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Les maux récurrents de la Lazio

Par Eric Maggiori
Les maux récurrents de la Lazio

Depuis trois ans, c’est toujours la même histoire. La Lazio commence sa saison très fort, n’achète personne au mercato hivernal, subit des blessures, puis cale petit à petit. Sans jamais apprendre des erreurs du passé.

Étrange. Samedi soir, la Lazio se déplaçait sur la pelouse du Milan AC. Un match décisif dans la course à la Ligue des Champions. Score final : 3-0 pour les Milanais. Les Laziali mettront ça sur le compte de l’expulsion de Candreva à la 15e minute de jeu. Ils n’ont certainement pas tort. Et l’expulsion de Nani lors du Manchester-Real Madrid ne fera qu’appuyer leur thèse. N’empêche que les supporters romains ont eu une drôle d’impression de déjà-vu. Voilà trois ans que leur équipe reproduit quasiment la même saison. Et ce match décisif perdu contre un concurrent direct, ils y ont déjà assisté les deux années précédentes. Seul l’adversaire n’était pas le même : l’Udinese et non le Milan AC. Mais le résultat est identique. La Lazio craque dans les moments décisifs et perd les matches à ne pas perdre. Coïncidence ? Non, pas du tout. Car lors de ces trois dernières années, l’équipe du président Lotito fait toujours les mêmes erreurs, minimisant ainsi les bonnes choses réalisées (trois derniers derbys gagnés, par exemple). Peu importe les joueurs, peu importe l’entraîneur. Un peu comme si les problèmes étaient plus profonds. Bien qu’en apparence, il semblerait que quelques retouches suffiraient à les faire disparaître.

« Je peux acheter Candreva, tu veux Candreva ? »

Petit retour en arrière. Saison 2006-07. La Lazio termine troisième de Serie A et se qualifie pour la Ligue des Champions. On attend évidemment des renforts pour aborder la saison suivante. Mais le président du club, Claudio Lotito, n’achète personne. Sa justification : « Pourquoi changer une équipe qui a terminé troisième ? » . Il obtient la réponse quelques mois plus tard : son équipe réalise une saison de merde, se fait sortir au premier tour de la C1, et termine 12e de Serie A. Du coup, Lotito change ses plans. L’été suivant, il fait venir Zarate, Foggia, Carrizo, Kozak, Brocchi, Matuzalem et Lichtsteiner. Renforcée, son équipe effectue une saison mi-figue mi-raisin, mais remporte la Coupe d’Italie. A nouveau, Lotito ne fait rien pendant le mercato hivernal, hormis lever l’option d’achat de Zarate. La saison suivante est une catastrophe, la Lazio flirte avec la relégation, et le président est obligé de casser sa tirelire pendant le mercato hivernal pour sauver le club. Et ainsi de suite jusqu’à aujourd’hui. Les fans ont désormais compris : quand la Lazio s’approche dangereusement du bas de tableau, Lotito intervient et achète des joueurs. Lorsqu’elle marche bien et qu’elle obtient de bons résultats, il n’agit plus.

Et c’est bien là le problème. Depuis trois ans, la formation laziale, grâce à Edy Reja, a trouvé son équilibre et s’est enfin stabilisée dans le haut de tableau du Calcio. Mais les dirigeants ne semblent pas suivre. L’ancien coach, qui a cédé sa place cet été à Vladimir Petkovic, nous confiait il y a quelques semaines ne pas s’être senti soutenu tout au long de son aventure romaine. « Lors du dernier mercato hivernal, nous étions deuxièmes du classement et j’avais demandé à Lotito trois renforts, un par ligne. Le dernier jour du mercato, j’appelle Lotito et je lui dis : « Mais, nous n’avons acheté personne ? » Il me répond que non. Quinze minutes avant la fin du mercato, il m’appelle pour me dire : « Je peux acheter Candreva, tu veux Candreva ? » J’ai accepté, évidemment. Par contre, ils m’avaient vendu Cissé, Sculli, Stendardo, Del Nero et Cavanda » . Résultat : son équipe, par un manque de banc évident, a calé sur la seconde partie de saison et échoué au même endroit que la saison précédente : au pied de la Ligue des Champions. Et cette saison, l’histoire est en train de se reproduire. Comme un éternel recommencement.

Les blessures récurrentes de Klose

Après, le tableau n’est pas si noir. La Lazio est quatrième de Serie A, qualifiée pour la finale de la Coupe d’Italie et pour les huitièmes de finale de l’Europa League. Ce qui est loin d’être dégueu. Mais lorsque l’on regarde les résultats obtenus depuis le début de l’année 2013, il n’y a pas de quoi être optimiste pour les mois à venir. En 2013, la Lazio a tourne à une moyenne de 1,2 point par match en Serie A. Une moyenne digne d’un club qui lutte pour le maintien. Une baisse de rythme probablement due au fait qu’à côté de ses matches de championnat, la formation laziale a disputé trois matches de Coupe d’Italie et deux d’Europa League. Des rencontres où elle a souvent été contrainte d’aligner sa meilleure équipe, à cause d’un manque de banc évident. Comme l’an dernier, l’équipe romaine est frappée par les blessures (Klose, comme la saison dernière, mais aussi Mauri, Konko, Brocchi) et se retrouve avec une quinzaine de joueurs valides, qui sont obligés de jouer tous les quatre jours. Sauf que ça, les dirigeants le savaient. Le fait que Klose ait 34 ans et ne dispute jamais une saison pleine n’est un secret pour personne. Alors pourquoi ne pas avoir anticipé ? Pourquoi ne pas avoir recruté un vrai attaquant (avec tout le respect pour Floccari) ? Pourquoi avoir laissé partir Rocchi pour prendre Louis Saha à la place ? Pourquoi avoir attendu le dernier jour pour tenter de recruter le Brésilien Felipe Anderson, repoussant ainsi la transaction à l’été prochain ?

Beaucoup de questions que tous les tifosi se posent, mais auxquelles les dirigeants ne donnent aucune réponse. Toujours justifier ces erreurs par le fait que le club n’ait pas d’argent et veuille respecter le fair-play financier va finir par lasser. La Lazio a dépensé 25,3 millions d’euros sur les deux dernières saisons (mais a encaissé en contrepartie 22,8 millions de la vente de ses joueurs) lorsque la Juve en a déboursé 148. Difficile de lutter pour les mêmes objectifs, certes. Mais si l’équipe fonctionne bien, pourquoi ne pas lui donner un petit coup de pouce pour qu’elle fasse le saut de qualité nécessaire ? Car à ce rythme-là, la Lazio va subir chaque année la même désillusion. Se prendre à croire à une qualification en Ligue des Champions, puis s’écrouler parce que l’équipe n’a plus rien dans les pattes. L’entraîneur aura beau changer, il sera toujours confronté au même problème. Et comme la Lazio a désormais une chance de remporter un trophée à la fin de la saison (Coupe d’Italie), la politique Lotito risque bien de s’appliquer encore cet été.

« Nous ne ferons plus de politique au stade »

Dernier point, important. Les supporters. Ce soir, la Lazio dispute son huitième de finale aller d’Europa League sur la pelouse de Stuttgart. Le match retour, dans une semaine, se disputera dans un stadio Olimpico vide. En effet, l’UEFA a suspendu pour deux matches le stade de Rome, à cause des saluts romains réalisés par 200 individus dans la Curva Nord lors du tour précédent, face à Mönchengladbach. Lotito a gueulé, affirmant qu’il était injuste de pénaliser le club et tous les autres supporters pour les agissements de 200 idiots. Mais l’UEFA n’a rien voulu entendre. Il faut dire que ce n’est pas la première fois que les ultras de la Lazio se distinguent. La presse prend d’ailleurs un malin plaisir à les pointer du doigt dès qu’ils dérapent, alors que des dérapages similaires existent dans la plupart des stades italiens (il est là, le vrai problème). Du coup, hier matin, pour la première fois dans leur histoire, les représentants de la Curva Nord ont émis un message officiel fort sur les antennes de Radio Sei. « Nous allons désormais éviter tout comportement qui pourrait nuire à la Lazio, même si cela va contre nos idées. Nous ne ferons plus de politique au stade. Aujourd’hui, cela n’a plus aucun sens et nous éviterons de faire des saluts romains et certains chants. Nous ne ferons pas radier la Lazio de la Coupe d’Europe » ont-ils assuré. Un message quasiment historique. Reste maintenant à transformer les promesses en faits. Ce soir, deux émissaires de l’UEFA observeront le comportement des tifosi laziali à Stuttgart. Écarts de conduite interdits.

Après la trêve internationale, place au festin !

Par Eric Maggiori

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