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Manuel Neuer a-t-il la grosse tête ?

Par Charles Alf Lafon
Manuel Neuer a-t-il la grosse tête ?

Proclamé « meilleur gardien du monde », si ce n'est de l'univers, le bourreau d'Higuaín se pose de plus en plus en boss de fin du football game. Au point de se lancer dans des contre-attaques tout seul, comme contre Hambourg. Alors, monstre d'ego ou simple machine ?

‏Dimanche dernier, le Bayern se déplaçait sur la pelouse du Volksparkstadion (enfin, l’Imtech Arena) pour affronter le HSV, bon dernier de Bundesliga et qui venait de virer Mirko Slomka. Pourtant, les hommes du nouveau nommé Josef Zinnbauer tenaient tête à ceux de Pep Guardiola. À la 9e, le score était toujours nul et vierge. Pas du tout au goût de Manuel Neuer. Alors, sur un long ballon dans le dos de sa défense, il intervient, comme toujours, loin de sa surface. Mais au lieu de dégager bêtement, il feinte l’attaquant, crochète, accélère le long de la ligne de touche. Arrivé à quelques encablures du milieu de terrain, il manque son contrôle et le ballon arrive dans les pieds de Julian Green. Le joueur prêté par le Bayern tente de piquer le ballon par-dessus son ancien coéquipier. C’est non. Neuer tacle, et stoppe la tentative de la main. Carton jaune, et fin du match. Une nouvelle preuve de son arrogance sans limite pour le commun des mortels, un simple jour comme tous les autres pour lui.

‏ « BeckenNeuer »

Évidemment, l’ancien portier de Schalke 04 est coutumier du fait. Le monde l’a véritablement découvert lors d’un récent huitième de finale Algérie-Allemagne. Ce jour-là, Neuer effectue autant de tacles que d’arrêts, touche 21 de ses 59 ballons en dehors de la surface, court plus vite que Slimani. Une maxime naît : « 57% du Brésil est recouvert par la forêt tropicale, et le reste par Manuel Neuer. » Alors qu’Andreas Köpke, désormais entraîneur des gardiens de la Nationalmannschaft, s’émerveille : « Je n’ai jamais vu de meilleur libéro, à part peut-être Beckenbauer. » Jogi Löw y va aussi de sa petite couronne de laurier – « il pourrait jouer au milieu de terrain, il a les mêmes qualités techniques que les autres. Il peut pratiquement jouer comme un joueur derrière les défenseurs, et passer comme un joueur de champ » – tout comme Toni Kroos – « c’est notre 11e joueur de champ. C’est un joueur de football extraordinaire et personne au monde n’est meilleur que lui. » Tout le monde s’émerveille sur le retour du goal volant, sur la révolution du poste qu’il est en train d’effectuer, sans oublier évidemment de citer l’influence de Pep Guardiola. Les louanges continuent après le match contre la France, où certains confondent sa main avec la barre. Même Oliver Kahn, qui avait critiqué les sorties « hara-kiri » du huitième, s’incline et reconnaît que son successeur est le « meilleur gardien du monde » . Enfin, Neuer claque une double parade face au Brésil, souhaite bonne nuit à Higuaín, joue au basket par-dessus Rojo, récupère son titre de meilleur gardien du tournoi et soulève la Coupe du monde. Tranquillement. Sans forcer.

Keine Angst

Son nouveau statut lui serait-il donc monté à la tête ? C’est bien mal connaître le personnage. Il a toujours été comme ca. Il s’est d’ailleurs récemment expliqué sur la compétition reine : « J’ai déjà eu des matchs comme ça avant. Mais comme c’est la Coupe du monde, cela attire plus d’attention. Les gens peuvent avoir l’impression que c’est quelque chose de nouveau, mais un gardien reste un gardien, même quand il joue plus haut sur le terrain. Je n’ai rien inventé. C’est quelque chose qui me vient naturellement. Tout le monde sait que j’aime ça et que d’une certaine manière, je peux exprimer ce style. Cela peut être risqué, mais être gardien n’est pas un one-man show. Les risques que je prends, je les prends pour l’équipe. Au final, je suis le seul à blâmer si cela ne fonctionne pas. Mais en tant que gardien, tu ne peux pas avoir peur. » La peur est un concept complètement étranger à Manuel Neuer. On parle quand même de quelqu’un qui a tiré – et réussi – un pénalty en finale de Ligue des champions. Pas en dernier, après tout le monde. En troisième. Manuel Neuer n’est pas arrogant, simplement allemand. Il est bon, il le sait, le dit quand on lui demande. Mais jamais il ne fanfaronne. Un jour à Schalke, avant d’être connu, il participait à un entraînement avec des joueurs de champ. Il a tellement impressionné les supporters assistant à la séance que certains sont venus lui demander qui était cette nouvelle recrue. Avec son habituel visage dénué d’émotion, il a répondu : « Je suis Manuel Neuer, votre troisième gardien. » Bien sûr, il lui arrive de se laisser aller une fois ou deux, comme lorsqu’il balance en interview d’après-match qu’il pourrait jouer dans le champ dans n’importe quel autre club que le Bayern. Mais quand il tourne le dos au jeu pour taper des balles avec un Thomas Müller remplaçant contre Schalke ou tente de dribbler un attaquant, ce n’est pas par arrogance. Il pense juste que c’est la meilleure chose à faire. Alors il le fait, par pur souci d’efficacité. Sur le terrain, Neuer est une machine. En dehors, c’est un homme simple, qui aime le tennis (qu’il a longtemps pratiqué), le ski et U2. Et arroser les femmes de bière.

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Par Charles Alf Lafon

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