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Les Slovaques de Bundesliga

Par Côme Tessier
5 minutes
Les Slovaques de Bundesliga

Ils ne sont pas nombreux, ce ne sont pas les plus connus. Mais quelques membres de l'escouade slovaque venue en France pour l'Euro ont fait étape en Bundesliga et connaissent assez bien l'Allemagne. À leur manière, pas souvent pleine de réussite. Revue d'effectif de ces expats qui vont affronter leur (ancien) pays d'accueil en huitièmes de finale.

Róbert Mak, le Marek Mintal manqué

À la recherche d’une nouvelle légende aussi belle que Marek Mintal, Nuremberg a découvert pendant quatre saisons le Mak. Un joueur aussi bouillonnant que brillant, quand il le décide. Venu tout droit de l’académie de Manchester City, Mak a marqué peu de buts, mais beaucoup les esprits. À commencer par celui de Dieter Hecking, copieusement insulté après un match à Freiburg lors duquel Mak a eu le déshonneur d’être sorti… à la pause. Le choix ne passe pas. Sur Twitter, il se lâche. « Futbal je jedna vyjebana politika!!!!! I hate it!!!! Skurveny Trener » , ce qui peut être résumé par un « entraîneur de merde » . Mak s’excuse, puis donne l’explication foireuse de « quelqu’un d’autre a écrit à ma place » , avant de supprimer le compte. L’affaire est enterrée au plus vite. « J’ai moi-même cinq enfants, je sais que les jeunes font des erreurs » , tente Hecking pour calmer l’affaire avec un brin de paternalisme. Mak doit tout de même payer une amende et retourner s’entraîner avec les U23. En résumé, Mak n’a jamais réussi une saison entière. Trop inconstant, trop imprévisible, il laisse finalement le FCN sur la touche, avant-dernier de la saison 2013/2014, et file voir chez les Grecs si cela se passe mieux. Il n’y a qu’un seul Marek Mintal.


Adam Nemec, le buteur sûr… de D2

Son nom évoque quelques souvenirs aux habitués de la 2e division allemande. Les autres sont bien plus embêtés pour retrouver une image de ses performances. Entre Kaiserslautern, Aue, Ingolstadt et l’Union Berlin, Nemec a fait tout ce que l’Allemagne a de meilleur, tant que ce n’est pas dans les 18 meilleurs. Seul à Lautern, Nemec a connu un peu le plus haut niveau, pendant une saison et demie. Mais c’est avec l’Union Berlin que le Slovaque a trouvé son meilleur terrain de football et d’entente. 64 matchs et 14 buts, un bilan maigrichon, mais une dégaine inoubliable, et un jeu de tête comme aucun autre. Vu son physique, Adam Nemec aurait pu reconstruire l’Alte Försterei de ses propres mains. Il a préféré y jouer. C’était sympa aussi. Le Hertha s’en souvient encore.

Vidéo

Stanislav Šesták, Bochum pom pom pom

À Bochum, le nom de Šesták rappelle autant de bons que de mauvais souvenirs. C’est d’abord le souvenir du buteur de Bundesliga qui revient, à l’époque où le VfL était encore une valeur sûre de la première division allemande. De par sa vitesse, sa qualité devant le but, il est un atout précieux dans le jeu de Bochum. Malheureusement, le club s’installe à terme solidement en 2. Bundesliga plutôt qu’au-dessus. Šesták finit par tenter une nouvelle aventure en Turquie, en conservant une bonne image chez les Bochumer. Alors en 2014, quatre ans après son départ, il signe de nouveau pour jouer en bleu et blanc. Un choix pertinent pour les deux parties : 27 matchs, neuf buts. Un bilan honnête qui ne change rien au destin contrasté de Bochum, coincé dans l’anti-chambre en milieu de tableau. Et la belle histoire du retour tourne court quand Verbeek est nommé entraîneur. Šesták ne se sent pas désiré, les deux parties divorcent. Les histoires d’amour finissent mal, et avec ses ex plus vite encore.


Ján Durica, six mois dans le Nord

En janvier 2010, Ďurica est prêté par le Lokomotiv Moscou, où il ne joue plus et se trouve en conflit ouvert avec l’entraîneur, à Hanovre. Un prêt de six mois qui doit aider le club allemand dans sa course au maintien, après le difficile deuil de Robert Enke. Il correspond surtout à un remplacement pour répondre au départ de Yankow vers le Shakhtar. Mais la greffe ne prend pas. Ďurica ne s’impose pas comme un joueur indispensable dans la défense des Nordistes. Après neuf matchs joués, il retourne en Russie et n’en bouge plus. Mais au moins a-t-il réussi ce qu’il était venu faire : jouer un peu plus qu’avant, participer au maintien et être dans le groupe à la Coupe du monde 2010. Sans être belle, au moins cette histoire-là n’a pas de rancœur.


Dušan Švento, bientôt parti

« Cologne, pour moi, c’est du passé. » Il y a deux ans, Švento est passé faire un tour en Bundesliga pour conforter la place du Effzeh en Bundesliga. Seul défaut dans le plan d’adaptation du Slovaque : l’émergence de Jonas Hector. Côté gauche, la concurrence l’a mis dans la panade, direction le banc. Švento s’en tire tout de même avec pas loin de 30 matchs sur ses deux saisons passés dans la ville-carnaval, mais il était temps pour lui de rentrer « à la maison, au Slavia Prague » . Il n’a pas su s’imposer en Allemagne, il va tenter de le faire contre eux. Avec toujours Hector dans le collimateur, de l’autre côté cette fois-ci.


Peter Pekarík, routinier en sortie de route

Tout à l’inverse de Švento, Pekarík a pris goût à son Allemagne. Il a tout connu parmi les Allemands, entre Wolfsburg et le Hertha Berlin. Un titre, un bordel infini au club, une remontée réussie et l’installation en Bundesliga jusqu’à cette belle saison dernière à la capitale. Quand il arrive chez les Loups, Felix Magath décide de le faire entrer à la pause pour sa première rencontre. Il joue pratiquement tous les matchs de la phase retour, même si ce ne sont que des petits bouts, alors que Wolfsburg s’adjuge le premier Meisterschale de son histoire. La suite est moins sympathique dans la ville automobile, alors Pekarík tente l’étage inférieur (après un court passage en Turquie). Là, tout va mieux avec Luhukay. Puis vient Pal Dardai, qui redonne un vrai coup de fouet au club… et relègue Pekarík à de la figuration. La faute à un latéral allemand qui commence à se montrer : Mitchell Weiser. Décidément, il ne fait pas bon être un arrière slovaque au Royaume de la Buli.

PS : Mention particulière à l’homme aux trois nationalités, Karim Guédé, non sélectionné pour l’Euro, mais attaquant sûr du SC Fribourg depuis 2012… après avoir été formé comme milieu défensif. La légende.

Pourquoi la Slovaquie va sortir les Allemands
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