Yaya Touré dans la forme de sa vie
Dans un 4-2-3-1 modulable, la paire de milieux Fernandinho-Yaya Touré est au cœur de tout. Pas forcément très concentrés quand il s’agit de défendre - à ce propos, la double confrontation contre le Barça risque de valoir le détour tant les deux équipes ont une philosophie de jeu offensive assez proche - le milieu est impressionnant en phase offensive. Yaya Touré en est déjà à 10 buts en Premier League et semble dans la forme de sa vie. Contre Fulham, il déchire une lucarne sur coup franc avec une facilité insolente. Sur sa prise d’élan, l’Ivoirien semble à peine forcer... Bref, avec ce binôme, quand City récupère la gonfle au milieu et se projette, c’est un carnage. Ça part vite et de partout. Que ce soient Nasri, Silva, Navas ou Milner, les milieux offensifs font un énorme boulot de pressing, mais apportent surtout une aide précieuse aux latéraux, Kolarov sur la gauche et Zabaleta sur la droite, sans doute le latéral droit le plus fort en Europe actuellement. City peut alors envoyer ses vagues et faire des ravages offensifs. Dans ce schéma, même l’absence de Kun Agüero - pourtant auteur de 13 buts en championnat - passe inaperçue. Son remplaçant, Álvaro Negredo, est surprenant et s’est parfaitement adapté à l’Angleterre. Dans son rôle d’avant-centre isolé, l’Espagnol est parfait. Il marque, remise, déclenche les premiers pressings, bref, il use. Et quand vous avez Džeko sur le banc en troisième couteau (Jovetić est encore et toujours blessé), ça vous laisse rêveur sur l’efficacité de la force de frappe des champions d’Angleterre 2012.
Fébriles hors de l’Etihad Stadium
Pourtant, tout n’est pas rose à City. Pellegrini doit composer avec des manques. Le premier, et non des moindres, concerne sa défense centrale. Derrière Vincent Kompany, capitaine et intouchable, il manque un deuxième défenseur central de top niveau. Demichelis, Nastasić et Lescott se succèdent, sans succès, pour l’instant. City a dû également composer avec le coup de moins de bien de Joe Hart, son gardien, pas toujours irréprochable depuis le début de saison. À tel point que le Roumain Constantin Pantilimon a dû prendre la relève un temps. Mais, et c’est plus grave, c’est à l’extérieur que Manchester City a semblé en difficulté. Intouchable à l’Etihad Stadium (10 victoires en 10 matchs), l’équipe voyage moins bien. C’est un euphémisme. Battu à Chelsea, Sunderland, Aston Villa et Cardiff, City a également eu toutes les peines du monde pour battre Fulham et West Brom. Preuve d’une équipe encore en construction, malgré tout. Mais en six mois, le boulot de Pellegrini est déjà frappant. Même s’il se fait très discret face à la presse, le Chilien continue d’avancer ses pions comme aux échecs. C’est un cérébral. Avant de prendre son pied sur un banc de touche, Pellegrini a réussi ses études d’ingénieur. En 1978, il sort diplômé en ingénierie civile mention construction de l’Université catholique de Santiago du Chili. Autant dire que construire ne lui fait pas peur. Après un mois de décembre parfait (12 points sur 12), City peut donc envisager sereinement 2014. D’autant que pour la première fois de son histoire, City disputera un huitième de finale de Ligue des champions contre le FC Barcelone. Pas certain qu’Andrès Iniesta se lancera une seconde fois dans des compliments...
Par Mathieu Faure
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