- Euro 2016
- Journée d'ouverture
Live : Une journée en France
Le début de l'Euro, c'est aujourd'hui putain ! Suivons en direct dans toute la France cette journée tout en excitation.
20h30. Allez, on se fait le dernier quart d’heure ensemble…
20h24. Le speaker du stade nous invite, via écran géant, à un karaoké en roumain. Ça manque un peu de bière, mais pourquoi pas ?
20h17. Non, Clément d’antibes n’abandonnera pas les Bleus, même sans son coq. Le plus fidèle supporter de l’EDF est là et bien là… Malgré une sécurité bien casse-couille : « Ça fait quatre fois qu’ils me fouillent ! Ils croient que j’ai le coq dans le sac, n’importe quoi. » Ce qui ne l’empêche pas de sortir le smile pour de nombreuses photos. Et de garder la bonne humeur : « Ça va être du bon ! On se retrouve à Marseille pour l’Albanie après la victoire. » En même temps, il a déjà planqué un coq dans son caleçon…
20h12. Un tout petit peu moins de succès pour l’entrée des Roumains qui sont tout de même supportés par un joli quart de virage. En même temps, nous aussi on kiffe la patte gauche de Claudiu Keșerü.
20h11. Ça y est : les joueurs sont sur la pelouse. Entrés sous un tonnerre d’applaudissements, les Bleus font un coucou à leur famille et se mettent au boulot.
20h08. C’est désormais officiel : la grande clownerie de l’Euro a commencé.
20h05. Hugo Lloris, Benoît Costil et Steve Mandanda sont les premiers Bleus à débarquer sur la pelouse du Stade de France pour l’échauffement. Ça y est, le public est réveillé.
20h03. Pour lui, ça ne fait aucun doute, ce soir la Roumanie va prendre une valise au Stade de France. Vincent, des Vignerons Parisiens à une petite suggestion pour aider nos amis roumains à oublier la défaite : « Je partirais sur un petit vin de Provence, comme ça ils auront certes le cœur triste, mais gorgé de soleil. » Et s’ils se prennent un 6-0 ? « Clairement là, il leur faut un truc plus costaud, mais ce n’est plus de mon ressort » , avoue-t-il. Ça tombe bien, puisque quelques rues plus loin, un autre Vincent fume tranquillement sa clope devant la Casa Nino, sa boutique de vins et spiritueux. Et il a un remède efficace à proposer : « Pour une défaite aussi lourde, on peut s’orienter sur un Nikka from the barrel, un whisky japonais à 51 degrés. » C’est le trou noir assuré.
20h. Le début du journal TV, mais surtout l’arrivée de Super Victor au Stade de France. Une tête grosse comme celle de Samuel Eto’o, des pieds aussi carrés que Brandão et le charisme d’Hugo Lloris.
19h57. Allez, courage : plus que 48 minutes à attendre. Pour vous divertir, les compositions d’équipe officielles.
19h53. La composition des Bleus est tombée et comme prévu, c’est du grand classique : Lloris – Sagna, Rami, Koscielny, Évra – Kanté, Matuidi, Pogba – Griezmann, Payet, Giroud.
19h48. Bon, apparemment, à Marseille, il y a des mecs qui ne vont pas voir le match de ce soir.
Intervention de la police pour en interpeller certains pic.twitter.com/WhRK5wHB3U
— Imanol Corcostegui (@corcostegui) June 10, 2016
19h43. « DJ Fonkyflow » envoie un peu de son. Un remix de No Diggity qui donnerait de sacrés maux de tête aux membres de Blackstreet.
19h39. Aux abords du Stade de France, un quinquagénaire un peu bedonnant s’adresse à trois gendarmes en faction : « Je sais que je suis bourré. Je sais que vous savez que je suis bourré. Mais vraiment, merci d’assurer notre sécurité. » Puis de s’écarter pour retrouver son compagnon de stade et de boisson. « Bon, faut vraiment que je trouve un endroit pour pisser, moi. » Certaines choses doivent être dites.
19h34. En tout cas, il y en a un qui n’a pas manqué son début d’Euro, c’est Marcel.
Jour J #EURO2016.Tous derrière nos Bleus ce soir. Allez La France! #FRA 🐓 pic.twitter.com/Lryx9buk5O
— Marcel Desailly (@marceldesailly) June 10, 2016
19h30. Le speaker nous invite à dire « non au racisme » et « oui au respect » , mais parle des « magnifiques supportrices sur les écrans » . Pour le respect on repassera, du coup.
19h24. Didier Deschamps et Guy Stéphan sont les premiers Français à débarquer sur la pelouse. Didier fait coucou aux supporters qui scandent son nom. Marcel Desailly n’est pas bien loin, avec les gars de beIN sports. À tout moment une nouvelle vidéo peut repartir.
19h22. Les joueurs roumains sont déjà sur la pelouse alors que les Bleus débarquent au stade de France. L’occasion pour les coéquipiers de Keșerü de prendre un petit bain de foule – et quelques photos – avec leurs supporters, déjà bien chauds.
18h44. Bordeaux, place de la victoire
Aperçus, deux Slovaques, dont l’un au bob ridicule, se chargeant d’enlever les drapeaux gallois hissés la veille. Avec les dents s’il vous plaît.
18h36. Pendant ce temps-là, à la fan zone de Saint-Denis…
Ça commence doucement à rentrer. Pour l’instant, il y a autant de visiteurs que de volontaires. Ces derniers se baladent d’ailleurs avec des tablettes pour faire remplir des questionnaires de satisfaction alors que l’endroit a ouvert à 17h.
18h30. Sébastien Roudet, depuis l’Île de Beauté.
Chose étonnante, le milieu de terrain a quitté Valenciennes pour les vacances : « Je suis à Porto Vecchio. Ça va, ça se passe bien, petite journée plage. On s’est pas trop soucié de l’Euro, mais là on va essayer de se trouver un petit endroit sympa pour regarder le match. On a quand même bien envie de voir la France ! » Un farniente qui se prolonge dans les pronos : « En tant que personne chauvine, je dirais un petit 2-0. » Tranquille comme un Roudet.
18h22. Un prono bien renseigné.
Depuis 1998, Mahande trimbale sa chemise « 100 % pure soie. À chaque fois que je la mets, on gagne ou on fait nul. » En exclu pour sofoot.com, mais après iTele et TF1, il dévoile le déroulé de l’Euro : « Ça va faire nul ce soir. C’est super fort, la Roumanie ! La Suisse, on va les exploser. L’Albanie, pfff, les pauvres… Mais je vais te dire, j’ai des tuyaux, y a pas une si bonne ambiance que ça dans le groupe. C’est un cuistot qui les a vus qui me l’a dit. Mais les mecs, ils ont 20 ans et on leur met la responsabilité de l’État de la France sur les épaules ! Alors qu’eux, ils s’en foutent ! Et s’ils gagnent, c’est les mecs d’en haut qui vont en profiter. Mais faut pas croire qu’on est favoris, 3-0 contre une équipe déjà en vacances, c’est rien ! Bon, si on gagne 3-0 ce soir, on va au bout. Mais on va faire nul. Bon je t’avoue, j’ai mis un gros billet sur le nul. » Vous savez désormais sur quoi miser.
18h13. Live from Jawad.
Au bar-restaurant Le Michelet, rue du Corbillon à Saint-Denis, l’ambiance est moyennement Euro-friendly. Les hommes jouent aux cartes ou à l’awalé (un jeu d’origine ivoirienne) en sirotant des canettes de Superbock. Les filles, vêtements colorés et décolletés, enchaînent les selfies pour mettre en valeur du mieux possible leurs rajouts fluo. « L’Euro ? Ah, je ne sais pas » , s’excuse l’une d’entre elles. Pas plus d’explications concernant le bâtiment muré, un peu plus loin dans la rue. « Désolé, il faut demander ailleurs. » Le 18 novembre dernier, pourtant, cet immeuble qui fait l’angle avec la rue de la République faisait la une de tous les médias après un assaut du Raid visant à neutraliser le commando de terroristes qui avait frappé Paris cinq jours auparavant. Aujourd’hui, le souci des habitants du quartier de Jawad semble plutôt être la fermeture de la Poste à 14 heures par « mesures préventives » en raison de l’Euro. Il faut aller plus loin, au primeur du 49, pour que les langues se délient. « Je suis arrivé à 4h30 du matin ce jour-là, on nous a bloqués et ça a canardé, tatatatata, boum, boum, ça ne s’arrêtait plus » , se souvient Seraf, le patron portugais des lieux. Qui considère que les habitants de l’immeuble à moitié démoli par les forces spéciales ont finalement eu de la chance dans leur malheur : « Au début, ça a été dur pour eux, mais finalement ils ont tous été relogés, alors qu’avant ils vivaient dans des appartements infestés de rats. » Suffisant pour que l’horreur laisse place à la teuf ? Pas forcément. « D’habitude quand il y a un match, on voit passer des Allemands, des Anglais, avec les maillots, poursuit Seraf. Là, on a dû voir passer deux Roumains. » Aymen, l’employé tunisien du patron, affirme pourtant qu’il y a aujourd’hui plus de clients que d’habitude. « Mais pas grâce à l’Euro. Plutôt parce que c’est le ramadan et que les gens ont des envies, explique-t-il en coupant de grosses pastèques en quatre. Ils se privent toute la journée, donc ce soir, ils ont envie de se péter le bide devant le match. »
18h12. Nos Français sûrs.
18h07. Point sécurité autour du Stade de France.
Pour l’instant, tout se passe bien aux alentours du Stade de France. Plutôt détente. Les forces de l’ordre sont là « depuis 15h » et sont mobilisées « jusqu’à 2 heures du mat’ » . Côté panoplie, ils disposent « d’une lacrymo, d’une telesco et de la psycho » . Mais il n’y a pas eu à utiliser tout ça jusque-là. « Pour l’instant, ça va, il n’y a eu que très peu d’interpellations. »
18h04. Un petit coucou de Karadoc.
À 24 heures de la der des ders du spectacle d’Alexandre Astier, L’exoconférence, à Bercy, le metteur en scène Jean-Christophe Hembert est à des années-lumière de la folie bleue qui s’est emparée de la France ces dernières semaines. « Ce n’est même pas à cause du spectacle de demain, précise-t-il d’emblée. Non, c’est juste que je n’arrive pas à me laisser prendre par le truc. » Peut-être aussi parce que son truc à lui, c’est l’Olympique lyonnais et rien d’autre. « Je serai carrément plus excité par le match de reprise de l’OL en juillet contre Lyon la Duchère ou je ne sais qui (rires) ! Bon, je vais quand même regarder le match dans un troquet près de Bercy, mais demain, on est sur le pied de guerre à 5h du mat’, donc je ne vais pas faire de folie. »
18h. Entrée dans l’arène.Ouverture des grilles du Stade de France. C’est parti. Les premiers chants avec.
De 16h à 17h59
17h50. Devant le Stade de France.
Les métros sont bondés sur la ligne 13. Il y a déjà du monde devant l’entrée principale du vaisseau français. Il y a des chapeaux, surtout des supporters roumains, quelques vendeurs de places, des familles et de la patience. Les grilles ouvrent à 18 heures. C’est plutôt tranquillou et le voisinage sera content : peu de bruits à Saint-Denis.
17h44. On voulait Eve Angeli, on vous livre un évangéliste.
Rue de la république, à Saint-Denis, l’axe piétonnier et commerçant de Saint-Denis. Un homme dégarni venu spécialement de Courbevoie alpague les passants. Il y a quelques années, il a rencontré Jésus, et depuis il essaie de le présenter à tout le monde. Sur le prospectus rose qu’il peine à refourguer, une invitation à venir découvrir la Bible, « un message de notre temps » , à l’Assemblée évangélique de Pentecôte de Saint-Denis, ce vendredi à 20h. L’événement ne risque-t-il pas de pâtir de la concurrence du match d’ouverture de l’Euro ? « C’est une bonne question, admet le prêcheur de bonne parole. Ce sont des Américains qui sont venus spécialement et ils voulaient le faire à ce moment-là. Ce sera en français et en anglais, mais le pasteur est normand, hein. » L’essentiel est ailleurs. « Moi ce qui m’intéresse, c’est que la parole de Jésus soit propagée. Car vous savez, après la mort, il y a une vie éternelle, vous allez soit en enfer, soit au paradis. Si vous croyez en Jésus, vous irez au paradis. » Même en cas d’élimination au premier tour ?
17h38. Avec les « marcheuses » de Belleville.
Chez ces prostituées asiatiques qui garnissent l’artère principale du quartier populaire du nord-est de Paris, on se moque du football. « Nous on veut les supporters » , confie Li, l’une des plus belles silhouettes du boulevard. « Le mois de mai a été pourri à cause de la pluie. Les clients ne sortaient pas assez. On espère se rattraper avec l’Euro. On est moins connu que le bois de Boulogne, mais nos prix défient toute concurrence. » Comme quoi, les retombées économiques de la compétition sont attendues dans tous les secteurs d’activité.
17h33. Grosse teuf à la fan zone de Saint-Denis.
17h20. Au parc de la Villette, Paris.
L’Euro dans moins de quatre heures ? Pour Jérémy et Dali, c’est loin d’être l’excitation. Pendant que quelques joueurs de foot amateurs s’exercent aux passements de jambe sur la pelouse de la Villette, eux préfèrent jouer avec les mains, avec sérieux, en bons joueurs de volley. « Je ne vais pas regarder le match ce soir. J’avais le choix entre ça et un concert, j’ai pris le concert » , balance Jérémy entre deux gorgées d’eau. Ils regarderont quand même la compète, un peu, et espèrent bien que la France gagnera… Dans tous les sports. En particulier cet été. Pour eux, l’enjeu est ailleurs : c’est Ligue mondiale et JO. « Peut-être qu’il y aura un peu plus d’engouement pour notre sport ensuite, si on gagne. C’est déjà mieux grâce à L’Équipe 21. Mais quand on voit qu’en Pologne ou en Russie, les mecs jouent avec des supporters qui allument des fumis… Ce serait un bon kiff d’avoir ça ici aussi. » Et pourquoi pas des fumis à l’Euro tant qu’on y est ?
17h12. Un poème venu tout droit de la place des Vosges, à Paris.
Maria, fan de la France, déclame, depuis la Maison Victor Hugo de Paris, son plus beau poème.
17h05. Un peu de politique, juste un peu.
Du côté des sièges des partis politiques, rien de prévu. Le PS n’organise pas de soirée, même si sa porte-parole, Nadège Abomangoli, aurait été pour : « Faudrait le faire, organiser une soirée. Quand j’étais conseillère régionale, on le faisait à la région. » Ce soir, c’est donc chez des amis qu’elle regardera France-Roumanie, avec un dispositif bien précis : « J’ai mon petit rituel, à chaque premier match des Bleus dans une compétition, je vais chez le coiffeur et je fais une manucure. On a tous nos tocs ! Je regarde tous les matchs avec mon fils de 13 ans aussi, c’est une mascotte, dès que je regarde un match avec lui, les Bleus gagnent. Et j’ai mon coussin fétiche, qui me suit depuis l’Euro 2000 et que j’aurais encore avec moi ce soir. Je suis superstitieuse ! » Une organisation militaire qui peut toutefois s’emballer en cas de match à trop gros enjeu : « Pour France-Togo à la Coupe du monde 2006, j’avais tellement les jetons que je suis allée au cinéma pendant le match, il n’y avait personne ! »
Chez les Républicains, on se montre ambitieux : « On ne fait rien ce soir, on mise tout pour la finale ! » lâche-t-on dans les couloirs de la rue de Vaugirard. Nicolas Sarkozy sera au stade de France ce soir, tandis que le porte-parole du parti, Guillaume Peltier, a tout prévu devant le siège de la communauté de communes dont il est président, à Neung-sur-Beuvron en Sologne : « J’ai installé un écran géant, et on prévoit 400 à 500 personnes. C’est une minifan zone! Moi, je suis passionné de football, j’ai joué dix ans numéro 6. Je ne conçois pas de regarder un match de football autrement qu’avec des amis ou mes administrés, c’est un moment où se mélangent le patriotisme et la convivialité. »
17h. Les Nord-Irlandais découvrent la grève à gare de Lyon.
Paul et Dean, de Belfast, attendent à la gare de Lyon. Ils sont partis ce matin d’Irlande du Nord et espèrent arriver à l’heure à Nice pour le match face à la Pologne, dimanche. « Notre train vient d’être annulé à cause de la grève. C’est chiant… » Malgré tout, ils restent optimistes et l’assurent : « L’Euro ? On va le gagner bien sûr. » Avant de partir chercher la boutique SNCF sur un petit air chantant. Will Grigg´s on fire, your defence is terrified…
16h57. Kaba Diawara dans la place.
Sur le chemin de Canal +, où il va présenter le match d’ouverture pour Canal + Afrique aux côtés de Habib Beye, Pape Diouf et M’Boma, ce bon vieux Kaba se dit prêt à encourager les Bleus : « Hier, j’étais à la tour Eiffel pour le concert, je me suis mis dans l’ambiance et ça me fait plaisir de voir les Parisiens ultra motivés. Certains m’ont même demandé de signer le drapeau français. » Même en cas de victoire des Bleus, l’ancien attaquant ne compte pourtant pas faire la fête : « Demain, je suis de nouveau missionné par la chaîne, et comme les matchs commencent à 14h, il faudra être d’attaque. » On peut être sûr qu’il le sera. « J’avais huit ans en 84 et j’étais pro en 98. C’est donc la première fois que je vais pouvoir profiter pleinement d’une compétition internationale à domicile. Ça va être fun. »
16h55. Chez les king du duplex. Mise en abyme.
Dans le car-régie de BFM TV, au pied de l’hôtel des Bleus, Paris-Bercy, Michel* est là depuis 14 h : « Et encore, j’ai remplacé quelqu’un, ça fait depuis 6h du mat’ qu’on est branchés ! » Mais pour quoi faire ? « Ben les Bleus sont là depuis hier, donc nous aussi. On a le présentateur plus loin, on donne des petites infos… Ouais, ok, c’est un peu pour meubler. » On ne va pas les blâmer : quand est-ce que ça commence, putain ?!
(* Prénom d’emprunt)
16h51. À Brunoy, ville cossue de l’Essonne, la température peine à grimper.
« Moi, les joueurs de l’équipe de France, je leur donnerais bien des cours de français. » Dans la salle des profs du lycée Talma, difficile de trouver un seul enseignant capable de citer trois noms de la bande à Deschamps, mais on reste persuadés que « dans l’ensemble » , ils sont « quand même pas très intelligents » , les Bleus. Du côté des élèves, le problème de manquer les matchs ne se posera pas : c’est le dernier jour de cours. Il faut aller jusqu’au gymnase pour trouver un prof de sport passionné. Et Monsieur Gallet l’avoue : « Même à l’approche de l’Euro, le foot, c’est pas un sujet porteur ici. » Pas plus d’engouement à la caserne de pompiers où le « chef de garde » indique que, ce soir, la télé ne sera pas allumée : « D’habitude, on se fait une bouffe devant le match, mais là, on est encore occupés par les inondations. » Pour palper une véritable passion bleue, il faut incontestablement se rendre à l’endroit où les brochettes d’agneau et la sauce blanche maison font figure de prétexte pour parler football. C’est ici, au grec Le Régal, que le chef Söner – « ça s’écrit comme döner, mais avec un s. C’est pas fait exprès(rires) » – va vivre la compète. « On n’attendait que ça. C’est le ramadan, donc au niveau des ventes, on est dans l’inconnu pour ce soir. Mais l’Euro, ce sera un putain de passe-temps, surtout l’après-midi quand il n’y aura personne. Je me pose avec une assiette de viande et ma bière, je kiffe. » Malgré des origines turques, Söner est fier de supporter l’EDF. « Dès que je sers un client, je lui balance un « Alleeeez les Bleus » en même temps que sa commande. Ça redonne le sourire. Il faut que les gens soutiennent la France. » Un sacré Döner de leçons.
16h48. On part à Bordeaux.
Dans la ville des jupes et du Juppé, on peine à se chauffer. Ou alors, seulement à la gare Saint-Jean, où les quelques bénévoles tentent d’aiguiller les premiers arrivés gallois, qui affronteront samedi la Slovaquie : « Walk 10 minutes, and go to bus, or go find two tramway stations after » , conseillent ces bilingues d’un autre temps à un couple frappé du dragon. Il faut dire que depuis la matinée, tout est ici aussi approximatif. Le temps d’abord, puisque qu’après un rayon de soleil au lever du jour, la pluie s’est décidée à vider les terrasses de la ville. La fan zone ensuite, provisoirement fermée pour un sac abandonné. Enfin, les tramways et bus, mis à l’arrêt par la grève des conducteurs, et obligeant donc les arrivants à oublier la ligne C amenant dans le centre pour emprunter le macadam humide. Tout un programme. Du coup, les signes de fête se font rares. Pas un maillot bleu dans les rues, pas de cris, rien. La seule émotion réside dans les yeux de cette jeune lycéenne, prostrée sur la table du MacDonalds des Victoires, et consolée par ses copines après avoir été lâchement larguée par son boyfriend à mèche. Au Milton Georges, ou plutôt chez Maria, la tenancière, on se veut toutefois positif : « Je sais qu’il y aura du monde les soirs de match. D’ailleurs, vous savez s’il y a des matchs qui se disputent en même temps ? Parce que nous, on a les deux écrans, donc on peut mettre un match sur l’un, et un match sur l’autre ! Et on espère voir le Portugal ! » Accolé au plasma, le maillot lusitanien ne fait pas de doutes sur cet amour pour les mèches de CR7. L’attrait des clients pour un coca à 2 euros, un peu moins. 20 minutes plus tard, le couple croisé à la gare se présente une nouvelle fois, mais sur la place Sainte-Catherine. L’homme s’arrête, évalue le plan et regarde sa bien-aimée, trempée par un mélange de pluie et de transpiration : « Fucking strikes » . Heureusement que certaines vitrines appellent encore à la fête.
16h44. Réaction motorisée de Fred Piquionne
Frédéric descend de son scooter en plein Paris pour donner son programme : « Je dois faire un journal sur France Ô ce soir pour présenter l’Euro, puis ensuite je suis en débrief avec Jacques Vendroux et Alain Giresse jusqu’à 23h sur France Info. » On est inquiets : « Oui je vais voir le match là-bas, pourquoi ? Mais il y aura les images, hein, je vais pas l’écouter à la radio. » Ouf. « J’aimerais bien une belle victoire claire, nette et précise pour bien lancer la compétition. Un 3-0 ce serait bien, pour que ce soit bien clair, Griezmann, Payet et Giroud, du classique. Un match sans peur. J’ai envie d’une raclée. » Frédéric Dard.
16h35. Pionnier (et on ne parle pas de Laurent).
Le premier homme non accrédité à entrer dans la fan zone Champ de Mars ce vendredi. Même s’il ne parle pas français et qu’il ne veut pas donner son nom, le Prems’ est tout heureux de prendre la pose. La demi-heure de retard pour l’ouverture au grand public ? « Je m’en fous, j’ai tout mon temps. Puis je reste pas longtemps, j’ai des places pour le match ce soir ! » Un vrai supporter des Bleus, puisqu’il est derrière l’EDF depuis… 1998.
16h33. Auto-promo.
Un très beau sommaire à découvrir pour commencer cet Euro de la meilleure des façons.
16h30. Comment ça va Saint-Denis ?
Alors qu’au pied de la basilique de Saint-Denis, un parterre d’enfants réunis pour participer à une « Euro Dictée » préfèrent s’interrompre pour gueuler « Allez les Bleus » dès qu’ils voient passer des supporters.
16h26. Au PC sécurité de Paris-Bercy, avant le concert d’Adele.
Tout le monde n’est pas branché sur estcequecestbientotlapero.fr. Pour Azzedine, c’est l’heure de l’embauche. Mais il s’en fout : « Ça fait 3 ans que j’ai plus la télé ! » Alors, pas d’Euro ? « Ça m’intéresse moins. En 84, ouais ! Le premier match contre le Danemark, la finale face à l’Espagne, avec l’autre qui se prend pour Chaplin… Mais c’est bon, j’ai passé l’âge, j’ai 41 ans maintenant. » Et les grands enfants alors ?
16h22. Sur les bancs de l’école.
Jean-Baptiste Guégan est prof d’histoire-géo dans un établissement de l’ouest parisien dans des classes de 4e, 2de, TES et TS et enseignant en géopolitique du sport à l’ESJ, l’ISTEC et l’EDHEC. « Les élèves sont surexcités et très impatients de voir l’Euro commencer. Ils étaient en nombre en bleu aujourd’hui, et certains avaient les maillots ou des petits drapeaux. Un vrai bonheur pour les intéresser aux cours. » Monsieur le professeur livre surtout quelques conseils pour les terminales, à l’approche du bac : « D’abord, ne pas regarder tous les matchs, le bac commençant la semaine prochaine. L’Euro comme Roland Garros doivent être des pauses méritées et non des moments qui empiètent sur le travail. L’idée est donc de faire le maximum avant les matchs que l’on a choisis (pas plus d’un par jour). Cela permettra d’en profiter, de se détendre et ne pas culpabiliser. » Un dernier conseil pour la route ? « Éviter de regarder un match le soir des plus gros coefficients et entre les épreuves. L’envie peut parfois prendre le pas sur la réussite à l’examen. Pour les garçons, notamment, tout tournoi de foot est un danger et un supplice supplémentaires. »
16h19. Pan, on dégaine Thierry Braillard, secrétaire d’État chargé des Sports.
À la terrasse du Secrétariat aux sports à cinq heures du coup d’envoi, sous la chaleur d’un ciel incertain, Thierry Braillard ouvre Le Monde, pleine photo sur les incidents de jeudi à Marseille : « C’est cela que je crains le plus aujourd’hui, ce type de violence hooligan qui ne représente en rien les valeurs du sport. » En retard à courir partout, il confesse un seul moment de détente, « quand je suis sorti de RTL et que je suis tombé sur mon ami Sidney Govou avec qui j’ai soufflé un peu » . Il attend surtout maintenant de voir les équipes pénétrer sur le terrain du Stade de France : « L’aboutissement de 26 mois de présence au gouvernement durant lequel ce fut une préoccupation souvent première. Et je sens que cela va être un grand moment populaire avec un douzième homme bien plus présent qu’en 98. On oublie qu’alors Dugarry s’était fait siffler au Vélodrome contre l’Afrique du Sud, sans parler de l’édito d’un certain quotidien. » Amen !
16h16. Les planches.
Au théâtre du Rond-Point, on aime bien parler de l’Euro. Peut-être parce que « le théâtre c’est un art d’équipe, comme le football est un sport d’équipe » , avance Jean-Michel Ribes, qui a juste le temps de lâcher quelques mots d’encouragement avant de rentrer dans son taxi, direction la gare. « Le ciel bleu va arriver grâce aux Bleus. Je suis persuadé qu’ils vont nous dégager nos têtes du brouillon, du brouillard, et de la bouillie qu’il y a en ce moment. » Joli. Mais pas autant qu’Olivier, metteur en scène et comédien, qui n’arrête pas de tourner sur sa chaise à l’entrée. Pour lui, pas de doute, « vu comment c’est parti » , cet Euro 2016 sera placé sous le signe de l’absurde. « Je vois bien Giroud meilleur buteur et Rami qui claque sa tête en finale. Une belle histoire de rédemption. » Une analogie complète serait même possible avec En Attendant Godot : « Bien sûr, Godot, ça serait Benzema, qu’on attend, mais qui ne vient jamais. »
16h15. Coup de fil à Constantin Pompiliu-Nicolae, historien du sport et consultant TV en Roumanie.
À Bucarest aussi, on attend avec impatience le match de ce soir. « Évidemment, tout le monde est très excité ici aussi pour ce match, même si notre sélectionneur Anghel Iordănescu a dit en conférence de presse que la qualification se jouerait plus lors des autres confrontations, surtout contre l’Albanie. Pour la petite histoire, Iordănescu, qui est un personnage très religieux, a mis sur Internet des photos de lui baisant une icône. Sa femme est partie hier en France avec toute la famille et l’autre moitié de l’icône en question. En gros, le sort des Roumains est désormais entre les mains de Dieu ! Les Iordănescu ont été interrogés à leur arrivée en France à l’aéroport. » Et les supporters roumains, ils seront nombreux dans les rues roumaines ce soir ? « Oui, mais à ce sujet, il y a un problème assez marrant qui se passe ici à Bucarest. En fait, il y a unefan zonequi a été installée par la mairie dans le parc Bazilescu pour suivre le match, sauf que la loi roumaine sur les manifestations publiques dit que de tels événements doivent être stoppés à 23h au plus tard sans exception. Sauf qu’avec le décalage horaire, le match commence ici à 22h et les responsables de la mairie ont annoncé que seulement la première période du match allait pouvoir être diffusée. Ça a généré une grande polémique dans la presse. »
16h10. Joan 32 ans, conducteur de taxi vélo.
Il y a un Roumain pessimiste dans la capitale. Et So Foot l’a déniché pour vous. « J’y crois pas du tout pour ce soir, c’est mort. La France va nous exploser » , expose Joan, 32 ans, fataliste vélo-taxi en attente de clients sur la place de l’Étoile. « Je fais ça toute l’année, mais c’est sûr qu’avec l’Euro, j’attends un petit boom au niveau de l’activité » , détaille-t-il, en massant ses cuisses rebondies, engoncées dans son jean. « Le prix d’une balade, ça dépend. Avec moi, on peut tout négocier. En moyenne, c’est 30 euros de l’heure. » Deux clients arrivent, direction la tour Eiffel. Notre ami disparaît entre les voitures, tractant plus de 100 kilos, tel Marco Pantani dans le Tourmalet. Qu’on se le dise, le vélo, « c’est bon pour la santé » .
16h09. Issam, 32 ans, conducteur de métro
Sous la place de la Nation, le métro de la ligne 2 s’apprête à partir. Dans son cockpit, Issam à la manœuvre. Cela fait deux ans que ce conducteur discret arpente les galeries souterraines de la ville de Paris, entre ombres et lumières. Ce qui lui donne un avis assez nuancé sur l’équipe de France : « Je pense qu’on va battre la Roumanie, sinon c’est lalose, mais je suis plutôt sceptique quant à une possible victoire finale. On a perdu trop de joueurs importants, et ceux qui les remplacent n’ont pas le niveau. Et puis on n’a pas pris Ben Arfa, c’est dingue. » Outre Adil Rami, ce qui inquiète Issam, c’est bien le risque d’attentats qui plane sur la capitale. Tandis que les visages flous sur le quai disparaissent en un flash, il théorise, lancé à plus de 80 km/h dans un tunnel : « Le plus important, quand on conduit un métro ou qu’on organise un Euro, c’est la sécurité. »
Et un petit jeu qui vaut le détour.
16h07. Photo avec Super Victor
Impossible de rater sa gueule souriante et son air horriblement amical. Super Victor s’affiche en grand à l’entrée du magasin Celio des Champs-Élysées, particulièrement bien placé pour appâter le chaland. « Ici, c’est une belle zone d’expression pour les supporters, c’est sûr que notre magasin en profite » , explique Thibaut, qui fait du marketing pour l’enseigne. Sa tactique ? Offrir une photo gratuite avec le successeur de Footix. Redoutable d’efficacité. Et d’hypocrisie, puisque personne ici ne comprend vraiment ce que les touristes lui trouvent. « Moi, je trouve qu’il a une tête de personnage de manga » , balance le jeune homme, qui prend malgré tout la pose de bon gré. « Vous êtes dur avec lui » , s’insurge Florence, la photographe. « Moi, je le trouve sympa. » Sympa comment ? « Je sortirai pas avec lui non plus. De toute façon, il est trop jeune pour moi. »
16h02. Ivo le clown triste
Au pied de l’Arc de triomphe, un visage triste poudré de blanc et de rouge apparaît au milieu des touristes qui enchaînent les selfies. Tout le monde veut sa photo avec Ivo, le clown de service. Venu tout droit de Bulgarie, Ivo ne parle pas français, ni anglais, ni espagnol. Encore moins japonais. Pour faire passer ses messages, restent le mime, la tendresse et la mélancolie. Entre deux bisous sur la joue d’enfants déboussolés, il trouve une minute pour baragouiner, en épongeant son maquillage dégoulinant : « Je suis ici pour le travail. J’ai quatre enfants à nourrir. » Le voici donc enchaînant les petits numéros, contre de maigres euros. « Le business n’est pas bon. Il n’y a pas encore assez de monde. » Promis, demain ça sera tout un cirque.
16h. Petit point ligne 13.
Déjà un bon paquet de maillots bleus qui descendent de la 13 à la station Porte de Paris.
De 14h à 15h59
15h59. Micky le motard, sur le boulevard Beaumarchais, 11e arrondissement de Paris.
« Ouais non, moi, le foot, c’est pas trop ma came. Et chez mes potes bikers non plus d’ailleurs. On préfère nos bécanes. » Mais du coup, tu vas faire quoi ce soir, Micky ? « Jouer avec mes enfants tranquillement. » Mais pas au foot.
15h53. Adrien Regattin, en voiture côté passager.
À quelques heures du début du match, Adrien termine les préparatifs de la soirée. Un petit tour à la mosquée le matin, les courses au supermarché en début d’aprem’, histoire de faire le plein avant la rencontre, puis direction la maison de vacances, qu’il a louée sur ses terres, à Montpellier, avec sa famille et ses amis. « Là, on va aller piquer une tête dans la piscine, il fait 27°C, et on enchaînera par un petit foot entre potes avant de se poser tranquille devant la télé. Je commence à être impatient de voir les Bleus lancer leur Euro ! » Patience, on y est presque.
15h43. Au Bucovina, petit resto roumain du 11e arrondissement de Paris.
Il n’y a pas un chat ou presque. En terrasse, seules deux femmes discutent autour d’un café. Anda, 30 ans, est originaire du petit village de Curtea De Argeș, non loin de Pitești où les usines Dacia règnent en maître. À ses côtés, Sarah, 65 printemps, est française. Pour le match de ce soir, chacune y va de son petit pronostic. « On va vous battre ce soir, on est trop forts » , lance Anda, un brin provocatrice, à sa nouvelle amie rencontrée quelques minutes auparavant. « Je suis aveugle, dit Sarah, et elle m’a gentiment aidée à traverser la rue. Moi, je pense qu’on va battre la Roumanie sans souci ! Même si je ne peux plus regarder les matchs, je vais écouter celui-là avec les oreilles grandes ouvertes. » Les paris sont lancés.
15h40. Dans l’igloo boutique officielle de la gare du Nord.
Un homme entre, sûr de lui, maillot du Bayern sur le dos, et se dirige vers la vendeuse. « Ah mais vous n’avez pas de maillots ? Je cherche celui de l’Algérie. Je veux que celui de l’Algérie, moi. » Son Euro va être long…
15h39. Patrick Chesnais claque sa décla.
À quelques heures d’un match d’ouverture attendu par tout un pays, Patrick Chesnais se prépare en toute quiétude. L’acteur et homme de théâtre sera l’un des privilégiés tricolores qui assisteront aux premières foulées de Griezmann et consorts au Stade de France : « J’y vais avec mon fils et des amis. Je suis content parce que ça s’annonce festif. Je pense qu’on va dérouler contre la Roumanie, peut-être pas tranquillement, mais on va dérouler… On part favoris ce soir, mais même favoris pour la compétition. Même si tout cela reste très ouvert. Après, à chaque fois qu’on a reçu chez nous, on a gagné donc… Les gens vont pouvoir se libérer de toute cette sinistrose qui nous plombe depuis des mois et des mois. Ils vont s’exprimer, agiter fièrement leurs drapeaux tricolores, chanter et crier. Je suis sûr que ça va être la liesse. J’ai hâte de vivre ça. On va partir assez tôt vers 18h, 18h30. J’ai réservé une place de parking, donc on est tranquilles. » Si ce fan revendiqué de Javier Pastore est en plein tournage actuellement, il promet d’être un suiveur assidu de la compétition : « Ça va être compliqué durant toute la compétition parce que je tourne tous les jours durant cette période. Il va falloir que je jongle entre les enregistrements, les replays, etc. »
15h31. Sous le métro de Barbès.
Quatre Roumains perdus, chapeau bleu-jaune-rouge sur la tête et bataillant difficilement avec leur plan de Paris. « Comment on rejoint le stade de France ? » Les deux parents, le fils et la fille sont déjà stressés à quelques heures du match. Ils ont pris l’avion depuis Bucarest uniquement pour ce match et repartent ensuite. Le fils est confiant tout de même pour le résultat. « On va gagner 1-0. » But de ? « Ah ça, je ne sais pas encore. » Et ils s’éclipsent le plus vite possible vers la gare du Nord.
15h25. Palais Bourbon, pour vous.
À l’Assemblée nationale, pas la peine de chercher des députés, « ils sont tous partis, les bureaux sont vides, prévient-on à l’accueil. Ils ont fini l’examen de la loi Sapin très tard jeudi soir, puis ils sont rentrés dans leur circonscription regarder le match. » Lui s’en fiche, il n’aime pas le football et préfère le rugby où il y a moins de voyous. Du coup, il travaille à l’Assemblée, logique.
15h18. Espagne toujours. On prend des nouvelles de Rodéric Fillipi.
En vacances en Espagne, Rodéric ne va pas vous surprendre : « Le match ? Ah oui. Bah non, je ne regarderai pas, ça ne change pas. J’ai prévu de sortir avec des amis, je joue assez au foot pendant l’année pour le regarder en plus quand je suis en vacances. » Les dents serrées.
15h13. Défense toujours. David de Gea impliqué dans une sale affaire.
Tout était finalement trop calme depuis quelques jours. Après la bande à Deschamps, c’est au tour de la sélection espagnole d’être touchée par un scandale naissant. Il y a un mois, Ignacio Allende Fernández, surnommé « Torbe » , était arrêté en Espagne et placé en détention provisoire dans le cadre d’une enquête pour abus sexuels sur mineures, diffusion de pornographie infantile et traite d’être humains.
Depuis, l’enquête a progressé et a connu vendredi un rebondissement énorme : un témoin anonyme a accusé David de Gea et l’attaquant de l’Athletic Bilbao, Iker Muniain, dans le cadre d’un vaste scandale sexuel sur mineure. Les faits auraient eu lieu en 2012. Isco est également suspecté. Lire la suite ici.
15h07. Devant le ministère de la Défense, 19 boulevard de La Tour-Maubourg, à Paris.
Un car d’officiers de la marine patiente. Ils accueilleront le ministre roumain de la Défense à 17h, et ne savent pas quand ils seront libérés. « On ne sait même pas si on pourra voir le match, mais dans tous les cas, on n’a aucune place au stade ou de soirée au ministère, aucun traitement de faveur. Si on le regarde, c’est à la base ! »
14h59. Chez Petzouille, la revanche d’un paysan.
Rue du Faubourg-Poissonnière à Paris, c’est « la bricole : on sort le rétro, on pose une planche en carton et on dégaine bière – Ricard, à la bonne franquette. » Mais Thomas, maillot de rugby et short du PSG, ne s’arrête pas là : « On va faire des spécialités de l’Europe en fonction du match. Et si tu viens avec une écharpe ou un maillot bleu, on offre le shot : pomme – poire tatin, vodka. » Testé et approuvé.
14h55. Bière > Casanis
Ça y est la bière commence à monter chez les Anglais.
14h49. Marseillinho.
« L’Euro ? Non, nous, on fait de la capoeira. On vient du Brésil, mais le foot, c’est pas notre truc. Pour vous faire plaisir, on va dire qu’on supporte la France. T’as une pièce ? » Paulo, membre du groupe de la capoeira de rue.
14h45. Miss Wendy remet le couvert !
Reçu dans notre boîte mail : « Bonjour SO FOOT, c’est MISS WENDY. Je vous fais parvenir une petite vidéo d’encouragement à notre équipe des BLEUS ! » Après une première vidéo envoyée ce matin, Miss Wendy joue cette fois-ci la perfectionniste : « Je trouve celle où je porte des lunettes bleu blanc rouge plus dynamique et expressive. Bonne lecture et BON EURO ! ! ! » Il va être très bien cet Euro.
14h40. Visite de la fan zone pour la presse.
Pas de fan zone avant 16h pour les supporters des Bleus. La raison ? Jean-François Martin, adjoint à la mairie de Paris en charge des sports et du tourisme, a choisi de faire sa visite privée du lieu à la presse ce vendredi après-midi. Et forcément, le monsieur se fait attendre. L’occasion de remarquer que l’Euro n’intéresse pas que les Français. Des journalistes italiens (un peu), asiatiques (beaucoup) et anglais (énormément) sont dans la place pour découvrir l’endroit-où-pourrait-se-dérouler-le-prochain-attentat-mais-où-il-n’arrivera-rien-car-la-sécurité-est-plus-préparée-que-jamais. La visite démarre. Personne à l’horizon si ce ne sont les organisateurs ou les forces de l’ordre (parmi lesquelles se cache le sosie de Julien Courbet). Après avoir parlé de logistique, qualifié le McDo de la fan zone d’ « exceptionnel » , serré la pince aux policiers et être emmerdé par la musique trop forte, le politique joue le jeu de l’interview télé. Hop hop, mission achevée, la fan zone va pouvoir ouvrir ses portes.
14h33. Pronostic anglais.
« 1-0 but de Kane » . Les Anglais, comme toujours très en avance, se sont bien installés en terrasse à Marseille. Plus que 24 heures à attendre, sous le soleil et le houblon.
14h26. Dernière prise de pouls dans le quartier de Lassana Diarra.
Chez ceux qui tiennent les murs, et qui connaissent bien Lassana Diarra, tous regarderont l’Euro, même en l’absence de leur protégé dans les 23 de Didier Deschamps. Un seul boycottera : « Parce que Benzema n’est pas là. »
14h15. Dans les couloirs du métro parisien…
Devant la pub KFC dans les couloirs de la station Marcadet-Poissonniers, deux ados s’arrêtent : « Putain, même pour ça, ils n’ont pas pris Benzema… » On n’est pas rendu….
14h13. Gustave de Kervern entre dans son Euro, serein.
Pendant le mois de juin, l’équipe du Groland lève le pied. Pas d’enregistrement de sketchs donc. Une aubaine pour Gustave de Kervern qui, au-delà d’être un adepte des petits bistrots de village, est aussi et surtout un grand passionné de foot. Il va donc pouvoir suivre cet Euro en toute sérénité, tout en continuant à plancher sur le scénar’ de son prochain film qu’il tournera avec Benoît Delépine, son compère de toujours. « Là, je suis à Paris, tranquillement posé chez moi. Je suis content que ça commence enfin, même s’il n’y a pas d’excitation particulière avant le match de ce soir. Je suis serein. » Mais comme pour les bacheliers en période d’Euro, le climat n’est pas franchement propice au remuage de méninges. Et le scénario alors, il avance quand même ? « Bof, non, ça traîne… Avec Benoît, on tourne autour du pot depuis deux ans. Je vais rentrer chez moi à l’île Maurice, pour faire ça dans le calme. » Pour ce qui est du France-Roumanie de ce soir, Gustave va se la jouer solo : « J’ai jamais aimé regarder du foot au bistrot. T’entends rien, t’es serré et tu ne peux pas te concentrer. Et puis les vannes de beauf au troquet, j’ai eu ma dose. Pour moi, un match, ça se déguste tout seul. Ou avec 2-3 potes à la limite. » Gustave, le passionné vrai.
14h10. Métro Trocadéro, Paris.
Une supportrice roumaine, dans un français très approximatif, demande à deux supporters des Bleus : « S’il y a pluie, les joueurs continuer le match ? » Rolland-Garros a visiblement laissé des traces.
14h02. Avec Ludivine Diguelman, joueuse de Montpellier.
Pas d’vacances pour les vrais nanas : quand elle ne joue pas à Montpellier, Ludivine Diguelman est agent de surveillance de la voie publique pour la ville. Donc aujourd’hui, elle est « au travail ! Mais ça va, je finis à 17h30, donc j’aurai le temps de rentrer. » Et comme tout le monde, elle va se « caler tranquillement devant le match avec des amis, peut-être des joueuses du club, on va s’appeler dans l’après-midi » . Un prono ? « Ça devrait le faire. » On ne sait pas encore si elle enfilera une perruque bleu-blanc-rouge.
De 12h à 13h59
13h56. Coup de fil à Étienne Didot…
Pendant que la France monte gentiment en pression, Étienne Didot, lui, se la coule douce en Amérique latine, au Chili, dans la patrie de sa dulcinée. Il y a pire comme cadre pour digérer la folle fin de saison vécue avec le Téfécé ! Et le match des Bleus dans tout ça, Étienne ? « Bah, je ne suis même pas sûr qu’ils diffusent le match quelque part… Pour tout dire, j’avais presque oublié en fait ! Et puis on est au Chili et ici, ce soir, c’est Copa América ! »
13h51. Avec Loïc Canitrot.
« Tu sais, j’ai appris qui était l’adversaire de la France ce soir par mes compagnons de cellule, avant-hier, dans le commissariat du 7e arrondissement, des Roumains qui voulaient absolument qu’on parie dessus. Pour leur faire plaisir, j’ai dit 2-2 sans savoir, ils étaient convaincus que les Bleus allaient gagner. » Loïc Canitrot, une des chevilles ouvrières de la Compagnie Jolie Môme, confesse un intérêt plus que restreint pour le ballon rond en ce jour d’ouverture d’Euro. Interpellé et incarcéré après l’occupation des locaux du Medef (au titre de la coordination des intermittents et de la CGT spectacle), durant laquelle il fut blessé par un responsable de la sécurité, il sirote tranquillement son café au bar du théâtre de la Belle Étoile, à la Plaine St-Denis, à quelques encablures du Stade de France. « Pour nous ici, c’est surtout l’occasion de profiter de l’Euro pour « conscientiser » les gens de manière ludique, sans être anti-foot primaire du tout. On va distribuer autour desfan zoneset des accès au SDF des cartons rouges, en espérant que les spectateurs les brandissent devant les caméras pour signifier leur opposition à la loi travail. Enfin, à 18 heures, il y a un rassemblement à Saint-Denis pour rappeler à quel point l’Euro affecte la vie des habitants. (Les hôtels pour accueillir les supporters servent souvent de logement d’urgence en temps normal.) » Lucie, également de la coordination, opine du chef : « Moi, je suis juste contente qu’ils aient renoncé à utiliser la place de la République pour leur promo et l’aient laissée au peuple. » Prochaine cible, la FFF ? « Moi, j’ignore qui est le plus influent du pouvoir aujourd’hui, je continue à penser que c’est le MEDEF, à voir avec les spécialistes… » sourit celui que les médias désignent avec grandiloquence comme l’un des fondateurs de Nuit Debout.
13h46. Devant l’immeuble où a grandi Lassana Diarra, toujours à Belleville, pas de traces de l’Euro, mais plutôt de la révolution en cours…
13h32. Avec l’ancienne institutrice de Lassana Diarra.
Madame Forestier, qui a dirigé Lass au CP, part en sortie scolaire avec ses élèves. Direction la compagnie de théâtre Tamérantong.
13h25. Au café Les Folies, institution de Belleville
Ici, le patron n’a généralement pas de télé, mais en installe une à chaque Euro ou Coupe du monde, même si lui s’en fiche. « Ce soir, je rentre chez moi, je ferme la porte, et je ne regarde rien. » Il ne soutiendra personne, alors qu’un énorme drapeau de l’Irlande est accroché derrière le comptoir. « Ça ? Ce sont des Irlandais qui me l’ont offert, je l’ai mis pour faire plaisir. Si demain tu me ramènes ton drapeau, je le mets aussi, on est tous ensemble ! »
13h23. Dans le TGV Paris-Montparnasse / Bordeaux, numéro 8537.
Le train est aux trois quarts gallois. Voiture 4, Mick et sa bande mettent une belle ambiance. Une atmosphère qu’ils comptent bien diffuser samedi au nouveau stade de Bordeaux, face à la Slovaquie. Et pendant tout le mois. Parce qu’ils en sont certain : le 11 du Poireau ira au bout.
13h19. L’Euro vu de la salle d’attente d’un cabinet médical de Puteaux (92).
Ander, un bébé de 9 mois, gueule et bave dans la salle d’attente en attendant de pleurer pour sa kiné respiratoire. L’Euro, il s’en cogne comme les six adultes présents. Tout le monde attend en lisant Closer. Sauf ce vieux monsieur maghrébin, en costard et avec une canne : « Je supporte l’Algérie et les Bleus, mais je supporte encore plus ceux qui manifestent. Si j’avais pas des problèmes au genou et de l’hypertension, j’irais aux manifs, pas au Stade de France, même si j’espère que la France va gagner ce soir. »
13h01. On se prépare aux Ulis (via Gaye Niakaté, ami de Patrice Évra).
12h40. Bertrand, bras droit de Grégory Wimbée au Five de Lesquin.
Située à quelques minutes de Lille, la commune de Lesquin est surtout connue des footeux pour son Five, créé il y a trois ans par Franck Béria et Grégory Wimbée. Bras droit de ce dernier, Bertrand, 51 ans, qui dit ne pas être emballé par les adversaires de la France, a préparé l’événement comme il le pouvait. « On a créé une formule avec une planche de fromage, une bière et une heure de match avant de regarder France-Roumanie tous ensemble. On a même mis en place un concours de pronostics pour l’Euro. » Pourtant, la journée s’annonce assez calme pour Bertrand et ses collègues. « Honnêtement, ça risque d’être notre pire journée du mois. Tous les Lillois sont montés à Paris ou ont prévu d’aller voir le match dans un bar. » Mais il veut y croire : « Une fois, il n’y avait que deux réservations, mais on a fini à 200 personnes devant l’écran. »
12h36. Pendant ce temps-là, à Marseille…
Au terrain de boules de Saint-Victor, on s’occupe comme on peut. En attendant le Mondial la Marseillaise, mais aussi le début de l’Euro, Fidy, du club de Saint-Giniez, parie : « Si je touche le bouchon, la France gagne ce soir. »
12h14. Eiffel tower
Déception à Pigalle : aucun arrivage de produits en rapport avec l’Euro. Il reste toujours la « Tour est folle » du Sexodrome. Celle-là aussi, on peut la faire changer de couleur d’un hashtag bien placé ?
12h03. Dans le métro…
Yanis et son père Stele ont atterri ce vendredi matin à Beauvais, en provenance de Bucarest. « Pour passer dix jours loin de nos femmes et enfants, un peu, et pour assister aux trois matchs de la Roumanie en phase de poules, beaucoup. » En attendant d’aller à Saint-Denis ce vendredi soir, pour un match qu’ils estiment perdu d’avance, ils traînent dans la ligne 6, vaguement à la recherche de la fan zone. Et discutent du pays avec les musiciens qui défilent dans la rame.
Un vendredi 10 juin au matin
11h58. Boghoss’ entre dans la danse…
S’il ressent l’enthousiasme du pays depuis quelques jours, Alain Boghossian, champion du monde 98, sait que l’ambiance va certainement se décanter dans l’après-midi. « Là, il y a autant de voitures sur le périphérique parisien que d’habitude. » Ce vendredi soir, lui sera au micro d’Orange pour commenter le match. Et il y croit : « Depuis 84, on gagne cette compétition tous les 16 ans, donc c’est bon signe. Les matchs amicaux étaient encourageants, l’équipe joue bien et tout semble réuni pour se sortir avec brio de ce match clé. » Lui aussi en termine avec les préparations : « Ça fait deux jours que je peaufine ce match, que j’appelle différentes personnes en interne pour avoir toutes les infos. Là, le rythme commence à s’intensifier, mais j’ai hâte d’y être. Je connais bien cette équipe, cette pression et je le sens très bien. »
11h44. Entendu sur la rue Oberkampf, à Paris.
« Et la Tunisie, elle est qualifiée ? »
11h30. Irish in Paris.
Tatouages, coups de soleil et maillot de l’Irlande : pour Barney et Jason, l’Euro a commencé jeudi soir. Alors ce matin, à 10h au Carolus de la place Clichy, ils ont un peu de mal à se rappeler le nombre de pintes descendues cette nuit. Pas une raison de se mettre au café, plutôt celle de se chambrer avec les lascars d’à côté qui leur souhaitent la bienvenue au pays en leur rappelant la main de Titi. Mais quand Paulo, serveur du O’Mulligans et compagnon d’une nuit, leur demande leur joueur favori, ils mettent tout le monde d’accord : « Roy Keane man, pure passion ! » Les tibias croisés par le capitaine n’en diraient pas moins. Quoi qu’il en soit, ce soir au Stade de France, les Verts seront pour les Bleus. Cheers mate ! EC
11h11. Elle est là, Miss Wendy !
En exclusivité pour SoFoot.com, la géniale Miss Wendy, grande supportrice des Bleus qui avait sorti le clip Allez Les Bleus à l’approche du Mondial 2014, a tourné une vidéo inédite (en direct du stade de Bourg-Péronnas, quand même !) pour encourager l’équipe de France. Si avec ça, nos Bleus ne sont pas surmotivés…
Pour ceux qui n’avaient pas lu son interview en 2014…
11h03. Allez, pour le plaisir et pour bien se mettre dans le bain, un petit Marcel-Didier qui fait chaud au cœur. Quel smile pour la Desch’…
J-1 avant l’#EURO2016. 12s de détente après une longue et superbe préparation d’avant compétition.#FiersdetreBleus pic.twitter.com/lZoWrJV3kW
— Marcel Desailly (@marceldesailly) 9 juin 2016
10h26. Et ça démarre fort sur le Vieux-Port…
Des caméras, du verre brisé et des morceaux de lunettes. C’est un drôle de petit-déjeuner auquel ont eu droit les riverains du Vieux-Port de Marseille ce vendredi matin. En effet, dans la nuit de jeudi, la cité phocéenne a connu ses premiers troubles. Les faits se sont passés au pub O’Malley’s… Lire la suite ici…
Par la rédaction de Sofoot.com, partout en France