Liverpool-Manchester United, choc et rivalité de retour au sommet

Que s’est-il passé, le 10 mars 2018 ? Franck Dubosc présentait son filmTout le monde debout dans On n’est pas couché, les jeux paralympiques d’hiver de Pyeongchang venaient tout juste de débuter, et des supporters de Lille s’incrustaient sur la pelouse du stade Pierre-Mauroy pour balancer quelques coups à destination de leurs propres joueurs. Une autre époque, donc. Mais le 10 mars 2018, un autre fait notable s’est déroulé : en Angleterre, Manchester United s’imposait en effet devant Liverpool grâce à un doublé de Marcus Rashford.

Aujourd’hui encore, il s’agit de la dernière victoire des Red Devils face à leur ennemi juré malgré les cinq oppositions qui ont suivi (deux nuls, trois défaites). Coïncidence ou non, cette saison 2017-2018 est également la dernière qui s’est achevée avec un classement plaçant les Reds (quatrièmes, 75 points) derrière leurs rivaux (deuxièmes, 81 unités). Une éternité, pour certains. Qui, à l’heure actuelle, ont des raisons de se réjouir : en 2021, MU est leader au moment d’accueillir son adversaire honni et donne quelques espoirs de terminer l’exercice devant lui.

Liverpool en demi-teinte, United en surrégime ?

Lors du revers de Liverpool, en 2018, Jürgen Klopp – arrivé en 2015 – n’avait encore rien gagné avec les Reds, alors qu’Ole Gunnar Solskjær squattait toujours le banc de Molde (celui de Manchester était occupé par José Mourinho). Trois ans plus tard, en cette mi-janvier 2021, les deux hommes se retrouvent à Anfield pour le compte de la dix-neuvième journée de Premier League avec un enjeu que beaucoup n’avaient pas anticipé : le trône du Royaume, ni plus ni moins. Une surprise, pas illogique, mais une surprise quand même. Une vraie.

Non pas à cause du champion en titre, moins régulier dans les résultats ces derniers mois en raison d’une infirmerie constamment pleine et d’un épuisement général compensé par un niveau de jeu restant largement correct. Mais plutôt grâce à un United retrouvé, surfant sur une série enthousiasmante (onze rencontres consécutives sans revers en PL, dont neuf succès) et une ambition retrouvée après un nouveau fiasco en Ligue des champions. Résultat : les Red Devils se mettent à rêver, dans une compétition aussi dingue qu’incertaine (les huit premiers se tenant en sept petits points, tandis que six clubs ont déjà posé leurs fesses sur la plus haute position alors qu’ils n’étaient que deux en 2019-2020 ou trois en 2018-2019 sur l’intégralité de l’épreuve).

Ambitions retrouvées, rêves assumés

En pleine confiance, MU ne se cache donc pas et ne craint plus un Liverpool qui roulait pourtant sur le pays il n’y a pas si longtemps. « Nous savons que nous pouvons battre n’importe qui, n’importe où et n’importe quand, a ainsi carburé Solskjær en conférence de presse avant le duel dominical, histoire de lancer les hostilités comme il se doit. Aborder un match comme celui-ci en sachant que nous pouvons gagner si nous jouons à notre meilleur niveau est un bon feeling, nous sommes les chasseurs derrière les champions. » Signe que le Norvégien et ses poulains sont chauds bouillants à l’idée de récupérer leur statut d’antan, encore plus s’il faut passer sur le corps de Reds détestés.

Constat confirmé dans les propos de Paul Pogba, interrogé par Sky Sports : « Nous avons toujours une équipe très jeune et nous ne sommes évidemment pas au même niveau qu’eux, parce qu’ils ont remporté la Premier League et continuent de gagner. Le jour où nous la soulèverons, nous pourrons dire que nous sommes au même niveau. Nous savons à quel point ils jouent bien depuis quelques années, nous connaissons leur qualité et leur façon de jouer. Cela a toujours été un match difficile, nous sommes conscients que ce sera très compliqué. Mais nous avons beaucoup évolué, et nous continuons de nous améliorer. Et si vous voulez être le meilleur, vous devez battre le meilleur. Nous devons simplement nous concentrer, afin de rester au sommet. » La voilà, la vraie mission. Enfin.