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Lucescu : «A peu près impossible»
Pendant la trêve internationale, Mircea Lucescu avait emmené son équipe du Shakhtar Donetsk pour un stage dans le sud de la Turquie à Antalya. Amputé de quatorze de ses internationaux, les rares titulaires –tous brésiliens (sauf Jadson retenu par la seleçao)- ne pensaient qu'au double clash avec les Blaugranas.
Vous le connaissez d’où Guardiola ?
Il a joué à Brescia, un club que j’ai entraîné (entre 1991 et 1996), et il a vécu dans le même appartement que moi. Comme je restais en bonne relation avec le club, chaque fin d’année, je passe le réveillon avec Corioni le président, c’est un ami maintenant, je savais ce qu’il a fait là-bas, la qualité qu’il avait… Du coup, cela nous fait un gros point commun…
Entre le Barça et votre Shakhtar, c’est une vieille histoire…
La première année où j’étais à Donetsk, en 2004, on les a joués en poules. Rijkaard était l’entraîneur, Messi débutait. On a gagné à la maison (2-0) et ils nous ont battus au Camp Nou (0/3). On les a retrouvés en 2008, toujours en poules. J’ai failli démissionner après le match et ça aurait été fini. Mon président m’en a empêché. On menait (1/0) et il y a eu l’incident avec Marquez, on a pris deux buts dont un à la 94ème minute. Au retour, il a aligné une équipe B et on l’a emporté (3-2) en Espagne. On a été reversé en Coupe de l’UEFA, on l’a gagneé…
Après, il y a eu la supercoupe d’Europe à Monaco ?
Il y a eu ce penalty non sifflé sur Adriano… On a été dominé mais on eu plus d’occasions qu’eux. Pas difficile, ils n’en ont pas eu avant le but de Pedro…On va jouer la meilleure équipe du monde
Vous étiez tous derrière à défendre comme des chiens ?
On a eu des possibilités incroyables. On ne peut pas jouer autrement contre Barcelone. On ne peut pas les presser dans leur camp vu la technique qu’ils possèdent. Leur contrôle du ballon est insensé, la balle ne décolle pas de leurs pieds. Elle roule à cinq centimètres quand pour d’autres, elle atterrit à deux mètres.Touc, touc… On va jouer contre la meilleure équipe du monde et on se doit d’en être dignes. L’important, c’est de revenir…
Aujourd’hui, vous espérez vous qualifier, battre la meilleure équipe du monde ?
Quand une équipe de l’Est arrive en quarts de finale, c’est presque comme si on avait gagné. Dans l’ancienne coupe d’Europe des clubs champions, c’était parfois possible. C’est à peu près impossible…pour le moment. Mais on a commencé à investir dans les pays de l’Est, des nouveaux riches, ils font des fortunes, ils investissent pour leur image et parce qu’il faut qu’ils rendent au pays ce qu’ils ont gagné.
Vous n’avez pas répondu à la question…
Pour nous, l’important c’est de rester à ce niveau, année après année. On a fait une bonne passe avec l’UEFA en 2009, la saison dernière : on a failli tout gagner et on a perdu bêtement contre Fulham (en 1/8ème de finale de l’Europa league). On a fait des erreurs mais c’est normal pour une équipe aussi jeune. Maintenant, on est bien n’importe où…
Aujourd’hui, vous êtes déjà focalisé sur ce quart ?
On y travaille depuis un moment mais cela ne nous obsède pas. Le matériel vidéo est prêt. Là, je demande juste à mes adjoints (notamment le préparateur physique qui est un vrai nerd qui navigue même quand il mange, ndlr) de regarder internet et de trouver de petites choses. Je pense à cette interview de Chygrynskiy dans la presse espagnole. On en sait plus sur eux que le contraire même si je fais confiance à Guardiola pour savoir.
Vous aviez prévu de rester aussi longtemps à Donetsk ?
Non, pas du tout. Mon président a tenu toutes ses promesses on a obtenu des résultats, on a ce stade magnifique, on a transformé l’équipe, on a investi, on a beaucoup gagné sur les ventes de joueurs. Les infrastructures sont là : l’académie, le centre d’entraînement, le stade. On a eu des problèmes mais l’important c’était de gagner, d’abord le championnat, de passer devant le Dynamo Kiev. Une fois, c’est possible mais plusieurs fois… (le Shakhtar a gagné quatre titres ces six dernières années sans compter cette saison où il compte 12 points d’avance, ndlr).
La relation avec le président Rinat Akhmetov ?
On se parle tous les jours : de l’entraînement, des joueurs, de ce qu’on doit faire. Après les matchs à la maison, on dîne ensemble, on discute de la rencontre, lui comme amateur de beau football et moi, comme responsable du résultat. Une relation extrême. On a la même vision : former de jeunes ukrainiens, aguerrir des joueurs étrangers, la plupart brésiliens, confirmés mais en début de carrière et toujours penser à recruter ceux qui vont les remplacer. Toujours envisager le futur proche et plus au moins lointain pour durer au plus haut niveau…
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