- Espagne
- Copa del Rey
- 16e de finale
- FC Barcelone/Alavés
Les nouvelles pépites de la Masia
Le Barça peut s'acheter qui il veut ou presque, son meilleur investissement restera toujours la Masia. De ce centre de formation sont sortis Xavi, Iniesta, Messi, Fàbregas, entres autres. Présentation des nouveaux petits jeunots qui aujourd’hui tapent à la porte.
62 minutes durant, le Barça s’est pavané avec une équipe de canteranos face à Levante, dimanche dernier. Autrement dit, les onze joueurs présents sur le pré étaient formés à la Masia. Encore mieux, huit d’entre eux sont natifs de Catalogne. Et en ces temps où les sentiments d’indépendantisme sont en vogue, la maison blaugrana n’était pas peu fière de cette première historique. D’autant que son Barça a infligé un cinglant 4-0 au club valencien, avec maîtrise et solidité défensive en prime. Bref, avant d’affronter le Deportivo Alavés en Copa del Rey, le FCB s’avance serein. Sa victoire à l’aller 3-0 en terre basque lui permet même de faire tourner son effectif pour donner du temps de jeu à ses jeunes. Et les jeunes pépites, ce n’est pas vraiment ce qui manque au Mes que. En voici quatre.
Gerard Deulofeu, le crack Il y a de ça une semaine, face au Spartak Moscou, Tito Vilanova offrait ses premières minutes de la saison à Gerard Deulofeu. En équipe première, entendons-nous. Car, malgré ses tous juste 18 printemps, celui qui répond au patronyme de Deulofeu Lazaro n’en est pas à ses premières fulgurances. Arrivé en 2003 à l’âge de 9 ans au Barça, le natif de Riudarenes a fait toutes ses classes à la Masia. Précoce, le minot, au caractère bien trempé, intègre l’escouade professionnelle sous l’égide de Guardiola. Deux petites apparitions et c’est tout : le divin chauve ne veut pas le griller et l’envoie parfaire sa formation avec la réserve. Une anti-chambre dont il prend rapidement le contrôle. De par ses dribbles chaloupés, sa technique fine et sa pointe de vitesse, cet ailier dans la plus pure tradition barcelonaise effectue une première saison pleine ponctuée par un récital lors des championnats d’Europe des moins de 19 ans. Et ce nouveau millésime pourrait bien être celui de la confirmation : après seulement 12 apparitions, il squatte la place de Pichichi de Liga Adelante avec huit buts. Pas de doute, on entendra parler de ce Deulofeu.
Sergi Roberto, le prototype Contrairement à son comparse offensif, Sergi Roberto fait, lui, preuve de beaucoup moins d’excentricités. Relayeur de formation, l’homme à mèche est la définition même du milieu de terrain made in La Masia. Un profil qui n’a pu que plaire à Pep Guardiola : « C’est un footballeur qui apporte quelque chose de différent, c’est un fin dribbleur et il déséquilibre souvent les défenses. C’est un gars formidable et il a de grandes chances d’atterrir en équipe première. » Signe de cette confiance, Guardiola lui offre ses premiers frissons – un match de Copa del Rey mis à part – dans les arrêts de jeu de la demi-finale remportée au Santiago Bernabéu un certain 27 avril 2011. Avant de le renvoyer à ses études au Barça B, histoire de ne pas lui brûler les ailes. Dans un poste à la Xavi-Iniesta, il s’impose vite comme l’un des tauliers de la réserve. Membre des équipes jeunes de la Roja depuis les moins de 17 ans, il n’est pourtant pas plus appelé que ça par Tito Vilanova. Un nouvel entraîneur qui ne s’en fait pas pour son jeune poulain : « Il pourrait faire partie de l’équipe première, mais nous devons aussi tenir compte des joueurs qui occupent le même poste et qui sont très bons (…). Le Barça tient avec Sergi Roberto, son milieu de terrain pour les années à venir. »
Jean-Marie Dongou, le lourd héritage de futur Eto’oPas vraiment parti en bon terme du FCB, Samuel Eto’o y a pourtant laissé un héritage. Et avec le bien nommé Jean-Marie Dongou Tsafack, il s’est peut-être même trouvé un successeur. Le chemin est encore bien long, mais la comparaison coule de source. Le Camerounais s’est fait repérer par la Masia grâce à la fondation Samuel Eto’o. Sitôt débarqué dans la capitale catalane, le natif de Douala est surclassé de deux, voire trois catégories. Ce qui ne l’empêche pas, dès sa première saison, d’enfiler plus de soixante pions… Une précocité qui l’a désormais installé avec l’équipe réserve du Barça. Et ce, à seulement 17 ans. Reste maintenant à prouver que cette vélocité et cette habileté se confirmeront au très haut niveau. Un pari tenu par les têtes-pensantes azulgranas. Sauf que derrière cette histoire de bisounours, il y a une menace. Et comme souvent, elle est riche et sans scrupule. C’est le Manchester du tout nouveau directeur sportif Tixi Bergistan. Ancien de la maison blaugrana, il scruterait de près la situation contractuelle du joueur dont l’engagement avec le Mes prend fin en juin prochain.
Gabriel Muniz, le sans-pied La vidéo avait fait le tour de la planète football : un gamin brésilien de onze ans, des moignons à la place des pieds, en train de dribbler son monde lors d’un stage de l’académie du club catalan à Rio de Janeiro. Son rêve était de jouer pour le Barça, alors le Barça l’a recruté. Depuis septembre, Gabriel Muniz, né sans pied, est un nouveau pensionnaire de la Masia, et ce pour son plus grand bonheur. Alors, simple opération de comm’ ou vrai pari sportif ? Au final, peu importe : le gamin réalise son rêve et le club blaugrana peut encore se targuer d’avoir un cœur gros comme ça. Et puis Messi a bien gagné quelques centimètres, alors pourquoi Gabriel ne pourrait-il pas voir ses pieds pousser ?
Par Robin Delorme