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Manu Koné : « Je connais toutes les lignes de RER par cœur »

Propos recueillis par Raphaël Brosse, à Villeneuve-la-Garenne
7 minutes
Manu Koné : « Je connais toutes les lignes de RER par cœur »

Après une grosse saison avec le Borussia Mönchengladbach, Manu Koné s’est vu offrir sa première convocation avec l’équipe de France Espoirs, qui affrontera la Serbie ce mercredi. L’infatigable milieu formé à Toulouse récolte les fruits d’une ascension irrésistible depuis plusieurs années. De passage à Villeneuve-la-Garenne dans le cadre d'un tournoi de jeunes qu'il organisait, la MK Cup, le joueur de 21 ans est revenu sur son parcours jusque-là brillant. Mais qui a bien failli s'arrêter prématurément.

On se trouve au centre sportif Philippe-Cattiau de Villeneuve-la-Garenne. C’est ici que ton histoire d’amour avec le foot a commencé ?Carrément ! C’est même dans ce gymnase qu’on venait se défier, entre jeunes du quartier. C’est là qu’on a appris le football. Je devais être en CP ou CE1 quand j’ai commencé à taper dans la balle. À l’époque, je voulais jouer attaquant, comme tout le monde.

En fait, tu n’as jamais rompu le lien avec la ville qui t’a vu grandir.Dès que j’ai un peu de temps, je reviens ici, voir mes amis, mater des matchs de futsal… Tout le monde me connaît, je connais tout le monde, on a tous grandi ensemble. C’est la famille ! Avec cette MK Cup, je veux rendre la ville fière, montrer que je n’ai pas oublié d’où je viens et faire profiter les petits.

Quand j’étais dans mon fauteuil roulant, j’étais hyper déçu. Je devais rester dans ma chambre à faire mes devoirs, pendant que tous mes copains s’entraînaient et progressaient. Mais ça a créé un esprit de revanche.

Ce n’était pas trop dur de partir au centre de formation de Toulouse, quand tu avais quinze ans ?Non, parce que j’étais déjà habitué à la distance. Quand j’avais dix ans, je partais super tôt de la maison et je prenais les transports tout seul pour aller m’entraîner avec le Paris FC. Je connais l’Île-de-France et toutes les lignes de RER par cœur (en jeunes, il a aussi joué avec l’AC Boulogne-Billancourt et à l’INF Clairefontaine, NDLR). Donc je n’avais pas peur de partir loin de ma famille. Celle qui a le plus souffert de mon départ, c’est sans doute ma mère.

Peu de temps après ton arrivée au TFC, tu as été victime d’une grave blessure à un pied, qui a mis un terme à ta saison. Comment as-tu fait pour surmonter cette épreuve ? C’était vraiment une grosse blessure, qui a nécessité une opération. Franchement, quand j’étais dans mon fauteuil roulant, j’étais hyper déçu. Je devais rester dans ma chambre à faire mes devoirs, pendant que tous mes copains s’entraînaient et progressaient. Mais ça a créé un esprit de revanche, et quand j’ai enfin pu rejouer, j’ai voulu montrer à tout le monde ce dont j’étais capable. J’avais la dalle. Avec du recul, je pense que ça m’a beaucoup servi. C’est peut-être ce qui m’a permis d’être là maintenant. Le club m’a bien encadré, et j’ai aussi pu compter sur ma famille. L’un de mes frères est d’ailleurs venu me voir à Toulouse. Il m’a fait comprendre que je devais tout donner pour décrocher un contrat aspirant, que je ne pouvais pas lâcher et revenir à Villeneuve sans rien. À partir de là, c’était comme si j’étais en mission.

Ma mission, c’était de faire remonter mon club en Ligue 1, afin de partir par la grande porte. Malheureusement, ça s’est mal passé.

Tu l’as pris comme un coup de pression ou comme un élément supplémentaire de motivation ?Sur le moment, je ne vais pas te mentir, j’ai eu un peu la pression ! (Rires.) Il m’a parlé de façon sincère, mais sans me brusquer. C’était donc une pression plus positive qu’autre chose. Et à l’arrivée, je l’ai eu, ce contrat !

Ton transfert au Borussia Mönchengladbach avait été acté dès janvier 2021, mais tu as pu finir la saison en prêt avec les Violets. C’était facile à gérer ? Il me restait six mois, je savais que j’allais partir. Ma mission, c’était de faire remonter mon club en Ligue 1, afin de partir par la grande porte. Malheureusement, ça s’est mal passé (le TFC a échoué en barrage contre Nantes, NDLR). Mais je suis très content d’avoir joué à Toulouse. Quand j’y suis retourné, il y a quelques semaines, j’avais très envie de remonter sur la pelouse, de jouer avec mes potes, mais ce n’était plus possible !

Tu as gardé un œil sur les résultats de ton ancienne équipe, qui a survolé la Ligue 2 ?Bien sûr ! Je suis toujours en contact très régulier avec mes ex-coéquipiers, on s’envoie tout le temps des messages. Je vais souvent sur le site LesViolets.com pour connaître les dernières actus. Ça ne m’a pas du tout surpris que leur saison ait été aussi bonne, leur recrutement a été incroyable, et dès le début du championnat, on a compris qu’ils étaient grave forts.

Je me suis amélioré dans la manière de récupérer le ballon dans les pieds des adversaires. À Toulouse, ça, je le faisais un peu moins.

Qu’est-ce que ça t’a fait, justement, de passer de la Ligue 2 à la Bundesliga ?Je ne vais pas dire que c’était un choc, mais effectivement, le niveau n’avait rien à voir. En Allemagne, ça va plus vite, tu dois être plus rigoureux avec ou sans ballon… Il a fallu que je m’adapte.

Avec Toulouse, on te voyait toujours percutant, capable de multiplier les courses et de casser les lignes balle au pied. Qu’as-tu changé dans ton jeu pour t’adapter à ce nouveau championnat ?J’ai gardé les principaux aspects de mon jeu et je les ai un peu améliorés. Surtout dans la manière de récupérer le ballon dans les pieds des adversaires. À Toulouse, ça, je le faisais un peu moins. Là, le coach (Adi Hütter, NDLR) m’a fait comprendre que je ne pouvais pas me contenter de cadrer le joueur, il fallait que j’aille chercher la balle moi-même (il mime l’impact physique en tapant du poing dans la paume de sa main, NDLR). J’ai vraiment progressé là-dessus, je cours beaucoup plus qu’avant.

Et tu prends beaucoup de cartons jaunes (dix cette saison). C’est une conséquence directe de cette agressivité sur le terrain ?C’est surtout lié à mon jeu, oui, et au championnat en lui-même. Il y a beaucoup de duels, et moi, j’ai envie de récupérer de nombreux ballons pour aider mes partenaires. Mais c’est vrai que je dois davantage me contrôler. Si je pouvais prendre moins de cartons pour aider mon équipe, ce serait quand même mieux.

Je ne regrette pas du tout d’avoir rejoint Gladbach. Pour ma progression, c’était clairement le meilleur choix à faire.

Sincèrement, t’attendais-tu à jouer autant dès cette saison (27 matchs de championnat, dont 26 comme titulaire) ?J’espérais jouer autant, mais je ne m’y attendais pas. Surtout que j’ai aussi été blessé peu après mon arrivée, ce qui aurait pu compromettre mes chances. Dès que je suis revenu à l’entraînement, le coach m’a fait confiance et ça a marché. Je suis resté titulaire, même en étant l’un des plus jeunes du vestiaire. En tout cas, je ne regrette pas du tout d’avoir rejoint Gladbach. Pour ma progression, c’était clairement le meilleur choix à faire.

En guise de cerise sur le gâteau, tu as été convoqué pour la première fois avec les Espoirs. Comment as-tu réagi quand tu l’as appris ?Cette convocation, ça faisait un moment que je l’attendais. J’étais très heureux, ça montre bien que j’ai fait une très bonne saison. Je dois continuer comme ça et je vais tâcher d’aider l’équipe du mieux possible. Il faut qu’on gagne ces trois matchs, qu’on aille à l’Euro et, qu’ensuite, on ramène la coupe à la maison !

Dans la liste de Sylvain Ripoll, on trouve également le nom de Khéphren Thuram, que tu connais bien… On s’est retrouvés dans la même équipe à l’ACBB, on avait 12-13 ans à l’époque. Puis à Clairefontaine, on était ensemble. C’est mon pote depuis tout ce temps. On a une bonne relation, je connais son père, je joue avec son frère Marcus à Gladbach… C’est le sang !

Tu es donc passé par l’INF de Clairefontaine. Y retourner quelques années plus tard dans la peau d’un Espoir, qu’est-ce que ça représente ?C’est beaucoup d’émotion. Je retourne là où tout a commencé, dans la plus grande institution de football en France. Revoir tous les coachs, les profs, l’environnement… Ça fait quelque chose. C’est une très grande fierté et ça doit booster les jeunes, les motiver à tout faire pour suivre nos traces.

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