- PL
- Manchester/Chelsea (2-1)
Manchester en champion
Manchester United champion ! Ou presque. En l'emportant logiquement face à un Chelsea seulement valeureux, les Red Devils ont non seulement fait un pas de géant vers le titre, mais aussi prouvé qu'ils feront un juste champion.
Cette fois, Chelsea a décidé de partir sans handicap, ce qui est plutôt sensé quand on affronte Manchester United. Les Londoniens ne joueront pas à 10, voire à neuf et demi, comme lors de leurs deux revers du quart de finale de Ligue des champions. Torres est sur le banc, comme Anelka. Avec un trident offensif formé par Malouda, Drogba et Kalou, Ancelotti indique la tendance : les Blues veulent imposer une épreuve de force aux Red Devils. Du contact, de la vitesse et de la sueur. Chelsea est venu en conquérant et Ashley Cole le confirme dès la première minute en laissant Cech exécuter un coup de pied arrêté au niveau de ses trente mètres pour venir apporter un surplus numérique dans la moitié de terrain opposée. Partir à l’abordage comporte toutefois sa part de risques et sur la première perte de balle bleue, Park envoie Chicharito au duel avec Cech, et Man U prend les devants après 35 secondes de jeu, but le plus rapide de la saison. En jouant l’interception devant le Mexicain, et surtout en la manquant, David Luiz s’est trompé, et les Blues, en plus du but à remonter, viennent de griller sans attendre une de leurs plus belles options, celle de la guerre des nerfs.
Giggs, talent intemporel
Rassuré, Manchester United s’installe tranquillement dans la rencontre, et se trouve même tout près de doubler la mise au quart d’heure, après une phase de jeu à une touche de balle à faire pâlir Coco Suadeau, achevée par une frappe de Rooney qui vient raser le montant bleu. Avec le seul Carrick en récupérateur de métier, le onze dessiné par Ferguson pouvait sembler audacieux, voire téméraire. D’autant qu’Evra est forfait. Son poste est couvert par Fabio, ce qui envoie O’Shea jouer au latéral droit. Mais en préférant à nouveau Park à Nani, et avec Valencia à droite, ce sont deux lignes de quatre parfaitement ordonnancées qui se formaient pour enrayer chaque offensive londonienne. Interchangeables dans l’axe et à droite, Giggs et Park rendaient dingues Ivanovic, également sollicité par les dézonages de Wayne Rooney. Le Serbe se trouvait d’ailleurs à deux doigts de se faire exclure à la 41e minute, après une intervention mesquine sur l’ex-lad d’Everton.
Pénalisés par un Lampard fantomatique, Chelsea ne parvenait pas à semer le désordre dans l’arrière-garde mancunienne, s’en remettant à des duels gagnés par Drogba pour tenter de revenir dans le match. A l’image de ses coups-francs qui ne trouvaient pas le cadre, l’Ivoirien semblait s’être séparé de la réussite ce dimanche, ce qui rendait la possibilité d’un titre plus improbable chaque minute. D’autant que si les leçons d’une élimination ont été tirées par Ancelotti devant, Chelsea rechute dans le même écueil derrière, à moins qu’il s’agisse simplement du talent aussi imparable qu’intemporel de Ryan Giggs. D’un crochet siglé since 1991, le Gallois régale un torticolis à Kalou, et offre à Vidic une tête à bout portant, de laquelle le Serbe signe le cinquième but de sa saison (25e). Old Trafford peut commencer à entonner des « Champi-yons, Champi-yons » .
Encore un coup de rouge
A se fier aux chiffres, Chelsea était redevenu cette machine à gagner qui avait conduit certains à anticiper leur sacre dès la fin de l’été 2010. Mais son jeu bien trop prévisible aurait escorté un éventuel sacre de réserves aussi épaisses que celles provoquées par son succès sur Tottenham. Condamnés à inscrire trois buts, car un match nul réduisait les Blues à prier pour un improbable faux pas des mancuniens face à Blackburn et Blackpool, ses deux prochains et derniers adversaires, les Londoniens repartaient en seconde période avec du sang frais. Alex substituait David Luiz, et Ramires, l’un des seuls joueurs à avoir surnagé lors du quart de finale retour, prenait la place d’Obi Mikel. Enfin, peu après l’heure de jeu, Torres venait prendre la relève de Kalou.
Manchester United était, lui, reparti sans O’Shea contraint de laisser sa place à Rafael. Toujours aussi impuissant à déséquilibrer les Diables Rouges, les Blues trouvaient tout de même la faille à l’envie quand Lampard, à la réception d’une tête d’Ivanovic, poussait comme il le pouvait le ballon dans les filets de Van der Sar (69e). A l’instar du quart de finale retour de Champion’s, Chelsea, ragaillardi, se trouvait tout près de recevoir un coup de massue dans la foulée, mais Alex venait secourir Cech sur sa ligne pour sortir une frappe de Rooney. L’Anglais et Chicharito manquaient ensuite à plusieurs reprises de condamner définitivement les Blues, mais Man U filait toutefois tranquillement vers une victoire quasi-synonyme de nouveau sacre. Au coup de sifflet final, Ferguson pouvait bondir de plaisir. Comme un champion …
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