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Lille dérive

Par Mathieu Faure
Lille dérive

Depuis quelques semaines, le champion de France dérouille. Mercato compliqué, défense à la rue, expression collective absente et éliminations en cascade. Et si Rudi Garcia était en train de perdre la main ?

Sur les cinq derniers matches officiels du LOSC, les Dogues en ont perdu trois (Marseille et Bordeaux en Ligue 1, Valenciennes en Coupe de France). Ça fait beaucoup quand on espère tutoyer les sommets. Même si les Lillois sont toujours sur le podium, le match en retard de l’OM à Evian pourrait gicler les ouailles de Rudi Garcia de la troisième place. Et franchement, sur les dernières semaines, c’est presque logique. S’il fallait trouver un début de moins bien aux maux du LOSC, on pourrait pointer le curseur sur ce drôle de match de décembre, contre Nice (4-4, alors que les Nordistes menaient 4-3 à la 93e). Depuis, tout est parti de travers. A commencer par ce match de dimanche, contre Bordeaux. Une rencontre aussi spectaculaire que folle (victoire 5-4 des Girondins sur la pelouse lilloise, alors que les locaux étaient revenus à 4-4 après avoir été menés 4 buts à 1).

Un résultat qui a laissé des traces. Notamment dans l’esprit de Rudi Garcia qui s’est montré très dur envers ses joueurs en conférence de presse d’après-match. « C’était opération portes ouvertes dans ma défense. Dans ces conditions, un coach ne peut pas être content. De toute façon, pour prendre cinq buts sans que l’adversaire nous ait mis hors de position par la qualité de ses actions, c’est qu’il y a eu un gros problème chez nous. Il va falloir que tout le monde se reconcentre et élève son niveau. » Le ton est sec. Direct. Presque résigné.

Le bug Pedretti

Il faut dire que la défense lilloise est coutumière du fait. Déjà, au trophée des champions, Lille avait lâché par cinq fois contre l’OM (défaite 5-4). En plus du match niçois, c’est donc la troisième fois que les champions de France prennent l’eau défensivement. Pour comprendre ce qui cloche, il suffit de se pencher sur la case mercato. L’été dernier, Rami, Cabaye et Gervinho se sont fait la malle. Numériquement, Basa, Pedretti et Payet sont venus renforcer l’effectif. Sur le papier, les arrivants sont moins costauds que les partants. Surtout, la sérieuse blessure de Basa a ébranlé le socle défensif de Garcia. L’arrivée au mercato de Cetto ne change rien. Chedjou est seul. Contre Bordeaux, c’est Rozenhal qui officiait en défense centrale. Le Tchèque est trop lent, il met trop de temps à se retourner et n’a aucun impact physique. Tout l’inverse d’un Rami taillé comme un mec de l’UFC.

Au milieu, c’est Pedretti qui pose problème. On savait que le départ de Cabaye allait laisser des traces, mais pas à ce point. La Ped’ n’arrive pas à trouver ses marques au sein du triangle qu’il doit former avec Mavuba et Balmont. L’homme à la même coupe de cheveux depuis une décennie ne trouve pas le rythme et joue les intermittents. Quant à Dimitri Payet, il est très loin d’un Gervinho, tant dans les stats (deux caramels, seulement), que dans l’implication collective. Globalement, Le collectif lillois tire la tronche. Et ça se voit. La bonne surprise que représente Joe Cole est un cache-misère. Volontairement, on ne parle pas de l’extra-terrestre Hazard, devenu LE patron lillois. Un boss qui partira sous d’autres cieux en juin. L’avenir s’écrira donc sans lui.

Les ratés Sow et Obraniak

Ce qui inquiète, c’est la manière dont Lille vient de gérer son mercato hivernal. D’habitude, les dirigeants nordistes géraient cet exercice avec subtilité, doigté et perspicacité. Là, on aurait dit un mec bourré tentant de s’intégrer dans son lit conjugal sans faire de bruit. Hésitant, grossier et maladroit. Alors que les dirigeants lillois martelaient que le départ de Ludovic Obraniak était lié à son remplaçant, le gaucher polonais a finalement rallié Bordeaux sans personne pour le remplacer. Dimanche, le néo-Bordelais a d’ailleurs planté un doublé contre ses anciens potes. D’un certain côté, le transfert d’Obraniak – qui cherchait du temps de jeu – est compréhensible. Celui qui l’est moins, c’est celui de Moussa Sow.

Meilleur buteur de Ligue 1 l’an dernier, le Sénégalais a pris la route d’Istanbul pour 13 millions d’euros. Hormis la bonne affaire financière (Sow était arrivé gratuitement en provenance de Rennes), on ne comprend pas la logique sportive. Surtout, les déclarations de Sow ont jeté le trouble sur la manière dont le club gère ses joueurs. « Avant la trêve, je ne me voyais pas partir. (…) Je pense que les supporters se demandent aussi pourquoi je pars, sachant que le club a des ambitions et que je pouvais encore apporter. Je veux qu’ils sachent que je n’avais pas envie de partir » , lâchait le joueur dans les colonnes de L’Équipe fin janvier. Ce à quoi Lille a gentiment répondu que « le club n’a en aucun cas engagé de démarches visant à transférer le joueur avant que l’entourage du joueur et le club turc eux-mêmes ne l’informent d’un accord trouvé entre les deux parties et de leurs volontés d’obtenir du LOSC le transfert de Moussa Sow. L’origine et la raison du départ de Moussa Sow ne sont donc pas à mettre en relation à une action ou à une volonté du LOSC » . Ambiance scandale, danses de vandales.

Même si le recrutement de Nolan Roux peut s’avérer payant sur le moyen terme, la logique collective laisse dubitative. A l’heure actuelle, Lille n’a plus que le championnat pour exister. A priori, la troisième place demeure le seul objectif réalisable. Pour ce faire, il faudra se débarrasser de Rennes, Lyon, Saint-Étienne et de Marseille. Les ouailles de Rudi Garcia en sont-elles capables ? Sur ce que l’on voit actuellement, non. Il y a peu, on présentait Lille comme le modèle français à suivre. Un centre d’entrainement ultra moderne, une philosophie de jeu, un centre de formation, un futur grand stade et une certaine santé financière. En fin de saison, si Lille n’accroche pas la Ligue des Champions, on parlera d’un pas en arrière. Ou plus simplement, d’un échec. Et là, il faudra reconstruire sans les Hazard, Cole ou Chedjou, pour ne citer qu’eux.

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Par Mathieu Faure

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