- Féminines
- Angleterre/France (1-1, 3-4 tab)
Les filles en demi-finale !
Au terme d'un scénario incroyable, des Françaises ultra-dominatrices mais peu efficaces remportent le premier quart de finale de leur histoire en Coupe du Monde.
Angleterre – France : 1-1 (3 tab à 4)
Buts : J.Scott (59eme) pour l’Angleterre – Bussaglia (88eme) pour la France
9 juillet 2011. 18h, la BayArena de Leverkusen. Bruno Bini aligne pour cette rencontre la même équipe que celle qui avait atomisé le Canada 4-0 il y a dix jours. On ne change pas une équipe qui gagne, à l’exception de Bérangère Sapowicz remplacée par Céline Deville dans les buts. La ligne directrice de la première mi-temps est vite trouvée. Les Françaises dominent, les Françaises jouent bien, parfois très bien, sans pour autant capitaliser. Les leadeuses techniques combinent et redoublent sans conclure. Camille Abili prend ses responsabilités et se démène dans son couloir, Necib joue juste, Thiney est inspirée, Delie se démène sur le front de l’attaque, mais sans succès. Les occasions se multiplient mais elles manquent toujours de ce fameux petit quelque chose qui ferait toute la différence… Frappe contrée, frappe juste au dessus, frappe mal ajustée, les Françaises surclassent l’équipe anglaise, mais le score reste vierge. Encourageant mais follement frustrant. A l’inverse, on sent très bien les Anglaises, austères, repliées sur elles-mêmes, capables sur une ou deux sorties maitrisées de claquer un petit but en contre, en rupture, sans se préoccuper de la note artistique. Si elles ont du mal à ressortir le ballon, elles profitent souvent très bien des quelques oublis défensifs français. Dominer un quart de coupe du monde ne sert à rien, il faut le gagner.
La deuxième mi-temps en est le plus parfait exemple. Les enchainements dans les petits espaces des Bleues ouvrent toujours des possibilités… qui restent inexploitées. Après cinq minutes, la France tire pour la 14ème fois au but. Quand même… Soit sept fois plus que les Anglaises. Quand même, bis… Mais ces dernières sont toujours là, à attendre tranquillement leur heure. Plier mais ne pas rompre, en silence. Et ce qui doit arriver arrivera. 58ème minute, grosse erreur défensive de Viguier au marquage, la ligne française n’existe plus et Jill Scott ajuste un joli lob. But. 1-0, prévisible en fait. Les Anglaises mènent sans argumenter quand les Françaises se sont tuées sans succès à développer de belles phases de jeu. Les Bleues tentent de revenir avec la rage du désespoir mais le scénario semble écrit. La fin du match ressemble à un tableau noir d’attaque-défense, les occasions toutes plus grosses les unes que les autres se multiplient avec toujours la même inefficacité pour les filles de Bruno Bini. Désormais les Anglaises ont la chance du gagnant, les contres favorables et les rebonds chanceux qui vont avec.
Avant que. Avant qu’à la 88ème minute, Elise Bussaglia ouvre son pied dans l’énergie du désespoir et égalise d’une superbe frappe à l’extérieur de la surface. Poteau rentrant. 1-1, la dynamique est complètement renversée. Les prolongations démarrent, le rythme baisse avec la fatigue physique et la peur de prendre des risques. Les Anglaises sont carbonisées, les Françaises un peu moins. Les Hexagonales dominent donc encore mais toujours sans faire la différence, hésitant à se lâcher complètement, certainement perturbées par le scénario du match, le but en contre comme traumatisme évident. Le faux rythme continue pendant la « quatrième » période. Le scénario se répète, les Françaises mènent le jeu sans dominer outrageusement, et les Anglaises galèrent sans craquer. Pour info, les Bleues ont tiré près de 30 fois au but. Rien que ça. Les prolongations se terminent sur ce score de un partout. La séance de pénaltys débute mal avec l’échec d’Abily. Elle se termine bien avec le double raté anglais signé Rafferty et White. Les Françaises sont en demi-finale, elles peuvent exulter. Elles sont passées au courage, et pour l’histoire.
Antoine Mestres
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