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Lulu : « À Marseille, ils ont le maillot comme habit du dimanche »

Propos recueillis par Matthieu Rostac
Lulu : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>À Marseille, ils ont le maillot comme habit du dimanche<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Pour le commun des mortels, impossible d'imaginer Lulu sans Charly. Lulu, lui, n'imagine pas sa vie sans football. Fan inconditionnel de l'Olympique de Marseille, l'animateur porte dans son cœur le football des années 70 et Éric Cantona. Mais pas forcément les joueurs de maintenant. Interview Variétés Club de France.

Le titre Les Marseillais, c’était pas une blague ?
Non non, ce titre, ce n’était pas une blague. Avec Charly, on travaillait avec un autre mec, Benjamin. Et tous les deux, on est des gros fans de Marseille par ce qu’on est du Sud. Moi, je viens de la Drôme, à la limite du Vaucluse, et Benjamin était de Saint-Tropez. Charly, lui, il comprend rien au foot. Ce qui est incroyable pour un noir ! Donc un jour, on s’est dit « Pourquoi on ferait pas une chanson sur les Marseillais ? » On s’est retrouvés à tourner avec Pirès, Dugarry et Blanc pour le clip. On était assez fiers de notre coup.

Pirès, Dugarry, Blanc : ils sont sympa ?Comme je suis un vieux, ben, je parle comme un vieux con, et je pense que les joueurs d’avant 1998 ou de 1998 étaient à peu près normaux. Ils gagnaient de l’argent sur leur talent, ce qui n’est absolument plus le cas aujourd’hui. C’est très naïf, hein, mais les joueurs se comportaient mieux envers leurs clubs et les maillots nationaux. C’est peut-être parce que j’étais un bébé, mais j’ai l’impression qu’avec des clubs comme l’Ajax ou Saint-Étienne, il n’y avait pas de problème. S’il y avait des histoires, ça se réglait dans les vestiaires et avec les présidents. Les Espoirs qui se cassent du Havre pour aller faire la fête à Paris, je comprends pas trop, en fait. Mais bon, il n’y a pas que chez nous, regarde Balotelli ! Ça arrive trop vite, peut-être. Tu vois, pendant des années, j’ai été fan de Liverpool et de Keegan. C’était en 1976. Et quand tu rentrais comme stagiaire dans un groupe, tu cirais les chaussures des autres, quoi. Ça te rabaisse le caquet.

Bon, l’affaire Thauvin, on en parle ?C’est une question d’éducation. Je suis ravi que ce môme-là gagne plein d’argent, mais franchement, sois bon, marque des buts et gagne ton argent. Mais c’est pas parce que t’as fait trois matchs dans ta vie qu’il faut pousser… C’est pas un exemple à donner ni à suivre. Pour moi, le joueur qui aurait du être plus fort que Zidane, c’est Ben Arfa, mais bon, zéro éducation. T’as dû le voir dans À la Clairefontaine, c’était déjà un petit con. C’est un garçon bourré de talent sur un terrain, mais il s’est auto-gâché. C’est pas possible.

Sinon, fan de Keegan, donc ?Ouais, parce qu’à l’époque, tous les joueurs anglais étaient grands et y avait ce petit bonhomme au milieu qui allait chercher tous les ballons comme un iench. Dans mon souvenir, il était hors gabarit. À l’époque, le foot, c’était pas très souvent. Donc quand Saint-Étienne jouait en Coupe des clubs champions, ils croisaient toujours Eindhoven, le Bayern et Liverpool sur leur route. Mais mon joueur préféré de tous les temps, ça reste Beckenbauer. Quand il bat Saint-Étienne en finale (en 1976), ça fait un gros nœud… J’ai pleuré, mais c’est fini.

Et pourquoi Beckenbauer, alors ?Parce qu’il avait la classe. J’ai un fils de dix-huit qui aime Monaco et je lui ai dit : « Putain, mais pourquoi t’es fan de Monaco ? Qu’est-ce que tu t’emmerdes à être fan de Monaco : c’est à l’autre bout de la France et y a personne au stade ! » Il m’a dit qu’un jour, il jouait à FIFA et qu’il était tombé amoureux du maillot. Moi, Beckenbauer, j’ai vu une rétrospective de la Coupe du monde 1970 et, en demi-finale, le mec joue avec un bras en écharpe. Il est numéro 6 et il fait tout le match. Et puis toujours la classe, toujours la tête haute. Un défenseur qui taclait debout, moi j’adorais.

On parle de Keegan, de Beckenbauer, mais ton club de cœur, ça reste Marseille.Pareil, parce que quand j’étais petit, ils avaient fait venir Jairzinho et Paulo Cesar et c’était le premier coup médiatique en France, où l’on fait venir deux joueurs brésiliens. Je sais même pas si je les ai vus, mais je me souviens d’eux dans les magazines. Ça devait être les deux seuls Brésiliens en Europe et c’était quelques années après la Coupe du monde 1970 (en 1974, plus exactement). Pour moi, c’était du fantasme. C’était le jeu brésilien. On voyait pas vraiment les images, donc, quand tu lisais les quotidiens qui en parlaient, tu te disais « Waw ! » Après, en potassant, j’ai appris qu’il y avait eu Skoblar, qu’il y avait eu Magnusson, et heureusement que je ne suis pas enfant maintenant parce que je crois que je n’irais plus à l’école ! Avant, pour connaître le foot, t’avais peau de balle. Tu suivais les clubs français en Coupe d’Europe. Autrement dit, aucun. (rires) Tu avais les finales de Coupe d’Europe et de Coupe du monde.

Donc tu t’en remettais aux magazines.Ouais. J’ai acheté le premier Onze Mondial. J’achetais France Football, But !. C’est des vieux trucs. Mais il y a encore dix, quinze ans, et surtout avant qu’il y ait Canal, tu ne savais pas si le Barça avait gagné ou non avant d’ouvrir le journal.

Tu l’as toujours ton #1 de Onze Mondial ?
Ouais ouais. Je l’ai montré aux garçons. J’ai encore des caisses que j’ai récupéré de chez mes parents. Les pages sont jaunies, collées… Mais je veux pas les jeter.

Et du coup, ta première fois au Vélodrome ?Je n’y suis pas allé si tôt que ça, finalement. C’était vers 1995. En même temps, j’habitais dans la Drôme et si t’avais pas une caisse, t’y allais pas. C’est quand même à 150 bornes de Marseille. Une fois de plus, je suivais dans L’Équipe.

Qu’est-ce qui te plaît dans l’Olympique de Marseille ?Déjà, il y a un truc qui est fantastique : si t’es supporter de Marseille, quoi qu’il arrive, tu passes toujours un bon moment. Ils font toujours des réflexions, ils sont absolument pas objectifs. Un joueur qui va se faire insulter pendant tout le match va te claquer un but à la fin et ça deviendra le héros et là, « je te l’ai toujours dit ! » Ils sont au stade comme ils sont dans la vie : sanguins. Quand tu viens de Paris ou de Bordeaux et que t’es supporter, c’est compliqué parce qu’ils chambrent tout le monde (rires). Que tu ailles en présidentielles ou en populaires, ça chambre de la même façon ! C’est un truc de fou. En revanche, le Stade de France, je trouve que c’est un stade très froid et le PSG, j’y suis allé plusieurs fois avec des copains, et j’y arrive pas. Je trouve que c’est un public très négatif. Quand tu vois les supporters de Lens, par exemple, tu te dis « ça, c’est un public ! »

La chute du club en 1994, ça a dû te briser le cœur ?Ouais, enfin y a eu la remontée derrière ! (rires) Non, tu triches, tu te fais niquer : c’est la loi. Mais ça fait partie du folklore. La magouille, la tricherie, c’est un truc de Sudistes. J’ai jamais entendu une histoire comme ça à Stockholm ou à Olso. Le foot italien, Marseille, c’est à côté, quoi ! Mais attention, c’est pas péjoratif : c’est une culture ! Le bordel, à Marseille, il est pas qu’au stade, il est partout. C’est peut-être la ville la moins structurée de France. Ils ont un club à leur image. En plus, Tapie, il s’était arrangé pour filer des droits aux supporters avec une billetterie parallèle. Comment tu veux être président d’un club si t’es pas le président de toutes les classes ? Comme habit du dimanche, ils ont le maillot de l’équipe et ils le portent toute la semaine. Les riches, ils sont à Aix-en-Provence. Alors qu’à Paris, tu peux y vivre sans savoir qu’il y a un club.

En 2011, l’année du titre, t’as dû kiffer à mort, par contre…Oh, à mort… Maintenant, je suis raisonnable. J’ai eu un trou de dix ans dans le football parce que j’étais fou de vélo, j’en faisais, je le suivais, j’avais plein de copains pros. Et je suis revenu au foot parce qu’autour de moi, il y avait plein de potes qui aimait le PSG et ça me gavait ! (rires) Je suis revenu au foot par mauvais choix. Je t’avouerais que je vais pas pleurer s’ils se prennent un 3-0 à Lorient. Ce qui m’intéresse, c’est qu’ils tapent Paris. Pour moi, la saison est gagnée ! Mais maintenant, je joue au Five (le stade de La Chapelle à Paris). Tous les dimanches. Ça fait quatre, cinq ans qu’on fait ça. Je bosse pour la chaîne Non Stop People et la moyenne des journalistes, c’est 23 ans, donc on joue régulièrement.

Dans le PAF, qui a le plus de ballon ?Alors là, je sais pas du tout parce que j’ai jamais vraiment joué avec des mecs du PAF. Si, Delarue était bon. À l’époque où il était à Canal, il avait monté une équipe avec ses collègues. Il jouait bien au ballon. Aussi, j’ai jamais joué contre lui, mais il paraît que Matt Pokora est très fort.

Toi qui a animé La Tournée des années 90 avec Charly, c’était qui le meilleur joueur des nineties ?
Ah… Salopard. Il y en a beaucoup. Moi, j’aimais bien Canto. D’abord, parce que ses parents habitent pas loin de chez moi à Sainte-Cécile-les-Vignes. Tu vas me dire qu’il était assez con pour se fâcher avec tout le monde. C’était pas pour des questions d’argent, mais d’honneur. C’était pas pour faire chier, c’était un impulsif. Avant Cantona, des mecs qui ont réussi en Angleterre, y en a pas beaucoup…

Lui a carrément marqué le club de Manchester United de son empreinte.Comme quoi, on peut avoir du caractère et faire une très grande carrière. En plus, je pense que c’est un garçon généreux. Les reportages qu’il a fait pour Canal (la série des Looking for…), en Argentine, en Écosse, c’était super. C’est un mec bien, un mec intelligent.

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Propos recueillis par Matthieu Rostac

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