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- OL-Nice (2-3)
Lyon, déjà en quête du rebond
Avec les départs de Memphis Depay et Rudi Garcia, l’Olympique lyonnais va devoir se reconstruire cet été pour oublier une saison décevante synonyme d'absence en Ligue des champions pour la deuxième saison consécutive.
Après la sortie de route fatale face à Nice (2-3) lors de l’ultime journée de championnat, l’Olympique lyonnais a perdu plus qu’une place en Ligue des champions. Car si l’échec sportif est là avec cette quatrième place, il n’est pas si étonnant que ça. Champion d’automne juste avant la trêve hivernale après avoir fait exploser Nantes au Groupama Stadium (3-0), le rêve de titre s’est effondré tel un château de cartes au cours d’une année 2021 complètement ratée. Mais à qui la faute ? Au directeur sportif, Juninho, adulé par les supporters ? À Rudi Garcia, qui n’aura pas réussi à mener l’OL à la C1 en deux saisons sur le banc des Gones ? Ou aux joueurs, incapables de disputer un match abouti sur 90 minutes ?
Peu importe le fautif, l’OL va devoir rapidement tourner la page de ce chapitre 2020-2021. Le club entre désormais dans une nouvelle ère, avec le départ de Rudi Garcia. Décrié dès sa nomination par les supporters à cause de son passé marseillais, le coach n’a jamais réussi à imposer sa patte, même s’il a emmené les Gones en demi-finales de Ligue des champions à l’été 2020 au terme d’un Final 8 aussi passionnant qu’exaltant. Les relations délicates avec sa direction, et Juninho en particulier, n’ont pas arrangé la situation. Ses choix sportifs ont été souvent critiqués, et le technicien rhodanien s’est une nouvelle fois planté.
Chamboulement total dans le staff
Sur ses dernières saisons sur un banc de Ligue 1 depuis son retour d’Italie, Rudi Garcia n’a jamais réussi à amener un de ses groupes en Ligue des champions (que ce soit à Marseille ou à Lyon). Un nouvel échec qui l’a poussé à partir à la fin de son contrat, le 30 juin prochain. « Ça fait longtemps que je l’ai décidé moi-même, je ne peux pas continuer à travailler et à faire progresser le club dans ces conditions, a expliqué le coach en conférence de presse après la défaite face à Nice, ce dimanche. Ce n’est pas l’endroit ni le moment pour l’expliquer, mais je ne continuerai pas. Et si le président a quelque chose à me proposer demain, je ne serai pas candidat à ma propre succession. » Jean-Michel Aulas avait longuement repoussé les discussions concernant une éventuelle prolongation, qui serait effective en cas de qualification pour la prochaine Ligue des champions. Une chose en moins à régler.
Dès la saison prochaine, l’OL va donc devoir composer avec un staff tout neuf, car le coach n’est pas le seul à faire ses valises : Gérald Baticle, fidèle adjoint de Bruno Genesio et Rudi Garcia, va prendre la succession de Stéphane Moulin à Angers, tandis que Rémy Vercoutre – biberonné par Joël Bats dans le Rhône – va arriver en tant qu’entraîneur des gardiens en remplacement de Christophe Revel (sur les conseils d’Anthony Lopes). Reste à savoir qui prendra les rênes du traîneau lyonnais. Si Christophe Galtier – tout juste roi de France avec le LOSC – est fortement espéré, l’état-major de l’OL pourrait se tourner vers un entraîneur étranger (Peter Bosz, Lucien Favre, Roberto De Zerbi…). Il faut néanmoins retenir l’échec de Sylvinho, viré après six mois dans le Rhône en octobre 2019.
Trouver le nouveau Depay
Le nouveau coach de Lyon aura la lourde tâche de faire sans Memphis Depay, en fin de contrat le 30 juin prochain, et de trouver le successeur du Hollandais. Débarqué chez les Gones en janvier 2017, le Néerlandais voulait rendre le peuple lyonnais « fier » et oublier une aventure foirée avec les Red Devils. Force est de constater que le capitaine lyonnais a rempli sa mission, avec des statistiques jamais vues sous l’ère JMA (20 buts et 12 passes décisives cette saison, seul joueur en « double-double » ). En quatre ans et demi sous la tunique lyonnaise, Memphis aura inscrit 63 buts et délivré 39 passes décisives en 138 matchs, étant le danger numéro 1 de l’attaque des Gones (malgré la présence dans l’effectif d’Islam Slimani, Moussa Dembélé, Mariano Díaz ou Nabil Fekir). Désireux de quitter l’OL dès l’été 2020, l’ancien de Manchester United sera donc allé au bout de son contrat sur un nouvel échec collectif.
« Je suis triste de partir comme ça, je voulais une victoire. Je suis énervé, mais il faut oublier, a regretté le meilleur passeur du championnat, en conférence de presse. C’est un peu à l’image de notre saison, on ne peut plus rien faire que de se regarder dans le miroir et voir ce qu’on a fait de bien ou de pas bien. Je suis venu à Lyon à 23 ans, et je repars sans gagner un trophée. On voulait retrouver la C1 et on s’est ratés, c’est trop tard. » Il est aussi trop tard pour retenir le capitaine, son nom étant cité du côté du Barça et de la Juve. Moussa Dembélé devrait quant à lui revenir de son prêt à l’Atlético de Madrid, tandis qu’Islam Slimani, Tino Kadewere et Rayan Cherki resteront à Lyon la saison prochaine. Quid d’Houssem Aouar ? L’OL devra en tout cas recruter malin lors du mercato estival et avec des moyens limités pour accrocher la Ligue des champions via le championnat, mais aussi en prenant enfin au sérieux la Ligue Europa. Gros chantier, en perspective.
Par Analie Simon