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Mancini et Mourinho, pourquoi tant de haine ?

par Antoine Donnarieix
Mancini et Mourinho, pourquoi tant de haine ?

« C'est drôle, c'est drôle. C'est drôle parce que mon équipe, durant la finale, avait Lúcio, Thiago Motta, Diego Milito, Samuel Eto'o, Goran Pandev et Wesley Sneijder. Sur mes onze joueurs alignés, il n’a pas travaillé avec six d’entre eux. Il a donc fait une équipe à cinq, puisque j’ai joué avec seulement cinq joueurs de son équipe précédente. » Quand José Mourinho répond avec ironie à son homologue Roberto Mancini, il y a toujours de la punchline dans l'air. Liés par l'Inter, les deux hommes ont toujours été intimement meilleurs ennemis. Explications.

Dans la soirée DVD de la semaine, il y a toujours ce moment crucial du choix d’un film. Deux options s’offrent alors : soit s’endormir lamentablement devant un navet, soit rester à l’écoute jusqu’au générique de fin. Sur cet aspect, les vieux classiques ont toujours une valeur sûre. Dans un épisode de Laurel et Hardy par exemple, on sait que l’on va assister à des chamailleries de premier ordre. En football, c’est la même histoire lorsque l’on parle de José Mourinho et de Roberto Mancini. L’un, sûr de sa force, à la limite de l’arrogance et sans hésitation aucune au moment de faire du rentre-dedans, et l’autre, très attentif à son apparence sur le bord du terrain, fier de son parcours et ne supportant pas la moindre petite pique lancée envers sa personne. En somme, deux profils assez différents, mais qui ont une seule et même origine : l’Inter Milan. Lorsqu’il débarque à l’Inter Milan à l’été 2004, Roberto Mancini a déjà un petit passé de technicien derrière lui, notamment une Coupe d’Italie qu’il glane juste avant son arrivée avec la Lazio. Dans le staff de l’Inter en tant qu’entraîneur chez les jeunes, Benoît Cauet narre le contexte : « Quand Roberto est arrivé, il avait une notoriété très importante en Italie. Il avait aussi un grand charisme, et le choix avait été mûrement réfléchi malgré sa jeune expérience. Il arrivait de la Lazio, et les promesses d’un entraîneur de haut niveau étaient déjà existantes. On savait ce qu’il pouvait apporter sur le terrain. Les débuts ont été difficiles, avec beaucoup de matchs nuls. Mais au final, il est arrivé comme il le voulait à mettre en marche la machine qu’est devenu l’Inter avec un jeu de qualité. » Tout vient à point à qui sait attendre.

Mancini Roi d’Italie, Mourinho pour l’Europe

La suite, on la connaît : un Calciocommesse et une domination nationale qui doit pas mal au recrutement des grands noms de la Juve, recalée en Serie B. « La philosophie du club a changé depuis Mancini et ce qu’il avait fait pour redevenir un club qui gagne le championnat. Il avait pris des joueurs très très forts : Patrick Vieira, Ibrahimović ou Walter Samuel pour pouvoir gagner le titre. » La logique est donc simple : si l’Inter parvient à faire respecter sa suprématie citadine contre l’AC Milan, le Calcio est dans la poche. Triple vainqueur des éditions 2006, 2007 et 2008, les dirigeants intéristes sont satisfaits, mais pas rassasiés. Éliminés trois fois consécutivement au stade des huitièmes de finale de la Ligue des champions, les Lombards en veulent plus. Pour un club qui recherche un sacre depuis la Coupe de l’UEFA 1998 et les passements de jambe de Ronaldo, le recrutement du Special One intéresse vivement les dirigeants. « Mancini est un homme très attaché au terrain, et uniquement au terrain : les joueurs, leur gestion et la façon de jouer, analyse Cauet. José a eu une portée beaucoup plus générale. Il prend en compte aussi tout ce qu’il y a autour. Pour moi, c’est davantage un manager qu’un entraîneur. » Un entraîneur qui, comme il l’a fait à Porto et à Chelsea, va monopoliser l’attention des médias. Une technique qui laisse l’ancien Parisien admiratif. « Ce jeu de rôle est programmé. Il y a des situations qui se répètent. C’est quelqu’un qui attire énormément les gens au niveau de sa communication. Par cela, il récupère toute la pression dans le but de protéger son équipe. Avec José, l’objectif numéro un, c’est le club. Il a toujours énormément de respect quand il débarque dans une nouvelle institution. C’est le garant de résultats, de la gestion de l’effectif, de la communication. » Parler quand il faut, où il faut, gérer les médias, les joueurs et le public. Rien n’échappe à l’intransigeant Mourinho, et personne ne peut déroger à sa logique.

La querelle City/Real

La logique, c’est une chose que Mario Balotelli ne connaît pas vraiment. L’année où l’Inter remporte la Ligue des champions, Super Mario joue des bribes de matchs et se prend la tête avec son coach. Heureusement, à Manchester City, il y a Roberto Mancini pour épauler le talentueux Italien, qu’il a connu tout gamin. « Mancini a pris Mario depuis le centre de formation, il l’a pris sous son aile et lui a donné sa chance. La chose qui cloche avec Balotelli, c’est que l’on doive faire face à des problèmes de comportement : un manque de rigueur, des matchs de suspension, des rapports tendus à l’entraînement… Il faut beaucoup de patience pour un entraîneur. Je me souviens qu’il m’avait dit :« Les problèmes dont souffre Mario, dans quatre ans il y aura les mêmes. »Aujourd’hui, on voit qu’il n’a pas eu tort… Tout cela, Mourinho l’avait compris dès le début. Il a voulu le traiter comme un adulte, une personne qui devait prendre ses responsabilités. Mario a eu du mal et il est parti. » Deux visions différentes de la gestion d’un cas particulier, et des titres pour chacun des deux entraîneurs. Toutefois, le Portugais a l’avantage d’avoir un passé européen plus garni. Malin, il en profite à chaque fois pour le signaler lorsqu’il recroise la route de celui qui a fait naître la grande Inter. Histoire de remuer le couteau dans la plaie. En novembre 2012, le Mou du Real fait match nul contre les Citizens à l’Etihad. Éliminant les Mancuniens de la compétition, le technicien merengue veut démontrer sa supériorité : « C’est incroyable qu’une équipe comme Manchester City, avec les joueurs dont elle dispose, soit éliminée deux fois de suite au premier tour. Si c’était au Real, la presse ne me laisserait pas rentrer à Madrid. » La guéguerre continue, même en dehors de la Botte. Qui est le meilleur ? Le mieux, c’est de se faire une idée définitive ce soir. Entre deux prises de bec.

Après la trêve internationale, place au festin !

par Antoine Donnarieix

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