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Les Leçons Tactiques de Finlande-France

Markus Kaufmann
Les Leçons Tactiques de Finlande-France

De ce premier match officiel de l’ère Deschamps, on retiendra forcément l’excellent retour de Diaby et le bon match de la charnière Yanga-Mbiwa – Sakho. D’un côté, la France n’a encaissé aucun but. Mais de l’autre, elle n’a tiré que sept fois et obtenu seulement deux corners. D’où de nombreuses questions…

On avait laissé les Bleus en drôle d’état après l’Euro : une charnière sans rechange et en méforme, un besoin d’un 6 qui réunisse les phases offensive et défensive, l’absence de plan B, un projet de jeu constructif, mais qui semblait confondre possession et création, et enfin un groupe trop jeune et sans véritable cadre. Didier Deschamps vient de reprendre le chantier en cours, et on ne va pas faire les fines bouches après la victoire d’hier : s’imposer en Finlande, sans encaisser de but, en septembre, est une excellente nouvelle pour les Bleus. En 1994, Aimé Jacquet avait commencé les éliminatoires de l’Euro 1996 avec quatre 0-0 et une mince victoire en Azerbaïdjan. Et cela avait marqué la naissance de la plus belle équipe que la France ait connue…

La solidité : premier objectif rempli Pas la peine de s’attarder sur le cas Lloris, qui ne cesse de démontrer que la France peut compter sur l’un des meilleurs gardiens au monde depuis maintenant trois saisons. Un grand capitaine ? C’est incertain. Un grand exemple ? Assurément. Devant lui, après l’Euro de Rami-Mexès et avec un Koscielny toujours convalescent, Deschamps préfère aligner Sakho et Yanga-Mbiwa. 100% Ligue 1, 100% jeunesse. Si la France veut avoir une carte à jouer au Brésil, il lui faudra une charnière conquérante. Le facteur mental est important en défense, et Mamad et Mapou semblent avoir le don de rentrer dans la tête de leurs adversaires, à l’image d’un Garnett ou d’un Rodman. Hier, le contexte était compliqué, mais les deux ont répondu présent. Une relance assurée au sol neuf fois sur dix, un impact physique monstrueux, de la fougue. La ligne défensive a joué haut, n’a abandonné aucun ballon et a gagné ses duels. Que demander de plus ? Plus d’attention sur les ballons joués dans leur dos, bah oui.

C’est sur les côtés que les Bleus se sont fait piéger. Le non-match de Réveillère et les glissades d’Évra ont fait souffrir les Bleus. Il faut dire que les Finlandais ont bien joué le coup. En plaçant trois milieux centraux dans l’axe, l’objectif des compatriotes de Saku Koivu était certainement de forcer les Bleus à emprunter les ailes, là où la qualité technique française est la plus faible, afin de presser nos deux latéraux et de forcer les pertes de balle. Mission réussie. Heureusement, Mavuba, ses airs de général et son placement parfait ont veillé durant 90 minutes. Offensivement, dans un tel 4-3-3, le rôle des latéraux est de venir créer des situations de combinaisons en triangle aux abords de la surface pour ensuite varier les appels : vers l’axe ou en position de centre. Dans ce rôle, on aimerait voir prochainement Clichy et Debuchy…

Le bilan paradoxal du milieu : des bonnes individualités, pas de contrôle À l’abord de ce match, on avait l’impression d’avoir trouvé en Mavuba-Cabaye-Diaby la solution miracle à tous les problèmes des Bleus depuis six ans. Comme une évidence. Mouais. D’abord, le milieu français a été surpris : Deschamps ne s’attendait pas à voir un adversaire si attentiste chez lui. Du coup, la France a tout le temps le ballon, mais ne transforme pas sa possession en occasions. Les rôles sont pourtant clairs : Mavuba distribue et protège, Cabaye couvre et relaye, Diaby dessine, récupère, aère, lance. Mais voilà, le milieu ne parvient pas à occuper le camp finlandais, et les Bleus souffrent dès le dernier quart d’heure de la première mi-temps.
On peut donner plusieurs explications : le manque d’impact d’un Cabaye censé se porter plus vers l’avant et couper les lignes, le manque de contrôle que donnent les dribbles de Ribéry et Ménez, ou tout simplement la peur de se découvrir à l’extérieur face à un adversaire qui la joue fourbe. Toujours est-il que dans les dernières vingt minutes, les Bleus auraient dû mettre le pied sur le ballon et ne plus le lâcher, mais même l’entrée de Valbuena, pour apporter plus de contrôle, ne changera rien. Si Mavuba convainc dans son rôle naturel de 6, la complémentarité de Diaby et Cabaye peut être questionnée. Face à un adversaire « faible » , soit Diaby devra quitter le rond central pour organiser la possession à droite et à gauche, soit il reculera à la place de Cabaye pour laisser la baguette à Nasri. Hier, il manquait un lien.
L’attaque Bleue : le néant ?

Deschamps a été lucide après la rencontre sur l’animation offensive : « C’est le chantier le plus difficile. » Sept tirs tentés, deux corners, seulement cinq fautes subies par le trio offensif, et surtout trop peu d’occasions contre les Finlandais. Lors des derniers mois, en dehors de certains exploits individuels de Ribéry et Benzema, la France s’est toujours montrée dangereuse lorsque ses latéraux et ses milieux ont su se montrer disponibles aux avant-postes (Debuchy, Diaby, Cabaye, Nasri). Mais ces déplacements ont été trop rares hier.

D’après Deschamps, « on a fait de bons enchaînements, mais quand on a des situations de centres, il faut plus de présence dans la surface. » Le centre-tir d’Évra dans le vide, Ribéry qui demande des appels alors qu’il va centrer… La question des déplacements de Benzema revient donc inévitablement. On le voit toujours aussi à l’aise avec le jeu en face de lui, donnant de la verticalité, comme sur le but de Diaby ou celui de Cabaye en Ukraine. Les trois derniers buts français sont d’ailleurs passés par son pied droit : faire jouer un autre buteur à ses côtés devrait devenir la norme. Benzema l’a dit, il se sentait bien hier : mieux placé et entouré, nul doute qu’il aurait créé bien plus.

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Markus Kaufmann

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