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Les leçons tactiques d’Italie-France

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Les leçons tactiques d’Italie-France

Pour accueillir le si bon voisin que nous sommes, l’Italie avait préparé le stade Ennio Tardini (dix-huitième stade du pays, quand même) de Parme. Elle n’aurait pas dû. Dans La Chartreuse de Parme de Stendhal, déjà, la France (le lieutenant Robert) encornait l’Italie (le marquis Del Dongo). Hier, en contre et contre le cours du jeu, Deschamps a trompé Prandelli.

« Tu mets Sissoko à droite, et je mets Candreva, ok Didier ? » En fait, à peu de chose près, l’animation française est tout simplement celle qui avait terminé la rencontre de Madrid. Avec Ménez pour Ribéry, Capoue pour Cabaye. Au-delà de la possible superstition de Deschamps (la France avait marqué à ce moment-là), il s’agissait de faire confiance au même système : le 4-2-3-1. Le système de 2006, celui du contre, de l’attente, celui qui use l’adversaire. Les deux surprises du début de match sont à droite : d’un côté, Sissoko joue ailier à la place de Ménez, et de l’autre, Candreva, certainement pour ralentir le côté gauche Ribéry-Evra (très considéré en Italie).
Côté Deschamps, Sissoko a le profil parfait pour une équipe prête à souffrir : du duel gagné et de la course. Valbuena est le titulaire chargé d’animer les contre-attaques, et Giroud est censé nous démontrer que Benzema est nul. Peine perdue. Côté Prandelli, c’est le milieu qui change. Habitué au Pirlo protégé par Marchisio et De Rossi, Cesare teste Verratti aux côtés de Montolivo et le même Marchisio. La question est alors de savoir comment jouera Montolivo, lui qui était le trequartista de la Squadra Azzurra à l’Euro. Avec El Sharaawy le finisseur à la place des créateurs Cassano ou Giovinco, le technicien lombard décide de confier encore plus le jeu à Balotelli.

L’Italie est romantique, la France est presque vulgaire En première mi-temps, les Bleus peinent à jouer haut dans le camp italien, et la construction est faible. Une fois que quelques passes osées sont manquées, on abandonne et on essaye de lancer vite Giroud. En fait, la relance française se montre incapable de joindre un joueur offensif au sol sans passer par plusieurs manœuvres sur les ailes. En face, l’Italie y arrive à merveille. D’une, la disponibilité de Balotelli dans l’axe est formidable. Les vrais hommes jouent dans l’axe, dit-on, et Mario n’en a pas peur. De deux, le milieu italien a six jolis pieds : Verratti, Marchisio, Montolivo. Sans oublier les soudaines montées de Chiellini, toujours prêt à faire quelques mètres supplémentaires pour éviter d’envoyer ses attaquants au charbon. Le contraire de Koscielny. Du coup, ça va très vite. Une déviation de Balotelli, un appel d’El Sharaawy, un coup d’œil de Montolivo, et ça fait 1-0. Prandelli continue son opération séduction : la consigne est de toujours relancer au sol. A quatre derrière et sans Pirlo, ce n’est pas aussi fluide que la Juve, mais on repère aisément les automatismes.
Côté français, il n’y a pas autant d’assurance et pas d’automatismes, et donc on passe par les côtés. Sauf que quelqu’un avais mis Prandelli au courant. A gauche, Ribéry se fait piéger dans une saleté de double marquage, et ne s’en sort pas. Valbuena aide comme il peut, mais encombre souvent le côté gauche. Le sauvetage peut venir d’une percée de l’hyperactif Matuidi, mais Verratti aussi a été mis au courant. Parfois, la France lance Sissoko comme un éclaireur aux avant-postes, sans succès. Finalement, l’Italie ne domine pas assez pour faire briller les hommes de Deschamps, qui attendent des espaces pour déployer leur jeu.
Le savoir-faire de Deschamps Le plus important, c’est que la France tient. Il y a du savoir-faire dans cette équipe, il y a déjà du Deschamps. En phase défensive, les Français passent en 4-4-1-1, avec Giroud au pressing des deux centraux, Valbuena au marquage du milieu qui décroche (souvent Verratti), Ribéry qui bloque à gauche, et Sissoko à droite. A la fin de la première mi-temps, le verdict de DD est le suivant : « Ils ont été plus mobiles, et nous n’avons pas été assez agressifs » . L’Italie est plus ambitieuse, mais avec un demi-Marchisio et un Verratti trop attendu, cela ne suffit pas face à des solides Sakho, Capoue et Matuidi. L’intensité baisse d’un ton en deuxième mi-temps. Les consignes sont moins respectées, le jeu plus flou. Et si l’Italie change complètement de milieu de terrain (Pirlo, Florenzi, Giaccherini), le chevalier Andrea assure la domination territoriale. Et l’équipe de France s’en réjouit. Capoue s’occupe du côté droit du milieu, et Matuidi du gauche. Ménez continue le bon boulot défensif de Ribéry, et la France accepte de reculer, avec le sourire. A la Deschamps. Malgré une construction pauvre, cette configuration montre une équipe à l’aise dans les deux registres : l’attaque placée sur le but, avec quelques joueurs habiles dans les petits espaces et de la présence dans la surface avec un 9 peu mobile, et bien sûr en contre-attaque. Néanmoins, si la France sait souffrir, elle est encore loin d’être aussi meurtrière en contre qu’elle pourrait le devenir. La Squadra Azzurra était donc plus belle, plus classe, plus séduisante. Des artistes, du Pirlo, du Verratti, du Montolivo, mais finalement peu d’art. Comme quoi, un match amical de football en 2012 en Emilie-Romagne peut nous ramener à Aznavour. A Parme, hier, l’Italie chantait Que c’est triste Venise : « Les musées, les églises. Ouvrent en vain leurs portes. Inutile beauté. Devant nos yeux déçus. » Par Markus Kaufmann
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