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Les propositions de Wenger sont-elles toutes à jeter ?

Par Nicolas Kssis-Martov
Les propositions de Wenger sont-elles toutes à jeter ?

L’info a fait sursauter les réseaux sociaux. Arsène Wenger, qui désormais travaille à la FIFA en tant que « responsable du développement du football mondial », vient de formuler quelques propositions pour rendre ce sport plus beau, sous-entendu plus offensif. Naturellement, dès qu’il s’agit de toucher aux règles, dans une discipline où elles s’appellent facilement lois, débutent les éternels débats. Et si tout ce que proposait l’Alsacien ne se révélait finalement pas si absurde ?

Bien sûr, il ne faut pas se bercer d’illusions. Une grande partie des réflexions qui agitent les costards-cravates de la FIFA ont pour principal objectif de conserver au football son attractivité et donc sa dimension spectaculaire, auprès des détenteurs ou candidats aux droits télé. Une obsession dopée par la concurrence d’autres « divertissements » tels que le basket, version NBA. Avec, en toile de fond socio-économique, l’inquiétude de voir les nouvelles générations d’Occidentaux à fort pouvoir d’achat, ayant grandi autant sur les terrains de five que sur FIFA ou PES (et par exemple leur option « matchs sans faute » ) se détourner du « vrai foot ». Celui justement qu’il faut vendre et qui les fait vivre. En Suisse, le ballon rond prendra toujours d’abord la forme rectangulaire d’une calculette.

Le foot n’est pas de marbre

Toutefois, après avoir posé cette évidence sonnante et trébuchante, doit-on pour autant défendre en zélote le culte d’un football hiératique, quasi religieux, ou tout changement se grimerait en sacrilège ? Ce serait d’abord oublier à quel point ce sport s’est transformé depuis l’édiction, le 26 octobre 1863, des premières lois de cette banale occupation ludique pour petits étudiants de l’élite bourgeoise et aristocratique anglaise. Et ces entorses et évolutions favorisèrent ensuite sa démocratisation, sa diffusion, sa mondialisation. En outre loin de se limiter à la seule FIFA, on tape le ballon rond de bien des manières et sous divers blasons dans le monde, et en France notamment. Pour rebondir sur l’une des idées du mentor d’Arsenal, la touche au pied se pratique par exemple déjà chaque semaine sur des centaines de terrains de foot à 7 ou a 11 en FSGT, ce que certains n’ont pas manqué de souligner sur Twitter.

La suggestion d’Arsène Wenger est certes moins radicale. « À cinq minutes de la fin, la touche pour toi doit être un avantage, mais de fait tu joues à neuf joueurs de champ contre dix, et les statistiques montrent que huit fois sur dix tu perds la balle. Dans ta moitié de terrain, tu devrais donc avoir la possibilité de jouer au pied. » Bref, rajoutons des coups francs pour encourager l’attaque au lieu de désavantager la défense. Il est possible de disserter longtemps pour savoir si cela va effectivement se traduire dans le goal average des championnats. Les effets pervers se cachent toujours dans la façon dont toutes les plus audacieuses innovations peuvent être stérilisées par un bon tacticien (ou leur détournement par les joueurs eux-mêmes). Une chose est sûre, partout où la touche s’effectue au pied, le foot n’est pas mort pour autant, ni sa culture, ni son identité de jeu.

Effets pervers et Var contraire

Les faiblesses du raisonnement de Wenger se retrouvent davantage lorsqu’on se penche sur son approche du hors-jeu et des subtilités kabbalistiques que son analyse amène inévitablement : « Pour l’instant, vous êtes hors jeu si une partie de votre corps avec laquelle vous pouvez marquer dépasse le corps du défenseur, je voudrais qu’il n’y ait pas hors-jeu aussi longtemps qu’une partie de votre corps avec laquelle vous pouvez marquer est sur la même ligne que le défenseur. » Au-delà de l’infinie complexité de l’interprétation de ce point, l’argumentaire oublie de contextualiser ce genre de situation. Ou, pour le dire autrement, comment le poison de la VAR risque de neutraliser la belle intention en faveur de l’offensive, à coups de temps mort et d’hégémonie du ralenti.

Enfin, venons-en à ce qui finalement attriste le plus. Si le souhait qu’« un corner brossé qui voit la balle sortir avant de revenir en jeu devrait être valable, cela créerait de nouvelles situations de but », est sur le papier fort excitant, et secondaire, c’est pourtant là où se niche peut-être le plus le diable dans toutes les suggestions dont nous parlons ici. Si le foot ne peut se vivre comme on visite un musée, il reste en revanche un théâtre, avec son unité de lieu et son unité de temps. Tout cela délimité par des lignes blanches qui indiquent de quel côté se déroule la tragédie, voire la comédie. Si la balle sort, il faut reprendre la pièce ou elle s’est arrêtée. Il n’est pas ici question de sport ou même de sous. Juste de respecter la belle ou triste histoire que nous raconte le plus beau des jeux.

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