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Les fantômes des années 70…

Par Chérif Ghemmour
Les fantômes des années 70…

Lisbonne, Everton : une même rime qui déconne. Deux défaites emblématiques en C1 (AS Monaco) et en C3 (LOSC) qui ont fait ressurgir la médiocrité du foot français d'il y a 40 ans. Sinon, toujours ce même constat paradoxal : les cinq clubs français sont toujours en vie. Tant qu'il y a de l'espoir…

Bien sûr, l’AS Monaco n’a pas été nulle face au Benfica. En occases nettes, elle a même quasiment été supérieure aux Lisboètes. Mais Monaco a perdu : 0-1, le score des braves losers. C’était déjà comme ça il y a 40 ans. Le foot français, en sélection ou en clubs lors des coupes d’Europe, perdait « avec les honneurs » . Souvent sur le score de 1-2. Parfois aussi, le foot français se faisait fesser, un peu comme Lille à Everton jeudi soir (0-3). Dans les deux cas, aujourd’hui comme hier, toujours cette même impuissance satisfaite. René Girard a qualifié la déroute lilloise de « petite gifle » … tout en reconnaissant qu’il faudrait « un miracle » pour passer. On espérait beaucoup de miracles, en France, dans les années 70. Au point que les victoires de l’ASSE étaient souvent « miraculeuses » ou relevaient de « l’exploit » . En 2014, c’est pareil : hormis le PSG déjà qualifié pour les 8es, il faudra des petits exploits et des petits miracles pour que les quatre clubs français passent ce premier tour. On verra bien… À l’indice UEFA, la France a bien accru son avance sur la Russie (+ 1,584 ce matin au lieu de + 0,585), mais rien n’est encore joué à deux matchs de la fin de ce premier tour de C1 et de C3. De plus, au lieu de regarder derrière vers la Russie, il faudrait aussi regarder plutôt devant, vers le Portugal : ses trois clubs engagés en C1 (Porto, Sporting et Benfica) se sont bien replacés dans la course aux 8es après leurs victoires respectives. C’est ce constat qui fait le plus mal.

C1 : PSG passe, ASM trépasse.

Contre l’APOEL Nicosie, Paris a été sérieux, appliqué, concerné. Face à un bon club brésilien, massif, bien en place et pas trop désireux de marquer, même mené 1-0 au bout d’une minute, le PSG a fait l’essentiel et pris les trois points. Ce Paris-là, même sans Ibra, serait champion de France fastoche, justement car il ne se la joue pas « fastoche » . Pas génial, mais efficace. Cavani a eu la bonne idée de marquer à l’heure où les retardataires du Parc se maudissent : 54 secondes, en pivot. « Sur un centre de Van der Wiel venu du côté droit » : celle-là, il faut l’encadrer. C’était la 10e passe décisive du métis d’Amsterdam, tranchante. Dans la tribune, un Zlatan affublé de Papus contemplait tout ça de haut. On l’aura compris : Ibra sera bientôt de retour (il a repris l’entraînement avec le ballon) et Cavani repassera sur le côté. Car Edinson n’a fait qu’assurer l’intérim. Plutôt pas mal, au vu de ses buts marqués régulièrement ces derniers matchs. Mais le déchet est trop important, les ratés trop nombreux. Avec un Cavani plus efficace, Paris aurait sûrement creusé l’écart. Et ce n’est pas sa tête sur le poteau qui va réhabiliter le bilan de l’Uruguayen. Au moins, il aura eu sa chance de prouver. Et on a vu… Pastore, Thiago Motta et Matuidi ont bien assuré au milieu, en attendant le retour de Verratti. David Luiz et Thiago Silva ont été très corrects. Une petite mention spéciale pour Lucas, meilleur Parisien. Miracle ! Il a enfin centré du bord de la touche ! Son centre instantané pour la tête de Cavani – sur le poteau – devrait lui faire comprendre que l’art du centre « à la Van der Wiel » , plutôt que les slaloms rentrant dans l’axe, peut être une arme redoutable qui régalera Ibra quand il reviendra. Sinon, Paris est toujours premier avec un point d’avance sur le Barça. Rendez-vous pour la finale, mercredi 10 décembre au Nou Camp. Avant, l’Ajax viendra au Parc. Le Paris de mercredi soir devrait l’emporter. Avec ou sans Zlat.

Monaco ? Il fallait bien un joueur au-dessus du lot pour bien mettre en évidence la tristesse monégasque. Ferreira Carrasco, bien sûr… Des actions de classe sur son côté droit, un duel presque gagné face à Jules César, et pis c’est tout. Dommage… Le pire, c’est ce but sur corner inscrit par Talisca à la 81e : tout seul, il a flingué Subašić à bout portant. Alors que, jusque-là, Monaco avait plutôt bien géré l’affaire. Dans les années 70, c’était déjà comme ça : les défaites surgissaient parfois sans prévenir. Même face à des équipes pas vraiment supérieures… Ça fait un bout de temps que ça pendait au nez d’une ASM vaillante, mais terriblement limitée, en L1 comme en C1. Laissons bosser Jardim et on verra bien. Mais juste une question : pourquoi avoir titularisé Lacina Traoré devant ? Nul dans ses prises de balles, nul dans son jeu dos au but, nul dans ses remises, nul dans le jeu aérien… Un Martial qu’il fallait justement regonfler à l’occasion de ce genre de match ou bien un Valère Germain infiniment plus futé sur le plan tactique auraient mieux fait l’affaire. Et puis tous ces centres inutiles, tous remportés par la défense portugaise… Et puis Moutinho, le génie de la passe courte trop latérale… L’ASM est encore en course, mais elle n’est plus invaincue (2e derrière Leverkusen, à quatre points). Monaco ira justement jouer en Allemagne pour son prochain match, contre l’ancien club de Berbatov. C’est quand qu’il revient, Dimitar ? Laissons bosser Jardim.

C3 : vive la Bretagne libre !

Et dire que le foot français avait condamné l’En Avant pour avoir « volé » une place européenne à d’autres « cadors » de L1… Les Guingampais vous emmerdent, signant un deuxième succès 2-0 face à Minsk. Au-delà de la victoire, du péno stoppé par Lössl (55e) et du joli but de Mandanne (2-0, 86e), ce qui frappe, c’est la prétendue débauche d’énergie en C3 qui pénaliserait les clubs français dès qu’ils reprennent en championnat. Bien sûr que pour un effectif limité et aux talents rares (Marveaux ?), la charge physique supplémentaire des matchs européens a eu une incidence sur son mauvais classement (16e). Reste que ce n’est pas que la « fatigue » qui a fait exploser Guingamp face à Nice (2-7). Plutôt des grosses erreurs défensives et un manque de concentration. Tout ça pour dire qu’on n’a pas vu jeudi soir une équipe guingampaise déjà épuisée en novembre. Au contraire, on a plutôt vu une équipe vivifiée par l’air de l’Europe. Une équipe qui s’en sortira en championnat non pas à cause de la C3, mais plutôt grâce à la C3. C’est d’ailleurs tout le sens du discours d’avant-match de Jocelyn Gourvennec qui se sert justement de la Coupe d’Europe pour faire progresser son groupe. Et ça marche ! L’En Avant est toujours deuxième derrière la Fiorentina. On ne va pas se mentir : ça va être dur de passer, notamment avec le déplacement à venir chez la Viola. Mais l’essentiel est ailleurs : que Guingamp progresse et se maintienne, et que Gourvennec étoffe son expérience de jeune coach qui monte…

Sainté a été pas mal. Le retour du grand frisson européen à Geoffroy-Guichard… Face à une Inter quelconque, mais qui a bien failli glacer l’ambiance en première (1-0, but de Dodô à la 33e, plus le triple raté de Kuzmanović), les Verts se sont bien repris en seconde grâce à un but de Bayal (1-1, 50e). Ricky van Machinchose a même eu la balle de match, mais il a buté sur Carrizo (85e). Après ses trois 0-0 initiaux, l’ASSE est entrée dans la moyenne correcte de la compétition en préservant ses chances avant le match contre Qarabağ à dom. Pas grand-chose à dire de plus, sinon que malgré le retour d’Erding et les expérimentations tactiques de Galtier (du 3-4-3 bizarre au 5-3-2 plus convaincant), Sainté marque toujours aussi peu et empile les nuls… Et Lille ? Ben, LOSC in translation… Pour vous donner une comparaison vintage de la lose seventies made in France, prenez au hasard… la Coupe de l’UEFA 1973 ! Les trois clubs français engagés ont tous giclé au premier tour face à des bas-morceaux : Nîmes – Grasshoppers (1-2, 1-2), Sochaux – BK Copenhague (1-3, 1-2) et Angers – Dynamo Berlin (1-1, 1-2). Et comme ça, vous comprenez mieux la lose franchouille des 70s ?

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