- Histoire
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- Épisode 18
Mais au fait, ils veulent dire quoi ces blasons ? Épisode 18
Ils sont les premiers repères de l'identité visuelle des clubs et ont généralement une place de choix sur tous les maillots. Qu'ils soient moches, magnifiques, compliqués ou au contraire simplistes, les blasons ont tous des petites histoires à livrer.
Koninklijke Atletieke Associatie Gent
Il est joli le nom complet du KAA Gent, non ? Presque autant que son blason complètement fou. Qu’est-ce que peut bien venir faire un Indien d’Amérique en Plat Pays ? Pour le comprendre, il faut remonter comme bien souvent dans le temps. À la fin du XIXe siècle, William Frederick Cody, que tout le monde connaît sous son pseudonyme, « Buffalo Bill » , débarque en Europe avec son spectacle Wild West. À Gand, les chapiteaux et roulottes sont installées à quelques pas du stade de football. Le spectacle fait un tabac, et plaît beaucoup aux étudiants de la ville. Les cris et chants qu’ils entonnent aux abords des roulottes sont rapidement repris dans le stade de la ville. D’où l’apparition de l’Indien sur le blason de La Gantoise et du surnom des joueurs, les Buffalo’s. On a appris un peu plus tard que le spectacle de Buffalo Bill comportait une pièce de football à cheval. Des cavaliers se disputaient le contrôle d’une balle à la taille proche de celle d’un ballon de football. De quoi favoriser le parallèle Indiens/football. À la base, le club évoluait avec des tuniques noires. Mais en 1900, le club bascule vers le bleu et le blanc, qui sont encore aujourd’hui les deux couleurs principales du club. Si, en Wallonie, le club est encore connu sous son nom d’origine, La Gantoise, il a officiellement changé de nom en 1971. Son nouveau blase néerlandais est un peu plus compliqué à prononcer – Koninklijke Atletieke Associatie Gent –, mais rajoute un peu de charisme au club. Y en a pas des masses des KAA.
Scunthorpe United Football Club
On continue avec les blasons un peu particuliers. Quoique, celui du Scunthorpe United est finalement assez logique. Au début des années 1990, ce club du Lincolnshire du Nord (au Nord de l’Angleterre) décide de changer de blason. Avant ça, le club avait déjà connu au moins trois blasons différents. Celui de la ville de Glanford (où se trouvait son stade), celui mettant en scène une main et une chaîne et celui de la ville de Scunthorpe. Alors que les armes de la ville de Glanford rompait avec les traditionnelles références à la sidérurgie, activité principale de la ville, le blason actuel lui rend à nouveau hommage. Dessiné par un étudiant en graphisme, il faut reconnaître qu’il en jette un maximum. L’immense morceau d’acier tenu dans une main ferme est frappé du surnom du club, The Iron, et rend hommage au premier employeur de la ville : la sidérurgie. Les couleurs, claret and blue, sont apparues en 1959 et n’ont plus jamais quitté les maillots des joueurs de Scunthorpe. Si ce blason représente assez bien la ville, certains lui reprochent d’avoir oublié un élément clef qui figurait sur d’anciens logos et sur les armes de la ville : une chaîne en acier à cinq maillons. Pourquoi est-ce si important ? Parce qu’avant de devenir la ville industrielle qu’elle est aujourd’hui, Scunthorpe était en fait cinq villages distincts : Ashby, Brumby, Crosby, Frodingham et Scunthorpe. Cinq villages qui ont accepté, dans les années 1880, de fusionner pour devenir une ville. D’où l’importance de la chaîne à cinq maillons, qui refera tôt ou tard surface sur le cœur des joueurs de Scunthorpe.
Olympique Gymnaste Club Nice Côte d’Azur
Là, y a du boulot. Une fois n’est pas coutume, commençons par le bas. Le ruban frappé de la mention en langue niçoise « despi 1904 » est évidemment une référence à la date de création du club. Attention toutefois, c’est le Gymnaste club de Nice qui est fondé en 1904. L’équipe de football ne voit, elle, le jour qu’en 1908. Le bouclier est relativement simple. On y fait mention du nom complet du club, OGC Nice, et on reprend les traditionnelles rayures rouges et noires qui sont également présentes sur les maillots des joueurs. Niveau couleurs, plusieurs sources rapportent que les premiers maillots niçois étaient bleu et blanc (d’où le clin d’œil du maillot bleu de la saison 1970-1971). Toutefois, lors d’un tournoi, les Aiglons auraient oublié leurs maillots, obligeant le Milan AC à leur prêter des tuniques. Reste l’aigle qui protège le bouclier. Signe emblématique de la ville de Nice, il apparaît pour la première fois sur les statuts de la commune octroyés par le premier duc de Savoie, Amédée VIII, en 1431. Depuis sa dédition, en 1388, Nice appartenait effectivement à la Savoie, qui était jadis bien plus qu’une région de ski et de fromages. À l’époque, et ce jusqu’à la fin du Moyen-Âge, le Saint-Empire germanique étend ses frontières jusqu’au Rhône, et son symbole le plus répandu est l’aigle. Souvent bicéphale, il lui arrive toutefois de n’avoir qu’une tête. Lorsque c’est le cas, elle est tournée, sauf exception, vers la droite. Voilà d’où vient le blason et le surnom des Niçois, qui sont bien en train de prendre leur envol cette saison.
Par Gabriel Cnudde