- FRANCE
- LIGUE 1
- 31E JOURNÉE
- NICE/PSG
Les ultras niçois en colère
L’Allianz Riviera accueille ce soir la plus belle affiche de la saison entre l’OGC Nice et le Paris Saint-Germain. Mais tout le monde ne sera pas à la fête, du moins au début de la rencontre. Les Ultras Populaire Sud, principal groupe de supporters niçois, ont en effet décidé de rester silencieux pendant les 5 premières minutes du match.
La raison : « On veut sensibiliser l’ensemble du stade sur la violente répression qu’on subit en ce moment et on aimerait que le reste du public, qui vient aussi beaucoup à l’Allianz Riviera pour l’ambiance mise par les groupes de supporters, se rende compte que sans les chants de la Populaire Sud, le stade n’est pas pareil » , explique Guillaume, alias « Biba » , le capo des Ultras populaire sud.
Lui-même est interdit de stade jusqu’en octobre, accusé, en février dernier, d’avoir allumé un fumigène lors du match Nice-Saint-Étienne, lors de la saison 2011-2012, ce qu’il a toujours nié, appuyé par le procès-verbal du directeur de la sécurité de l’OGCN, André Bloch, qui soutient qu’il n’a pas quitté sa nacelle durant cette rencontre. « On a joué le jeu, on a monté une association, on ne se cache pas, nos noms sont partout sur les statuts, dans la presse et au final, les autorités essaient malgré tout de tuer notre mouvement, poursuit Guillaume. Beaucoup de gens nous soutiennent au club, dans le stade et dans la ville, on veut aussi leur montrer qu’on n’est pas des animaux, mais une association. Et pour ça, il faut qu’ils sachent ce qu’on subit au quotidien. » À Bordeaux, la semaine dernière, les supporters ne sont pas entrés dans le parcage du stade Chaban-Delmas. La faute à « des forces de l’ordre sur les dents qui ont d’abord voulu nous empêcher de rentrer notre matériel avec l’emblème de la tête de mort (qui figurait sur le matériel de la Brigade Sud Nice dissoute par décret du ministère de l’intérieur en 2010, ndlr). Sur ce point, on est intransigeants, indique « Bia » , la tête de mort est autorisée par la préfecture à Nice, donc elle doit l’être dans toute la France. Puis, ils ont demandé à un supporter de chez nous de se déshabiller et lui ont interdit d’entrer parce qu’il avait un tee-shirt Brigade Sud Nice. On a protesté, disant que le T-shirt était caché, pas exhibé, que de vouloir déshabiller le mec virait au ridicule, qu’on a aussi des tatouages avec écrit « Brigade Sud » et qu’on ne laisse pourtant pas nos bras à l’entrée du stade ! » Rien n’y a fait. Les supporters ont finalement décidé, par solidarité, de ne pas entrer dans l’enceinte du stade. Ils ont alors entonné des chants devant le parcage lorsque le match a commencé. « Et là, les forces de l’ordre voyant ça comme une provocation nous ont chargé et gazé. » Au final, les Niçois sont retournés dans la capitale azuréenne sans avoir pu assister au match. Avant le match de ce soir contre le PSG, les ultras ont donc prévu de distribuer des tracts expliquant leur situation ainsi que des T-Shirt, avec la mention « À Nice, tous ultras » qu’ils demanderont à différentes personnalités de la ville et du club de porter. Enfin, Tchoa, l’un des leaders emblématiques de la Populaire Sud, récemment interdit de stade 6 mois pour « invective envers un autre supporter » , « un motif abusif, selon Guillaume, car il s’agit juste d’un accrochage avec un autre supporter en tribune » , et qui lance d’habitude le célèbre « clapping » devrait, cette fois, le faire depuis l’écran géant du stade.
AC