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Lyon : l’humilité, c’est maintenant

Par Antoine Donnarieix, au Groupama Stadium
3 minutes
Lyon : l’humilité, c’est maintenant

Dominateur pendant une demi-heure face à West Ham puis incapable de réagir correctement à l’ouverture du score londonienne, l’Olympique lyonnais a montré son visage de Ligue 1 pour la première fois sur la scène européenne en 2021-2022. Plus qu’acter la fin du passage de Peter Bosz dans le club rhodanien, l’OL va devoir se regarder dans le miroir et assumer qui il a été toute la saison, à savoir une équipe quelconque du championnat de France.

Le show était pourtant lancé à toute berzingue. Dans un Groupama Stadium chauffé à blanc par son speaker au milieu des flammes dans une ambiance en son et lumière, les supporters lyonnais attendaient cette rencontre face à West Ham United comme une oasis au milieu d’un désert. Dixième de Ligue 1, l’OL pensait oublier un quotidien morose pour s’offrir une nuit de rêve. Mais c’est bel et bien la réalité qu’ont dû affronter les Gones ce jeudi soir. À la 66e minute de jeu, les premiers spectateurs de l’outil connecté ont quitté les lieux et littéralement abandonné leur équipe. Un ras-le-bol populaire, couronné par d’abondants sifflets pour saluer la fin d’un match que Lyon n’aura finalement joué que 30 petites minutes. Mais à la vue de la saison lyonnaise, est-il vraiment surprenant de se faire torpiller par le 6e de Premier League ? Malheureusement, non.

Pas assez tueur

Par la suite, les chants incessants du parcage des Hammers ont remplacé la clameur lyonnaise. Un temps actif sur le front de l’attaque, Karl Toko Ekambi a finalement été muselé par un Issa Diop viril, mais correct (22e). Doucement, mais sûrement, West Ham a logiquement pris le dessus. À la moitié de la première période, Lyon avait tiré trois fois au but sans jamais cadrer pendant que le collectif anglais avait obligé Julian Pollersbeck à un arrêt sur sa seule tentative. Après le troisième but de la partie signé Jarrod Bowen amené en seulement trois passes (3-0 à la 48e…), West Ham avait cadré les deux tiers de ses tentatives (4 sur 6), pendant que Lyon galérait avec un ratio toujours aussi médiocre. Faut-il moquer Pollersbeck pour son incapacité à garder sa cage inviolée au moment de pallier la blessure d’Anthony Lopes, comme certains supporters présents en tribune ont pu le faire plusieurs fois (57e, 93e) ? Certainement pas. Ce jeudi, Lyon a tout simplement dû constater l’écart criant entre un club du milieu de tableau de Ligue 1 et une équipe de Premier League taillée pour la lutte à la qualification en Ligue des champions.

Plus large défaite à domicile en Europe depuis… 2010

La meilleure preuve de cette absence d’humilité, c’est probablement l’absence de réaction lyonnaise après l’ouverture du score de Craig Dawson sur corner (0-1, 38e). Touché mentalement, Lyon a perdu les pédales dans un match où il avait pourtant frappé le poteau après cinq minutes de jeu (Toko Ekambi). Ce début de match dynamique n’a pas empêché West Ham de faire le dos rond et d’attendre sagement un coup de pied arrêté pour prendre les commandes. Derrière, Lyon s’est mis à trop cogiter devant son public et s’est pris les pieds dans son propre tapis, comme trop souvent à domicile en Ligue 1 cette saison (Brest, Lorient, Metz, Reims, Lille, Rennes). Il n’y a pas assez de régularité dans cette équipe lyonnaise, et c’est quand les matchs deviennent durs que les durs se révèlent. Dans sa cage, Alphonse Areola n’aura eu finalement à s’employer qu’une fois sur la frappe de Malo Gusto à la… 69e minute.

Force est de constater que dans cette double confrontation, Lyon n’a pas su trouver la clé à l’aller (en supériorité numérique pendant plus de la moitié du match, rappelons-le) et s’est complètement perdu au retour. Cette saison, les jongleries et dribbles de Lucas Paquetà sont bonnes à amuser la galerie, mais au moment de parler concret, l’armoire à trophées ne s’agrandira pas cette saison pour l’OL, et la Ligue des champions se jouera « sur la Playstation », pour reprendre une expression bien connue de Jean-Michel Aulas. À cette échelle, la qualification au tour précédent contre le FC Porto restera anecdotique. Battu par plus fort que lui, l’OL égale ainsi sa plus large défaite européenne après celles face au Borussia Mönchengladbach en 1974 (2-5), aux Rangers en 2007 (0-3) et au Bayern Munich en 2010 (0-3). Une époque déjà un peu plus glorieuse.

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Par Antoine Donnarieix, au Groupama Stadium

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