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Liste des 23 : Deschamps écarte Samir Nasri

Par Chérif Ghemmour
Liste des 23 : Deschamps écarte Samir Nasri

Tout le monde en convient ce matin : ce n’est pas strictement sur le plan professionnel que le fautif n’a pas été repêché. Mais plutôt sur le plan du comportement individuel. Des récidives répréhensibles ont gâché plusieurs nouvelles chances qui lui ont été offertes et elles ont fini par indigner l’opinion publique. Conclusion : retour à Marseille ! En Taxi…

Les dieux ont soif

Et si le pas sympa Samir Nasri avait payé pour son presque homonyme encore moins sympa, Samy Naceri ? Mais naaaan, on déconne ! Quoique… Le lourdage de Samir trouve d’abord son explication dans les rites sacrificiels habituels qui précèdent les aventures collectives (réussies ou non). Les dieux ont soif et c’est avec le sang de ceux qu’on sacrifie qu’ils se désaltèrent et qu’ils exaucent les vœux de succès des simples mortels. L’Homme est resté très païen, non ? En foot, l’exemple le plus connu chez nous fut les crucifixions de 1998 : Canto, Gino et Papin (en février 98, JPP avait encore la cote pour le poste de n°9). Un sacrifice qui libérera Zidane, qu’on jugeait possiblement bouffable par l’Outremangeur de Manchester United. Vint ensuite la charrette nocturne des huit sacrifiés de Clairefontaine, repartis illico en taxi soigner leurs plaies éternelles (Anelka, Lamouchi, etc). La victoire du 12 juillet doit beaucoup au sang initialement versé par les sacrifiés et par l’énergie renaissante de ceux des 23 qui échappèrent à la mort. Manu Petit, le meilleur Bleu du Mondial 98, s’était persuadé qu’Aimé ne le garderait pas… Pour l’Euro 2008, c’est la mort qui vint frapper aux portes ! À Tignes, en mai 2008, les victimes furent évacuées en hélico, comme à Khe Sanh.

Les listes élargies puis amputées ont fait florès depuis, un peu partout : on mobilise une trentaine de gars et au dernier moment on en jette sept du haut de la pyramide aztèque pour que les 23 autres soient sanctifiés. On pourrait gloser sur la symbolique du chiffre 7, mais Blanche-Neige le fera plus tard. Voilà. Comme l’a très bien dit DD, en exécuteur froid : choisir c’est éliminer. Choisir c’est donc « tuer » . C’est pas très gai, mais ça marche. C’est « la guerre sans l’aimer » , comme l’écrirait l’autre cynique… Et comme l’opinion publique française goûte très peu un Samir Nasri déjà condamné à trois matchs de suspension après l’Euro 2012, il fait un bouc émissaire très présentable. DD joue sur du velours : ça fait au moins un sujet de fâcherie potentielle en moins avec les supporters. Et puis en disciple de Jacquet, Deschamps a aussi pu mesurer toute la puissance sacrificielle finalement efficiente déployée en 98. L’histoire du rock regorge également de rites sacrificiels qui ont conduit à la réussite. Les Beatles sont nés du sacrifice de Stu Sutcliffe, premier bassiste et être de perfection que Lennon jalousait. La renaissance des Stones passa par le sacrifice de Brian Jones, lourdé en 69. Roger Waters « oublia » d’emmener Syd Barett dans la voiture qui conduisait les Pink Floyd à un concert à Brighton… Twin-Twin aurait pu remporter l’Eurovision. Mais là, c’est les trois toquards qu’il aurait fallu balancer du haut de la pyramide.

Club Med

Les premières explications de DD justifiant le lourdage de Nasri sont assez marrantes : « Il l’a dit lui-même, il n’est pas content quand il est remplaçant. Ça se sent et se ressent. » Marrantes si on avait lu l’interview de la Dèche dans le France Foot de ce même mardi matin : « Si je vois un joueur content d’être remplaçant, je lui dis tout de suite : « Va au Club Med » (sic). » Samir pas content d’être remplaçant ira quand même au Club Med ! Avec Anara Atanes, sa jolie langue de vipère et ses tweets assassins ? DD a aussi mis l’accent sur ses très bonnes perfs en club et moins bonnes en équipe de France : « Je l’ai eu sur sept rencontres, pendant quatre rassemblements. Je l’ai vu entrer(en jeu, ndlr), débuter et ne pas jouer. » Une explication qui tient la route… mais qui tient beaucoup aussi de la mauvaise foi. Sans entrer dans les détails, depuis l’été 2012 et l’arrivée de Deschamps, les Bleus n’ont jamais été grandioses, collectivement et individuellement, et Samir doit être jugé dans ce contexte-là. Samir n’était pas des brillants 1-1 en Espagne (une mi-temps, en fait) et 2-1 en Italie, certes. Mais il n’était pas là non plus (notamment en début de bail Deschamps, du fait de sa suspension de 3 rencontres après l’Euro) lors des insipides matchs contre l’Uruguay à dom (0-0), le Japon à dom (0-1), l’Allemagne à dom (1-2), l’Espagne à dom (0-1). Samir n’était pas non plus de la tournée désastreuse d’AmSud 2013 : outre les deux défaites immondes face à l’Uruguay (0-1) et au Brésil (0-3), l’ambiance fut pourrie sans Nasri par un groupe France fort peu motivé. On connaît la gueulante que DD passa à ces Bleus en toc… À la rentrée, en Belgique, même Bleus peu inspirés : Samir n’entra qu’à la 63e (0-0 final). Un autre 0-0 bien dégueu en Géorgie vit Samir entrer trop tard (78e). En Biélorussie, Samir entra à la 61e quand la France était menée 2-1. Elle gagnera 4-2 (dont un but de Samir) et accédera aux barrages. À l’aller en Ukraine, tout le monde plongea, Samir pas plus que les autres. Si on avait fait un bilan avant le match retour (3-0), l’équipe de France n’était qu’une masse informe d’où personne n’émergeait vraiment, Lloris compris. Hormis peut-être quelques borgnes au royaume d’aveugles…

Ce n’est que très récemment, après l’Ukraine (3-0) et les Pays-Bas (2-0), que l’équipe de France s’est mise à ressembler à quelque chose. Parce que Nasri n’était justement pas là ? Peut-être… En tout cas, c’est bien entre les deux matchs contre l’Ukraine que certains Bleus ont réclamé la tête de Samir à Deschamps. Des noms ! Des noms ! Sagna, Koscielny, Valbuena, et un peu Giroud, selon Daniel Riolo… Or, les soutiens éventuels de Nasri, Benzema et Ribéry, n’auraient pas bronché : c’en était fini de Nasri en Bleu. Son certificat de décès sera acté lors du France – Pays-Bas de mars dernier. C’est cette liste du 5 mars annonciatrice des 23 d’hier soir qui excommuniait Samir pour toujours. Il le savait, mais il y croyait encore. À raison parce qu’à 27 ans et une place de titulaire chez les Citizens champions d’Angleterre, il touche enfin à une plénitude qui aurait pu être profitable à l’équipe de France. Les Bleus ont progressé sans lui ? Mais lui aussi a fait des progrès ! Il n’y a qu’à voir comment tourne à merveille le milieu à trois de Man City, Nasri-Touré-Silva… On va donc se passer d’un joueur en pleine bourre qui occupe un registre où ses concurrents retenus sont à la peine. Sans entrer dans les détails, Cabaye, Grenier et Valbuena ont tous fait une saison inférieure à Samir. Il serait d’ailleurs temps de se pencher sur la longue médiocrité de P’tit Vélo constatée en fait depuis le début de saison : ne va-t-elle pas s’étendre aussi au Mondial ? DD a sacrifié Samir au nom de l’intérêt collectif et au vu du rejet qu’il suscite. Imparable. Mais si Cabaye, Valbuena et Grenier ne sont pas à la hauteur, on fait quoi ? On confie les clefs du jeu à Moussa Sissoko ?

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Par Chérif Ghemmour

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