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  • FC Barcelone/Real Madrid (2-2)

Les leçons tactiques de Barcelone – Real Madrid

Par Simon Capelli-Welter
Les leçons tactiques de Barcelone – Real Madrid

Une fois encore, le duel entre les deux grands d’Espagne a été un régal à suivre sur le plan tactique. Deux idées de jeu bien distinctes, deux styles forts, mais un Barça limité par sa défense.

Une mise au point pour commencer. Car sur le jeu du Barça, il y a souvent méprise. Considéré par quelques-uns comme l’une des meilleures équipes de tous les temps (et par les autres comme une grande équipe), le Mes est une formation dont tous s’accordent en revanche à dire que la force réside dans sa possession de balle. C’est vrai, tout comme c’est inexact. Ou en tout cas incomplet. Car plus encore que sa possession de balle, ce qui fait la force de cette équipe, c’est la qualité de sa défense, et surtout de sa récupération (de balle). Son pressing entraîne, mécaniquement, ses stratosphériques chiffres de possession de balle. Quoi de plus logique : quand on récupère aussi vite, aussi bien et aussi facilement, on n’en a que plus souvent la balle. Aussi, un Barça qui joue bien, c’est avant tout un Barça qui défend bien. C’est-à-dire, selon ses principes, un Barça qui récupère haut et vite, souvent et partout, et qui peut alors ensuite acculer, étouffer, voire « maniter » son adversaire.

Le gros début du Real

Ainsi, dans les premiers instants de ce Clásico, le Barça défend mal. Donc le Barça joue mal. Et se retrouve mené au score. Mais l’équipe de Tito Vilanova a des excuses, avec les absences de Puyol (surtout) et de Piqué (défensivement pas si préjudiciable). Du coup, la charnière centrale ressemble a une armoire Leroy Merlin, Adriano – Mascherano. Jusqu’à la demi-heure de jeu, le Barça prend l’eau. Le Real, qui joue à la fois comme une équipe du Mou (vite et fort) et dans la tradition de la Maison Blanche (plus axial et direct que le jeu espagnol classique), prend complètement le dessus. Les Madrilènes, tout en pressing et densité athlétique, jouent vite, de préférence dans l’axe, et de préférence sur des mecs lancés et partis de loin. Genre Ronaldo bien sûr, mais aussi Khedira, voire Pepe. La vie est plutôt bien faite : les points forts du Real correspondent aux points faibles du Barça. Aussi les consignes du Mou sont claires : insister sur sa supériorité athlétique, sur son avantage quant aux coups de pied arrêtés, et sur la faiblesse de la charnière barcelonaise. Sur une bonne fixation-décalage de Benzema, le Real ouvre le score grâce à Ronaldo. Le motif est simple, le Real part du plus bas possible, pour arriver le plus vite (et le plus nombreux possible) dans la surface catalane. Et ça marche. Le Real aurait même pu (dû) se créer une avance de deux buts, histoire de pouvoir garer le bus et de voir venir. D’autant que contre le Barça, une avance d’un but suffit rarement…

Le rôle de Busquets

Pour son second Clásico, Vilanova a lui aussi fait ses choix. Comme celui de donner dans le 4-3-3 ou celui d’aligner une charnière Adriano – Mascherano, plutôt que de faire redescendre Busquets. Désaveu envers Song ou nouvelle affirmation de la dimension prise par Sergio ? En attendant, c’est effectivement sous l’influence de ce dernier que le Barça, à partir de la demi-heure de jeu, va revenir dans ce match. En phase offensive, Busquets se place ainsi de plus en plus souvent entre les deux centraux ou juste devant eux, et on retrouve ainsi le 3-4-3 de Pep avec une ligne, ou plutôt un triangle, Mascherano-Busquets-Adriano derrière. Tout le monde peut ainsi avancer un peu plus haut sur le terrain, tels Xavi et Fàbregas en relais, Alba et Alves (puis Montoya) sur les flancs, Messi dans l’axe. Devant, Iniesta en profite pour, depuis son aile droite, balader Arbeloa un peu partout sur le terrain pendant qu’à gauche Pedro étire et prend la profondeur. Surtout, le fait que tout ce petit monde soit monté d’un cran permet aux Catalans d’enclencher leur pressing. Et la défense du Barça de se mettre en place, au fur et à mesure, et de plus en plus fort. Au point qu’au final, il lui faut à peine plus de cinq minutes pour revenir au score. Messi.

La précision de Messi, la vitesse de Ronaldo

Progressivement, le pressing du Barça lui a ainsi permis d’entrer totalement dans le camp madrilène. L’occupation de l’espace (et la possession de balle) est maintenant catalane, et il en sera de même jusqu’à la fin du match. Le Barça ne laisse au Real plus rien d’autre que le contre à jouer. Et comme les opportunités madrilènes sont pour l’instant bouffées par les approximations ou l’individualisme, voire les deux, de Ronaldo et Di María, le Barça peut voir venir. Sauf que défensivement, le Real tient lui aussi plutôt bien les Catalans. Bas, regroupés autour notamment d’un Pepe assez énorme, les hommes de la Maison Blanche défendent en deux lignes de quatre (Özil et Benzema restant plus haut pour gêner les premières relances) qui coulissent bien et vite. C’est efficace et assez admirable à voir. Mais aussi bonne soit-elle, la tactique ne contrôle pas tout, et surtout pas le talent pur. Comme en témoigne ce somptueux coup franc de Messi qui redonne l’avantage au Barça. Au passage de l’heure de jeu, les deux coachs procèdent à un changement chacun, avec les entrées d’Alexis Sánchez pour Fàbregas (Iniesta se replace au milieu) et d’Higuaín pour Benzema. Et cette fois, c’est au tour de l’avantage catalan de ne pas tenir bien longtemps. Car, si le Real n’a pas la capacité de possession du Barça, il n’a pas besoin de cinquante ballons pour être dangereux. Özil, dans l’axe, voit l’appel en diagonale, de la gauche vers le but, de Christiano. La passe est parfaite pour le doublé du Portugais.

Difficile de donner tort à Mourinho

Décidément, la défense du Barça lui joue des tours. Déjà que les Catalans ont du mal à contourner le bloc blanc, en plus, en se montrant friable de la sorte, ils rassurent le Real dans son intention de jouer le contre. Au point que ce choix, qui au départ devrait plutôt être une contrainte pour une équipe comme le Real, apparaît comme un judicieux choix tactique. Difficile une fois encore de donner tort à Mourinho, à moins de préférer jouer haut au point de perdre 5-0. Si globalement le Barça a (une fois de plus) dominé la rencontre, la faiblesse de sa charnière l’a (une fois de plus) pénalisé. Défensivement bien sûr, car on ne peut pas mettre n’importe qui en défense, et surtout pas contre le Real. Mais offensivement ensuite, car cette charnière n’a pas su rassurer ses rangs et ainsi permettre au reste de l’équipe de jouer aussi haut qu’elle l’aime, de se jeter complètement dans le pressing qui fait sa force et de se procurer autant d’occasions qu’elle a besoin d’en rater. À croire que, même pour le Barça, la meilleure attaque, c’est la défense.

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Par Simon Capelli-Welter

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