c’est une étape.

La clé du match ?On peut rivaliser avec le milieu du Real. Maintenant, il y a une individualité, Cristiano Ronaldo, qui est insaisissable. S’il est dans un bon jour, vous faites comment ? On a rarement vu une équipe arriver à contenir Cristiano Ronaldo quand le match était d’une importance extrême. On attend de la défense et du milieu du PSG d’avoir la possession de balle et que nos deux individualités, Neymar et Mbappé, soient à leur meilleur niveau pour faire des différences ou au moins servir de rampe de lancement à Cavani. Il faut que tout le monde soit au top au même moment. Le Real jouit d’une aura, d’une histoire, il y a quelque chose en plus historiquement, ils sont portés par la Ligue des champions. Paris pas encore, mais cela va venir.

On a envie d’y croire, hein. Nice, je ne pense pas qu’ils peuvent aller au bout, mais avec Marseille et Lyon, on peut espérer démontrer que le championnat français a progressé.

Dans le reste du plateau, on a un Chelsea-Barcelone, la plus grosse affiche des huitièmes ?Non, c’est Real-PSG, le prétendant contre le double tenant. Manchester City a fait la plus grosse impression, mais son adversaire, le FC Bâle, n’a pas la prétention d’aller au bout. Chelsea, de son côté, subit l’usure du championnat : si Conte arrive à régénérer psychologiquement et physiquement ses joueurs, cela peut donner un match de très haut vol. Mais sinon, je vois le FC Barcelone un cran au-dessus. Chelsea n’arrive plus à contenir ses adversaires comme avant, ni à se projeter aussi vite avec Hazard et Willian.

En Ligue Europa, on a OM-Braga, Lyon-Villarreal et Lokomotiv Moscou-Nice. Les clubs français s’en sortent bien ?La Ligue Europa, je connais un peu moins bien. (Il baille.) Quelque part, on est tous passés aux forceps ? Lyon peut être un peu plus facile, avec la culture de la compétition. L’OM et l’OL se battent avec Monaco pour la seconde place, ce ne sera pas évident avec une compétition en plus. Mais on a envie d’y croire, hein. Nice, je ne pense pas qu’ils peuvent aller au bout, mais avec Marseille et Lyon, on peut espérer démontrer que le championnat français a progressé. On a quoi comme grosses équipes ? Le Borussia n’est pas bien. Le Napoli, en revanche, s’ils arrivent à récupérer d’un championnat qui leur prend de l’énergie, pourquoi pas ? J’y crois, à Naples.

Marseille ou Lyon peuvent aller au bout ?C’est une question de confiance. Au niveau des deux effectifs, ce n’est pas excessivement étoffé, mais sur les premiers choix, les titulaires, cela peut le faire. Ils font partie des clubs comme Arsenal, Naples, l’Atlético de Madrid, qui peuvent le faire. Cela reste ouvert. Lyon a pris un gros, mais ils sont capables d’encaisser. Ils ont l’expérience pour ne rien concéder à l’adversaire et aller chercher la qualification à l’extérieur. Lyon et Marseille ont cette capacité. À Lyon, Aulas a été très bon en témoignant sa confiance en son entraîneur, ce qui a ensuite diffusé auprès des joueurs. J’aime beaucoup cette équipe qui ne s’est pas encore totalement exprimée. Depay et Fekir n’ont pas encore donné leur pleine mesure, et il y a un vrai discours de grand club en interne. Lyon et l’OM peuvent faire quelque chose.

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Propos recueillis par Nicolas Jucha, à Londres

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