- Community – Man Utd / Man City (3-2)
Manchester United renverse City
Après une première période hold-up, City s'est écroulé pour voir son rival United emporter le trophée sur une erreur de l'habituel irréprochable Kompany (3-2). Tout en permettant à Sir Alex Ferguson de faire tourner son effectif. Les Red Devils seront cette année encore très forts.
City/United, c’est le genre de derby qu’on a envie de regarder tout en sachant qu’il y a fort à parier que le spectateur assistera à un match plutôt besogneux, plutôt pauvre en occasions. Mais on espère aussi un peu dans le coin de sa tête, qu’une fulgurance technique vienne éclairer la rencontre, au regard des talents individuels présents sur la pelouse. Dans ce genre de rencontre, on n’est ainsi jamais à l’abri de voir Rooney scorer la bicyclette qui va bien.
Pour ce Community Shield, il aura fallu patienter. Manchester City ne se montre pas plus offensif que la saison dernière. Le 433 de Mancini avec un David Silva souvent trop occupé à défendre et un Balotelli qui ne défend pas, qui ne court que quand la passe est parfaite, peine à inquiéter Manchester United, bien dans ses pompes. Sir Alex aligne un 442 très sympathique sur le papier. De Gea fait ses débuts en match officiel, Ashley Young aussi, sur le côté gauche, Nani à droite, Rooney en balade associé au grand Welbeck, qu’on a plaisir à voir dans ce onze mancunien. MU gère le début de rencontre en papa. Le ballon tourne bien, Anderson trouve souvent Rooney décroché et les jeux en triangle sont efficaces. Les triplettes Nani-Rooney-Welbeck et Young-Rooney-Evra se régalent en passes courtes et trouvent assez facilement les décalages. Le dernier geste est en revanche déclaré disparu. Young, dès la troisième minute, gâche un décalage nickel de Rooney à l’entrée de la surface. Le même Rooney ajuste mal un coup-franc direct aux 20 mètres (22′) alors que Nani de 30 mètres, toujours sur coup-franc, rase le montant droit de Hart (36′). Bref, tout en contrôlant la possession de balle, Manchester United n’est finalement dangereux que sur coups de pied arrêtés. Et City s’en sort bien. Balotelli traverserait presque comme un fantôme la première période. Seules une confrontation de lascar avec Vidic (13′, front contre front) et une roulette improbable punie par deux tacles mancuniens (30′) ont permis de nous rappeler que Super Mario était bien sur le pré. Les Citizens ont du mal à exister si ce n’est dans les impacts. Les semelles sont de sortie. Richards manque d’arracher Young et De Jong se joint à la partie en visant la cheville de Welbeck. Ajoutez à cela des coups de pied arrêtés toujours aussi irrégulièrement précis de Kolarov et vous obtenez un Manchester City inoffensif. C’est alors que Silva décide enfin de tirer un coup-franc. Le cuir est parfaitement posé entre De Gea, plutôt timide sur ce coup-là, et la défense centrale. Lescott saute en patron entre Vidic et Ferdinand pour ouvrir le score. Hold-up (0-1, 38′). Les Red Devils ont pris un sale coup derrière la caboche et vont baisser de nouveau la tête alors qu’on s’apprêtait à se diriger vers la buvette. Dzeko, pataud jusque-là, se retrouve étonnamment libre aux 30 mètres, s’avance tranquillement et envoie une sonde de plus de 20 mètres. De Gea qui semble dans la lune, se couche pour rien. 2-0, sans trop qu’on sache comment l’une ou l’autre équipe a pu en arriver là à la pause (45′).
Sir Alex décide de redistribuer les cartes au retour des vestiaires. La charnière centrale Vidic-Ferdinand est mise aux arrêts. Phil Jones et Evans débarquent. Carrick, pas au top de sa forme, laisse son poste au jeune Cleverley. La seconde période repart sur les mêmes bases qu’en début de rencontre. Manchester United conserve le cuir, contourne assez facilement le bloc de City, souvent pris de vitesse. Mais les Red Devils sont cette fois-ci moins gauches dans la finition. Comme un duplicata de l’ouverture du score, Smalling réduit l’écart en devançant du pied Hart sur coup-franc (52′). City recule, court après le cuir. Le match devient plus plaisant, et ce n’est pas une surprise de voir que c’est Man. United qui en est à l’origine, avec Anderson à la baguette, qui, quand il n’est pas blessé, est quand même un as de la transmission et de l’accélération du jeu. Les Red Devils ne tardent pas à revenir à hauteur de Citizens perdus, dont Balotelli, qui ne survivra pas au coaching de Mancini suite à l’égalisation. Rooney, Cleverley et Nani s’amusent en talonnades et passes à une touche de balle. Le Portugais s’enfonce dans les six mètres pour tromper d’une petite balle piquée Joe Hart (58′). 2-2. Mancini opère lui-aussi ses changements. Bon, avouons que quand Gareth Barry remplace Balotelli, on se dit que Mancini n’a pas en tête de jouer son va-tout(59′). Peut-être fait-il un peu semblant en envoyant, enfin serait-on tenté de dire, Adam Johnson en remplacement de Milner (67′). City subit toujours les saillies de Nani et Young sur les côtés, les tentacules d’Anderson partout défensivement, partout offensivement mais réussit à retrouver un peu de pep’s en fin de rencontre. Le tout est un peu brouillon ou alors trouve les gants de De Gea, plus à l’aise en seconde période sur une frappe de Johnson ou une tête aux six mètres de Richards. Donc, voilà, alors qu’on se dirigeait une fois de plus vers la buvette, pour éviter la queue et être prêt pour la séance de tir au but, Vincent Kompany, d’habitude irréprochable, fait la boulette qui restera comme le geste du match. Un corner sur le but de De Gea est renvoyé en cloche par Rooney dans le rond central. Clichy et Kompany n’ont pas encore une complicité de croisière. Le Belge rate son dégagement, intercepté par ce furet de Nani. Accélération, petit crochet sur Hart et 3-2. A la 90e+3. En plein dans le Fergie Time.
Man. United / Man. City : 3-2
Buteurs : Smalling (50′) et Nani (58‘, 93′) pour les Red Devils ; Lescott (38′) et Dzeko (45′) pour les Citizens
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