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Histoire de cultiver sa différence, German arbore une tignasse à faire passer Carles Puyol pour un mannequin Jean-Louis David. Casquette vissée au crâne, chevelure longue d'apache, il gardera pendant trois saisons les couleurs de l'Atlético - formé au Ferro Carrill Oeste, il a également porté les couleurs de River Plate et Majorque. Suffisamment pour l'ériger en idole du Vicente Calderón. Car plus que sa tête de « Mono » - « Avec la tête que j'ai, c'est normal qu'on m'appelle ainsi » - ce sont des souvenirs qui vont habiter l'antre des Colchoneros. Tout d'abord, celui d'un homme qui a vaincu le cancer : « Les médecins sont venus un jour et m'ont dit : "On doit t'opérer." Je devais jouer le weekend contre Majorque, alors je leur ai dit : "C'est mieux lundi." Mais les médecins et Luis (Aragonés, ndlr) m'ont dit qu'il fallait le faire maintenant. » Cette épisode se terminera bien : deux semaines et une tumeur au rein enlevée plus tard, Burgos apparaît face aux médias avec un tee-shirt bariolé de trois mots : « Gracias, gracias, gracias. »
Cette opération chirurgicale, qui laissera 35 points de suture sur son corps, lui sauvera la vie, mais mettra fin à sa carrière de gardien. En 2003, Germán Burgos range gants, crampons et cigarettes : « Tout ce qui m'est arrivé est de la faute du tabac. » Mais sa reconversion est déjà assurée depuis quelques années. Dès le début des années 90, il intègre un groupe argentin de rock, La Piara, plus tard rebaptisé le Burgos Simpatia. Avec ses potes, il sortira deux albums. En 2002, alors qu'il est à l'Atlético, il forme un nouveau groupe, toujours de rock'n'roll : The Grab. Au micro, sa gueule et ses multiples tatouages font de l'effet. De nouveau, deux albums seront dans les bacs. Mais ce grand amateur de blues, également connu comme étant l'un des meilleurs portiers en un contre un, manie le micro dans un autre registre : celui de la télévision.
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Parallèlement à sa carrière de rockeur, il intervient dans différentes émissions de radio ou télé en Espagne. De même, il sera l'égérie d'une télé-réalité, Football Cracks. Son franc-parler et sa voix rocailleuse illustrent sa bonhomie. Quelques années plus tôt, alors que l'Atlético renaît de ses cendres après un intermède en Segunda Division, il mène la campagne publicitaire du fanion rojiblanco. Pourquoi ? « Ils m'ont choisi, parce que tu sais comment sont les agences de communication, ils ont besoin d'un moche./i> » Un moche qui, malgré ses multiples activités, n'a jamais délaissé le football. Ni l'Atlético. Ainsi, en 2011, il devient l'adjoint du Cholo Simeone au Racing Club de Avellaneda. Lorsque son supérieur Diego accepte le poste de l'Atlético, il le suit. D'où cette question, mais qui est le vrai Burgos ? « J'ai joué, je me suis amusé, j'ai été champion. J'ai un groupe de musique, je suis devenu entraîneur, je fais des apparitions à la radio et à la télévision, j'écris pour Marca... Tout ce que je fais ne m'empêche pas de faire partie d'un groupe et d'entraîner. » Cet homme n'a que 44 ans.
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Par Robin Delorme, à Madrid
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