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ACTU MERCATO

Mais que vient faire Ronaldinho à Querétaro ?

Thomas Goubin, à Mexico
Mais que vient faire Ronaldinho à Querétaro ?

On l'a annoncé en MLS, à Palmeiras, ou en Inde. Finalement, Ronaldinho signe au Mexique, à Querétaro, un club inconnu en Europe. Derrière cet étonnant choix se trouve Carlos Slim, l'homme le plus riche du monde de 2010 à 2013.

Vendredi soir, à Mexico. Devant une dizaine de milliers de jeunes, Ronaldinho tape quelques ballons sur la scène de l’Auditorio Nacional en compagnie d’Elias Ayub, directeur des alliances stratégiques de Telmex, le navire amiral de l’empire de Carlos Slim. Quelques instants plus tard, l’actuel vice-champion du monde des milliardaires, catégorie Forbes, rejoindra Ayub et Ronnie pour envoyer, lui aussi, quelques ballons dans le public. Des coups de pied qui valaient leur pesant de pesos. Plus tôt s’étaient succédé sur cette même scène des personnalités aussi modestes qu’Hilary Clinton, Antonio Banderas et Mark Zuckerberg. Ronaldinho était la cerise sur le gâteau pour l’évènement « Mexico Siglo XXI » où des personnalités viennent faire part de leur vision du monde et témoigner de leurs parcours devant un public composé de boursiers de la fondation Telmex. La relation entre cet évènement et la venue de Ronnie à Querétaro ? À en croire le site mexicain Juanfutbol, tout est lié. Arrivé jeudi à Mexico en invité de dernière minute de « Mexico Siglo XXI » , Ronaldinho aurait sitôt demandé à ce qu’Ayub lui présente des présidents du prospère championnat mexicain, le plus riche d’Amérique latine derrière le Brésil. Le lendemain, l’affaire est dans le sac, et le Mexique se réjouit de pouvoir admirer à domicile celui qui n’est plus le meilleur joueur du monde, mais n’en reste pas moins le meilleur manieur de ballon de la planète.

Pétrole, fraude bancaire et Carlos Bueno


Ces dernières années, la rumeur d’une arrivée de Ronaldinho au Mexique a bruissé plusieurs fois. Mais en règle générale on l’annonçait à l’América, le puissant club de Mexico, pas à Querétaro, un club qui aurait dû descendre en Liga de Ascenso (deuxième division) il y a un an. « Ronnie, viens à l’América » , a d’ailleurs hurlé un jeune spectateur pendant l’intervention du Brésilien, vendredi soir. La présence du Brésilien à l’évènement organisé par Carlos Slim faisait toutefois plutôt conjecturer sur une signature pour l’un des deux clubs détenus par le magnat mexicain : Pachuca ou León, finalistes du dernier championnat. Mais Ronaldinho signe bien à Querétaro, un club qui n’a rien d’un grand : son palmarès est vierge et son histoire en première division remonte seulement au début des années 90. La dernière fois que les Gallos ont brillé (demi-finale lors du Clausura 2011), c’est l’ex-four du PSG Carlos Bueno qui menait leur attaque. 

Depuis, Querétaro a surtout souffert. À l’été 2013, les Gallos devaient descendre, mais ont évité la relégation en rachetant la franchise des Jaguares de Chiapas, pratique permise par les curieuses mœurs du football mexicain. Détenus par le patron d’Oceanografia, une entreprise d’extraction pétrolière sous-marine, les Gallos ont commencé à se remplumer. Au mercato d’hiver, ils signent notamment le Brésilien Camilo Sanvezzo, frais meilleur buteur de la MLS. Mais le 1er mars 2014, Querétaro craint à nouveau pour son existence quand les biens d’Oceanografia sont saisis. Une histoire de fraude bancaire. On parle alors de disparition pure et simple du club, et les joueurs commencent à ne plus toucher leurs salaires. Mais comme on peut toujours s’arranger au sein de la LigaMX, Querétaro survit et finit par être racheté à la fin mai par Olegario Vázquez Raña. À 42 ans, Raña dirige le prospère groupe créé par son père, qui fait dans la santé, la finance, les chaînes d’hôtels de luxe, et dans les médias. La semaine dernière, les négociations entre Ronaldinho et Palmeiras avaient achoppé au dernier moment, cette fois elles n’ont pas traîné en longueur. Les exigences financières de Ronnie ont été satisfaites.

« Le meilleur endroit pour faire la fête, c’est le terrain »

À 34 ans, Ronaldinho a prouvé lors de son intervention à Mexico que le football restait son meilleur terrain de jeu. « Je suis timide » , a-t-il prévenu d’emblée, alors qu’il s’apprêtait à répondre à une interview animée par un beau gosse et une Argentine aux jambes interminables sur la scène de l’Auditorio Nacional. Quand un journaliste de Fox Sports interrompt brièvement l’interview pour se prendre un selfie avec l’idole, Ronnie ne sait plus où se mettre. Le Ballon d’or 2005 qui avait sorti une ample chemise blanche col pelle à tarte et un jean orné de deux tigres sur les poches arrières, sue, gesticule, rit nerveusement. « J’ai honte » , confesse-t-il, sans rentrer les dents. Mais quand une hôtesse en tailleur-talons fait son apparition pour transmettre une question, Ronaldinho oublie un instant son trac pour se rincer l’œil avant de hocher la tête, convaincu par la silhouette de la jeune femme. L’assistance pouffe et Ronaldinho secoue sa chemise pour se donner un peu d’air, avant de boire un verre d’eau pour reprendre ses esprits. Lors de l’interview, Ronaldinho n’a jamais annoncé qu’il venait de signer à Querétaro, ville d’un million d’habitants au charmant centre colonial, mais à la vie nocturne en sourdine, même si Mexico ne se trouve qu’à 40 minutes d’avion. « Le meilleur endroit pour faire la fête, c’est le terrain » , s’est défilé Ronaldinho quand il a été interrogé sur son lieu de noctambulisme de prédilection.

Au Mexique, l’arrivée de Ronaldinho a été accueillie avec enthousiasme. Preuve que si le rendement du Brésilien n’a plus grand-chose à voir avec celui de ses années barcelonaises, la marque Ronaldinho se vend toujours aussi bien. Il est d’ailleurs entendu que le champion du monde 2002 touchera sa part sur la billetterie et le marketing des Gallos, même si les détails du contrat qui court sur deux ans n’ont pas été révélés. Querétaro s’apprête à entrer dans une nouvelle dimension, celle des clubs qui remplissent des stades à l’extérieur. Pour admirer le toucher de balle élastique du génie, les fans mexicains vont faire la queue. D’autant que depuis 2006 et la surprenante venue de Guardiola aux Dorados de Sinaloa, le pays d’Hugo Sánchez était sevré de gloires en fin de vie professionnelle, après avoir vu défiler Zamorano, Butragueño, Bebeto, Claudio López ou Michel. Ronaldinho devrait faire ses début en LigaMX le vendredi 12 septembre à Querétaro, face à Puebla, un club où se termine Cuauhtémoc Blanco. Ce duel entre le huitième du classement et le onzième (après sept journées) devrait être le match le plus suivi du week-end. D’une signature en bas d’un contrat, Ronaldinho vient de mettre Querétaro sur la carte du monde.

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