- Culture
- Japon
Mais qui êtes-vous, les entraîneurs d’Olive et Tom ?
Outre Vahid Halilhodžić, le Japon a connu d'autres illustres coachs. Lumière sur des personnages souvent passés au second plan : les entraîneurs de la série Olive et Tom.
Peter Colby, entraîneur de la New Team
Il faut un sacré charisme pour entraîner Olivier Atton, Thomas Price et Ben Becker. Ça tombe bien, Peter Colby n’en a pas. Sélectionneur de la ville de Fujisawa, il est le premier entraîneur de la New Team, équipe née de la fusion entre les différentes écoles de la région (parmi lesquelles la San Francis). Sorte d’Olivier Atton plus grand et avec les cheveux plus courts, Peter Colby a au moins le mérite de faire gagner cette équipe. Même si, au fond, on sait très bien que si la New Team gagne (d’abord le championnat départemental benjamins de Shizuoka, puis la compétition nationale de Tôkyô), c’est grâce à ses joueurs stars. Désolé, Peter.
S’il était un coach actuel : Il serait Pep Guardiola. Un coach qui gagne tout, mais c’est toujours plus facile de gagner avec Messi, Eto’o, Xavi, Iniesta, Robben, Ribéry, Neuer…
Coefficient de Vahidité : 0,5%. Quand coach Vahid pousse des gueulantes, Peter Colby reste dans la douceur. Quand coach Vahid pleure pour ses adieux à la sélection algérienne, Peter Colby reste placide après chaque victoire. Quand coach Vahid fait briller des joueurs pas toujours énormes, Peter Colby se repose sur ses stars. Deux entraîneurs aux antipodes.
Jeff Turner, entraîneur de la Muppet
Les puristes savent que le vrai coach de la saga, c’est lui. Jeff Turner. Une dégaine tout droit sortie de la série voisine Tom Sawyer, une barbe mal rasée, une tête d’alcoolo. Et du charisme. Jeff est le coach de la Muppet, l’équipe rivale de la New Team. Ancien joueur réputé pour son agressivité et sa puissante frappe de balle, il a désormais tourné la page et a placé tous ses espoirs en celui qu’il considère comme son héritier : Mark Landers. Meneur d’hommes avant d’être un fin tacticien, Jeff Turner remporte le championnat départemental benjamins de Saitama, mais doit ensuite s’incliner face à la New Team. Parce qu’être un bourrin, c’est bien, mais dans une série pour enfants, bah ça ne marche pas à tous les coups.
S’il était un coach actuel : Il serait Diego Simeone. Un entraîneur qui demande à ses joueurs de tout donner en matière d’agressivité, en étant à la frontière du correct. L’histoire ne dit en revanche pas si le Cholo a un penchant pour l’alcool…
Coefficient de Vahidité : 79%. On est convaincu que coach Vahid et Jeff Turner auraient beaucoup de choses à se dire autour d’une belle table et d’une belle bouteille de rouge. Un dîner qui pourrait les emmener loin dans la nuit.
Isao Fukuyama, entraîneur de la Mambo
Difficile d’être l’entraîneur du joueur le plus talentueux que la saga Olive et Tom ait pu connaître, mais de ne pas pouvoir en exploiter toutes les potentialités. C’est pourtant la tâche d’Iaso Fukuyama, l’entraîneur de la Mambo, équipe du mythique capitaine Julian Ross. Julian, c’est la classe, le talent, mais ce sont aussi des problèmes cardiaques qui l’empêchent de jouer à 100%. Pragmatique, Isao a été contraint de s’adapter, mais sait aussi à quel point Julian est important pour ses coéquipiers. Du coup, dès qu’il en a l’occasion, il s’efface, laissant le capitaine donner des consignes à ses partenaires. Un emploi à mi-temps, en gros.
S’il était un coach actuel : Il serait Volker Finke, l’actuel sélectionneur du Cameroun. Parce qu’au fond, tout le monde sait que le vrai entraîneur des Lions indomptables, c’est Samuel Eto’o. Comme Julian Ross à la Mambo.
Coefficient de Vahidité : 3%. Vahid qui s’écrase face à l’un de ses joueurs ? On parle là d’un mec qui s’est clashé avec Malouda il y a à peine six mois. Ne venez pas le chercher…
Roberto Sedigno, entraîneur de la New Pie
Ah, Roberto Sedigno. Oui oui, ça s’écrit bien Sedigno, et non pas Sedinho. Oui, le mec est brésilien, mais comme il a des origines japonaises maternelles, Sedigno ça sonnait mieux. Lui, c’est le mentor d’Olivier. Un ancien joueur brillant, qui a dû mettre un terme à sa carrière après avoir reçu un violent choc. Roberto a voulu mettre fin à ses jours, mais a été sauvé par le père d’Olivier Atton. Du coup, pour remercier la famille, il prend sous son aile le jeune joueur en herbe, lui promet de l’emmener au Brésil, et entraîne la New Pie. Mais bon, la vraie question que tout le monde se pose, et qui reste peut-être le vrai tabou de la série, c’est : y a-t-il eu un love entre Roberto Sedigno et la mère d’Olivier Atton ?
S’il était un coach actuel : Il serait Telê Santana. Parce que la Seleção des années 1980. Parce que le joga bonito. Parce que l’entraîneur proche des joueurs.
Coefficient de Vahidité : 83%. Comme Vahid, Roberto Sedigno est proche de ses joueurs. Un vrai papa. Mais a priori, Vahid n’a pas de relation avec les mères de ses joueurs.
Ishii Manabu, entraîneur de la Stendton
Il fallait un entraîneur adepte de la tactique. C’est lui. Ishii Manabu est le coach de la Stendton, une équipe peu connue, à tort, de la saga Olive et Tom. Cette formation s’est hissée jusqu’en finale du championnat départemental benjamins. Lors de cet ultime round, elle est opposée à la New Teaw d’Olivier Atton et Thomas Price. Ishii Manabu demande alors à ses joueurs de marquer individuellement Olivier. Un marquage à la culotte dont le champion aura du mal à se sortir. Ishii va ensuite ordonner à ses poulains de se charger de Thomas Price, blessé. Une tactique qui ne s’avèrera finalement pas payante, puisque la New Team s’imposera. Mais l’entraîneur de la Stendton restera comme le coach le plus expérimenté tactiquement parlant. S’il était un coach actuel : Il serait Zdeněk Zeman. Un entraîneur passionné de tactique, qui tente des choses folles. Parfois ça marche, parfois ça foire. Les supporters se régalent, mais le résultat est souvent le même : aucun trophée à la fin de la saison.
Coefficient de Vahidité : 72%. Oui, Ishii Manabu a un petit quelque chose de Vahid. On ne saurait dire quoi. La tactique ? Peut-être. Le côté sévère, mais à la fois paternel ? Peut-être aussi.
L’entraîneur de la San Francis qui n’a pas de nom
Un maillot vert à manches longues, un short rouge : la San Francis avait vraiment une putain de classe. L’équipe avait aussi dans ses rangs des sacrés joueurs : Paul Diamond, Bon Denver, Ted Carter, Johnny Mason et, évidemment, l’immense Thomas Price. Cette formation avait à sa tête un coach fantôme dont on ne connaîtra jamais le nom, mais qui aura le mérite de mener sa troupe jusqu’au titre de champion des écoles de Fujisawa. Après quoi, son équipe va fusionner avec la New Pie pour devenir la New Team. Conséquence : il sera évincé et n’apparaîtra plus jamais dans la série. On appelle ça « faire une Brody dans Homeland » .
S’il était un coach actuel : Il serait Raymond Domenech. Car après tout, l’ami Raymond, lui aussi, n’a remporté qu’un seul trophée : le Tournoi de Toulon, ce qui est au moins aussi important que le Tournoi des écoles de Fujisawa. Et comme l’entraîneur de la San Francis, Raymond a disparu des circuits depuis 2010.
Coefficient de Vahidité : 37%. L’entraîneur de la San Francis a le mérite d’avoir fait gagner une équipe qui ne gagnait plus, comme Vahid l’avait fait avec le Raja Casablanca en Ligue des champions AFC 1997, après huit années d’abstinence. En revanche, il va en falloir plus d’un pour faire disparaître de la circulation le Bosnien.
Par Éric Maggiori