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Malbranque, un héros très lyonnais

Par Serge Rezza
Malbranque, un héros très lyonnais

Meilleure recrue de l’été, Malbranque le revenant a fini par s’imposer comme le meilleur joueur du bon début de saison lyonnais. Si son talent qu’on redécouvre à la faveur de retrouvailles inespérées y est pour quelque chose, les conditions de son retour entre Saône et Rhône y tiennent aussi une bonne part.

Depuis son retour, Gerland n’en a que pour lui. Quitte à faire passer Lisandro, attendu en tête du hit parade des ovations, pour un second rôle. En général, il faut à peine une mi-temps pour que des « Malbranque ! Malbranque ! » s’élèvent des tribunes et viennent scander des retrouvailles qui tiendraient lieu du miracle. Car le milieu de 32 ans n’aurait jamais dû se trouver à la place qui est la sienne en ce jour de sommet face à l’OM. Soit précisément, en pleine lumière.

Need for Steed II

Il y a deux façons d’expliquer ce retour en grand. La première veut qu’à force de fuir cette lumière pour faire le bonheur du supporter dans le ventre mou des samedis après-midi de Premier League, on ait fini par passer à côté d’un joueur valant bien plus que les clubs qu’il a pu côtoyer – Fulham, Tottenham ou Sunderland. C’est possible. Reste que, parmi les quelques vertus qu’on peut lui trouver, le football a précisément celle de la mémoire. Malbranque n’a pas attendu son départ vers l’Angleterre pour devenir ce milieu technique, intelligent et accrocheur que l’on retrouve maintenant. À entendre ses formateurs lyonnais, c’est précisément ces qualités qui lui ont valu d’apparaître comme le plus grand espoir de sa génération au sein du club, au point d’occuper sans discontinuer le brassard de capitaine dans toutes les équipes de jeunes, aussi bien à Lyon qu’en sélection.

Sans doute qu’il y a de la Premier League dans l’intensité qu’il donne à chacune de ses prestations. À condition de ne pas négliger cette autre réalité derrière la belle histoire du trésor trop longtemps caché : le jeu de l’OL tient une grande part dans cette renaissance. Ne serait-ce que pour la place que Rémi Garde a bien voulu lui accorder. Une place laissée vacante depuis les départs de Juninho, de Tiago et, dans une moindre mesure, de Kim Källström l’été dernier, du leader technique qui tient ce qu’il faut d’expérience pour accompagner les phases offensives et d’intelligence dans le replacement. À cet égard, sa toute dernière prestation, face à Bilbao, pourrait tenir lieu de révélation. Dans une première période portant la griffe de Bielsa – mouvement, vitesse et possession pour l’Athletic –, Malbranque a pu faire valoir son sens de la technique au-dessus de la moyenne pour temporiser et permettre à son équipe de faire le dos rond en attendant l’éclaircie. Qui a fini par arriver en seconde mi-temps. Autant dire, un registre dans lequel Juninho était passé maître et qui permet à Garde de passer de 4-4-2 en 4-3-3 à moindres frais en cette période où ses meneurs, Gourcuff et Grenier, sont sur le flanc. Pour que le charme opère, il faut certes des qualités de sacré footballeur. Il fallait aussi un coach qui sache le remettre à cette place qu’il est parti chercher en Angleterre et qu’il n’a jamais vraiment obtenue, au cœur du jeu, dans l’axe plus précisément.

Un héros très discret

Comme ça que Rémi Garde a pu en partie réaliser la promesse de Bernard Lacombe, ce « Guardiola à nous » , en alignant le plus souvent au milieu de terrain trois joueurs issus de la formation maison. Où Malbranque occuperait la place de Xavi – quand la Ligue 1 le veut bien. Le genre de comparaison qui prêterait à sourire si elle ne correspondait à une cette autre tendance du moment entre Saône et Rhône : le retour à cette identité de jeu à la lyonnaise, qui fait la part belle à l’offensive et à la prise de risques. Si pour l’instant l’équilibre réclamé par Garde ne s’est concrétisé que par intermittence, c’est encore au milieu que se situe la principale réussite du moment. Lorsqu’après la victoire face à Brest, tous les regards se sont une fois de plus tournés vers Malbranque, à la faveur d’une passe décisive en piqué pour Gomis, la voix du coach s’est même fait entendre pour ramener son monde à plus de mesure : « Steed n’est pas le seul à faire tourner la boutique. » Façon de protéger son joueur toujours plus au centre de l’attention. Façon aussi d’inscrire le retour de flamme dans un projet de jeu qui lui va d’autant mieux qu’il fait partie de ceux, comme Gonalons ou Grenier, qui ont grandi avec.

La reconnaissance peut alors opérer. Entre un club qui, faute de moyens, entend renouer avec sa politique de projet et un trentenaire qui peut faire valoir son expérience dans un effectif rajeuni. Ce que n’a pas manqué de rappeler Garde au moment d’installer Malbranque en homme de base : « Un joueur comme Steed apporte un supplément de maturité à nos jeunes joueurs. Il sait se faire entendre pour replacer les autres et apporter l’expérience qui pouvait nous manquer. » En marge, c’est une autre forme de reconnaissance qui est en train de l’emporter sur tout le reste, à travers ces retrouvailles entre le joueur de retour à la maison comme s’il ne l’avait jamais quittée et un public qui n’aime rien tant que ces types fidèles à cette éthique que l’on partage en ville : « J’ai toujours préféré ceux qui ne parlent pas trop et sont irréprochables sur le terrain. » (L’Équipe) Un héros comme seuls l’aiment les Lyonnais. Un héros très discret.

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Par Serge Rezza

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