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Manchester City : le début d’un règne ?

Par Dave Appadoo
6 minutes
Manchester City : le début d’un règne ?

Ils l’ont fait ! Au bout d’un scénario impossible, Manchester City a enfin renversé Manchester United du trône d’Angleterre. Une première miraculeuse et pourtant, d’une certaine manière, inéluctable. Car, avec leurs moyens sans fin, c’est peut-être une nouvelle ère qui s’ouvre : l’ère Citizen…

Et d’un seul coup, tout le reste fut folie, pour reprendre le titre des mémoires de Billy Wilder. Un paradis, un Eden même, après un miracle d’essence probablement divine. A l’entame de la 92e minute, Manchester City, mené 1-2 par QPR, était en train d’écrire une page toute personnelle du grand livre de la lose, celui dont les Citizens sont des contributeurs tenaces depuis quarante-quatre ans. Avant de frapper les deux coups décisifs en deux petites minutes pour la délivrance finale. Oui, Manchester City s’est largement fait dessus et il faut sans doute y voir un effet du vertige qui s’est emparé des Mancuniens au moment de gravir la dernière étape de l’Everest qu’ils n’avaient plus connu depuis les années 70.

Une période de disette assez longue pour vous faire repousser un hymen et vous donner la sensation d’un dépucelage et l’ivresse qui l’escorte. Et d’une certaine façon, il y a un peu de ça. Car c’est une toute autre histoire de City qui s’annonce. Autant, le retour au sommet de Manchester United en 1993, après vingt-six saisons d’attente, renouait un lien avec une tradition laissée en jachère, tant la filiation entre la bande à Busby et les Fergie’s boysétait évidente, autant le sacre de Manchester City n’a rien de commun avec l’épopée de Francis Lee, Neil Young, Mike Summerbee& Co. Une rupture historique qui va bien au-delà du simple déménagement entre-temps de Main Road à l’Etihad Stadium. C’est bien dans une nouvelle dimension que City a basculé et peut-être versé tout le championnat anglais.

Le théorème Zidane

Car il faut se souvenir des paroles de Patrice Evra, pourtant pas le dernier à afficher une melonite aiguë : « Il faut impérativement les empêcher de gagner car après ils vont peut-être enchaîner. » Lucide, le Pat. Car souvent, il est de bon ton d’estimer que le plus dur, c’est de confirmer une thèse qui se tient et même se vérifie. Mais qui trouve sa réponse dans la bouche de Zinedine Zidane, qui a l’habitude d’expliquer : « Le plus difficile, c’est de gagner la première fois. Après, avec la confiance, tout devient plus facile. » Voire pour exemple le niveau stratosphérique des Bleus après la Coupe du monde 1998. Et fatalement, pour en revenir à nos moutons, il y a comme la sensation que Manchester City a fait le plus dur : vaincre enfin Manchester United et, plus important encore, vaincre sa propre légende.

On comprend mieux désormais pourquoi l’infernal Wayne Rooney (Stéphane Guy, si tu nous lis) avait eu des envies de départ l’an dernier. Le rougeaud buteur anglais avait bien senti que le vent était en train de tourner, que la logique des puissances allait inéluctablement pencher du côté du voisin et donc, ce n’était pas qu’une question de revalorisation salariale. Car, après une période à essayer de faire signer des stars à coups de chèques gonflés à mort, le projet a pris forme. Peut-être en trouvant racines dans la victoire en FA Cup l’an passé, une manière de validation officielle de la marche en avant. Surtout avec une victoire sur Manchester United en demie, un premier pas vers la fin du complexe.

Une circulation de balle rare outre-Manche
Car ce sacre à Wembley a de toute évidence constitué un tremplin. L’an dernier, Manchester City jouait un football franchement dégueulasse. Une espèce de bouillon tout en solidité, avec une ou deux épices histoire d’égayer l’ensemble passablement indigeste. Au vrai, Roberto Mancini avait réussi la première partie de son action : donner un corps à son équipe. Mieux : lui donner un cœur. Et cette saison, l’Italien s’est attaché à poursuivre le chantier en y incorporant une animation offensive digne de ce nom. Avec deux axes : des manieurs de ballon et de la présence dans la boîte. L’objectif : dominer le jeu et non plus compter uniquement sur des contres.

Et il faut bien l’admettre, Manchester City a régulièrement dispensé un jeu de très grande qualité, avec une circulation de balle dans les trente mètres adverses assez rare outre-Manche. Solide, créatif, efficace selon une colonne vertébrale sans beaucoup d’équivalent dans le monde : Hart (meilleur gardien anglais), Kompany (meilleur défenseur central de Premier League), Yaya Touré (meilleur relayeur du monde), Silva (meilleur meneur de la saison) et Agüero (allez, un des trois meilleurs attaquants du championnat avec van Persie et Rooney). En clair, Roberto Mancini avait un groupe, il en a fait une équipe.

Ferguson n’a pas dit son dernier mot

Mais à peine le titre célébré, déjà se pose la question : et maintenant ? En vérité, il ne manque sans doute pas grand-chose pour bonifier City. Peut-être un six encore plus performant. Peut-être des latéraux encore meilleurs (même si Clichy a été bluffant, notamment en fin de saison). Peut-être un autre buteur plus clinique aux côtés de Kun. Mais surtout un plan B pour se passer sans trop de casse de l’irremplaçable Touré (il y aura encore la CAN par exemple). Il n’empêche, on a du mal à voir comment les Citizens pourraient ne pas prolonger leur bail sur le football anglais avant de partir à la conquête de l’Europe. D’autant que les circonstances leur ont donné de quoi effacer une potentielle image de mal-aimés (le lot des riches, surtout quand ils viennent d’Orient). Car la façon dont Nasri et les siens se sont arrachés pour aller chercher ce titre qui était en train de leur échapper a provoqué une émotion rare.

Ou comment deux petites minutes ont plus fait pour la popularité de City que les trois dernières années avec l’arrivée des Émiratis. Carlos Tevez, dans l’euphorie, s’est même laissé aller à brandir la pierre tombale de sir Alex Ferguson lors de la parade des héros. Un geste de très mauvais goût et peut-être néfaste. Car cela pourrait encore plus réveiller la bête écossaise, peut-être assoupie par les quatre titres en cinq ans. On se souvient que lors des deux premiers sacres du Chelsea d’Abramovitch, on croyait Fergie et United dans les cordes pour de bon. On connaît la suite. Man U a perdu une bataille importante, pas encore la guerre. N’en déplaise à Zizou, avec les Red Devils dans les parages, confirmer reste un défi extrême. On a hâte d’être à la saison prochaine. Manchester est mort, vive Manchester !

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