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« Les Laziali m’appellent encore Capitaine »

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi
«<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Les Laziali m’appellent encore Capitaine<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Exilé en Hongrie depuis deux ans, l’ancien capitaine et buteur de la Lazio a pris sa retraite juste après avoir inscrit son 200e en pro. Très heureux d’avoir atteint son objectif, il revient sur sa jolie petite carrière.

Bonjour Tommaso, raconte-nous ce 200e but. C’était à la mi-février contre Sarvari, le premier match après la trêve hivernale. En fait, j’inscris un doublé, le premier du gauche sur contre–attaque et le deuxième un enroulé poteau opposé sur un ballon mal renvoyé à l’entrée dans la surface. C’était vraiment un joli but, et puisqu’il a été marqué à la dernière seconde des arrêts de jeu, l’arbitre a sifflé la fin du match dans la foulée, voilà comment j’ai conclu ma carrière.
Pas mal du tout ! Mais pourquoi avoir choisi la Hongrie ?Je voulais tout simplement tenter une expérience à l’étranger. Je suis parti il y a deux ans, d’abord à l’Haladas, un club de première division, mais une blessure m’a mis sur le flanc pendant trois mois. Je n’étais pas certain de continuer l’été dernier, puis j’ai accepté l’offre de Tatabanya qui évolue en D3 et où il y a pas mal d’Italiens, entre les joueurs, le coach Bruno Giordano, lui aussi un ancien buteur de la Lazio et le proprio.

Vu que Venise est une ville particulière, certains pensent que les gamins pensent moins à jouer au foot, mais je peux vous assurer que ça ne change rien.

Tu n’as vraiment plus disputé aucun match après ce 200e but ? Je l’ai planté le samedi et le lundi, j’assistais à la naissance de mon troisième fils à Rome. Plutôt que de revenir pour les deux derniers mois, j’ai décidé de rester à la maison en commun accord avec le club. J’ai 38 ans et demi, je suis encore en forme, mais ça suffit comme ça.

Du coup, tu as vécu la qualification des Hongrois à l’Euro.Ça a été vécu comme un vrai événement là-bas, mais je n’étais pas si surpris que ça, je savais qu’ils avaient une chance d’y aller. En D1, j’ai affronté de très bonnes équipes. C’est un championnat moins technique, mais ça court, si tu n’es pas à la hauteur physiquement, tu es largué.
Ça, c’était la fin de carrière, parlons de tes débuts à Venise.Ma famille est 100 % vénitienne, j’y suis né et y ai habité jusqu’à mes 9 ans avant de déménager à Mestre. Vu que c’est une ville particulière, certains pensent que les gamins pensent moins à jouer au foot, mais je peux vous assurer que ça ne change rien. Il y a des équipes amateurs, quelques terrains, moi, Paolo Poggi, Michele Serena sommes issus de cette ville. Zamparini avait réussi à remonter le club jusqu’en Serie A à l’époque, c’était plus compliqué ensuite, mais avec Joe Tacopina qui a repris les affaires en main, Venise peut être tranquille.
Et la vie vénitienne ?Je n’y ai pas vécu tant que ça, même si j’y ai encore mes frères et ma maman. En fait, se déplacer à pied, « l’acqua alta » , c’est la normalité quand tu es un vrai Vénitien. C’est une ville splendide, mais je comprends qu’il est difficile d’y vivre toute sa vie. Même moi, je suis maintenant basé à Rome et pas certain que j’y revienne m’installer un jour.

L’Empoli est un club fantastique pour un jeune, on mise vraiment dessus et il n’y a pas de pression.

Ta formation s’est faite entre Venise et la Juve.À 500 km de chez moi, ce qui m’a fait grandir très vite. Je fais deux années en U16 et deux autres en U19 avec qui je remporte la Coupe Primavera, ma génération est celle de Loria, Grabbi, Fantini. J’ai eu l’occasion de fréquenter l’équipe première, j’avais même mon numéro de maillot, le 17, lors de la saison 1995-96, mais je n’ai jamais figuré sur la feuille de match, j’ai juste disputé quelques rencontres amicales.

Commence alors le parcours classique dans les divisions inférieures.Un peu long d’ailleurs, quatre années de Serie C entre Pro Patria, Saronno et Como, puis la B avec Treviso et l’Empoli. Je pense que la moitié aurait suffi. J’ai appartenu à la Juve pendant cinq ans entre prêts et copropriétés, mais je savais très bien que c’était compliqué de revenir, même si mes stats étaient bonnes.

On a parlé de ton 200e but, mais le 1er ? (Il réfléchit longtemps) Tu me poses une colle, là ! Le premier en Serie A, je me souviens, c’était à Perugia. Mon premier en pro en revanche… c’est avec la Pro Patria, mais alors contre qui et comment… Tu es bien sûr d’être arrivé à 200 ? Sinon il faut reprendre ta carrière…(Rires) Oui oui, certain, je connais mes stats par cœur !

On se souvient de toi à l’Empoli avec une attaque de feu, toi, Maccarone, Di Natale, Tavano…Et tu peux ajouter Max Cappellini. C’était une idée de Silvio Baldini qui m’avait voulu personnellement. On a été une des premières équipes à jouer en 4-2-3-1. Maccarone en pointe, Bresciano derrière lui, Di Natale à gauche, et moi, je me suis adapté à droite, là où évoluait Marchionni qui venait d’être vendu à Parme. Le coach était convaincu que je pouvais assurer à ce poste et il a eu raison, j’ai planté onze buts en faisant des allers-retours continus. De toute façon, l’Empoli est un club fantastique pour un jeune, on mise vraiment dessus et il n’y a pas de pression.

Les jumeaux Filippini avaient déjà un groupe, moi je jouais de la gratte, on se retrouvait de temps en temps, puis il y a eu cette initiative de Suor Paola pour une soirée caritative, alors on s’est dit « Pourquoi pas tenter un truc ? »

En 2004, tu arrives à la Lazio le tout dernier jour de mercato avec dix autres recrues, c’était le foutoir, non ?Le club repartait de zéro, c’était un changement radical. Certes, il y avait une certaine pression, mais d’un côté, vu que les supporters n’attendaient pas grand-chose des nouveaux joueurs et se demandaient qui on était, je n’avais rien à perdre. J’ai donc abordé cette expérience avec cet état d’esprit, tout en croyant en mes qualités… et ça a fonctionné ! J’ai marqué 17 buts la première saison, les gens ont changé d’avis sur moi, le club m’a racheté entièrement et c’était parti.
Et ce groupe avec Di Canio et les jumeaux Filippini, on en parle ?Volontiers ! Ces derniers avaient déjà un groupe, moi je jouais de la gratte, on se retrouvait de temps en temps, puis il y a eu cette initiative de Suor Paola pour une soirée caritative, alors on s’est dit « Pourquoi pas tenter un truc ? » Di Canio s’est de suite proposé, on a joué, chanté une dizaine de chansons, du Ligabue, Lynyrd Skynyrd, du Bob Dylan, c’était super !


Si pour les Romanisti, le capitaine représente tout, qu’en est-il des Laziali ? C’est vrai qu’on n’a jamais eu de capitaine au long cours, on a souvent changé, de Nesta à Negro en passant par Peruzzi, Liverani, Oddo, etc. Disons que ça reste un point de repère, moi je l’ai porté pendant quatre ans et quand je vais boire un café au bar, les Laziali me saluent encore en disant « Bonjour capitaine » .


Et quand tu croises des Romanisti ? Ils me disent que je suis un des seuls Laziali qu’ils respectent et qu’ils se faisaient dessus à chaque derby parce que j’ai marqué cinq fois contre eux. Ils ont apprécié mon comportement sur le terrain, effectivement, je n’en ai jamais trop fait ni leur ai manqué de respect. Et ça, ça reste.

Via Ravanelli, il y avait des négociations avec l’AC Ajaccio, mais ça ne s’est pas fait.

Que penses-tu du mécontentement pérenne du peuple laziale ? Le passage de l’ère Cragnotti à Lotito a été traumatisant, mais obligatoire. Les tifosi ont été bien habitués avec des titres et des grands champions, mais tous les clubs y passent, même l’Inter et le Milan. En fait, malgré les bons résultats récurrents avec des qualifs européennes, le Laziale aimerait que son club passe un cap, qu’il puisse de nouveau lutter pour le titre, c’est ce qu’il manque. À la Lazio, tu as croisé Dabo, un vrai Laziale. Et un mec en or ! Un excellent joueur capable de combiner la grinta du milieu défensif avec un très bon sens du jeu, on a passé deux ans ensemble, je n’en garde que des bons souvenirs.

Une rumeur t’envoyait à Ajaccio à l’été 2013, tu la confirmes ?Oui, via Ravanelli, il y avait des négociations, mais ça ne s’est pas fait, le Deportivo était aussi intéressé. Après mes six mois à l’Inter, je m’attendais à recevoir des propositions de clubs de Serie A. J’avais peu joué au début, mais en fin de saison, avec les blessures de Milito et Cassano, j’ai disputé 8 rencontres d’affilée et planté 3 buts. Stramaccioni m’avait promis que s’il était confirmé, il comptait encore sur moi. Finalement, il s’est fait licencier, le club était en train de changer de propriétaire, je suis resté à disposition, j’ai attendu, attendu, jusqu’en octobre où je signe à Padova en Serie B.
As-tu été surpris de la nomination d’Inzaghi sur le banc de la Lazio ?Du tout, Simone a toujours été quelqu’un d’attentif, qui s’informait, posait des questions. Il a une occasion importante de démontrer sa valeur, mais tout dépend des résultats. Idem pour Brocchi, lui aussi mon ex-coéquipier, le terrain jugera, il manque clairement d’expérience, c’est comme quand tu es joueur, tu peux être la star des U19 et galérer en Serie C derrière.
Et toi, de quoi sera fait ton avenir ?Déjà, je vais faire le papa à plein temps jusqu’en juin. La saison prochaine, j’aimerais continuer dans le foot, Sky m’a déjà appelé pour commenter les matchs, et j’y réfléchis. Je voudrais aussi entraîner, mais les jeunes, pas les grands, je n’ai pas envie de reprendre le rythme de vie du joueur pro.

Donc tu ne ferais pas le gondolier ?Non ! Mais quand je vais à Venise, je la prends toujours pour passer sous le Ponte Rialto, c’est mon petit plaisir.

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Propos recueillis par Valentin Pauluzzi

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